Les faits marquants de la semaine sont d’abord les hésitations des marchés quant aux bienfaits de la politique de Trump.
Comme le disait Bill Bonner, « aucune dépense d’infrastructures ne sera injectée dans des projets immédiats, en 2017… et il n’y aura pas d’allègement d’impôt miracle pour l’économie. »
Or la hausse récente des indices était portée par ces espoirs…
En Europe, les banques sont allées chercher 233,5 Mds€ d’argent frais au guichet de la Banque centrale européenne soit 26 kerviels. Le kerviel est mon unité de crise et souvenez-vous que 5 Mds€ de pertes avaient mis la Société Générale en danger en 2008.
Cela, associé aux soldes inquiétants de Target2, doit vous donner à réfléchir :
« En clair, il n’y a aucun risque si : vous considérez la Zone euro comme une zone économique efficace. Vous considérez que la politique européenne est harmonieuse et homogène. Vous pensez que l’euro est une monnaie forte et parfaitement maîtrisée. Vous pensez qu’il n’y aura aucune remise en cause de l’euro Inquiétez-vous quand même un peu car on vous a dit que : Les banques ne faisaient pas faillite. Le Brexit n’était pas possible. Trump ne serait jamais président. L’heure n’est plus à la recherche du rendement… elle est à la protection de ce que vous possédez. »
La survie de l’euro tel que nous le connaissons est-elle encore possible si les indices d’inflation dans l’eurozone divergent eux aussi ? Mon collègue britannique, Nick Hubble, pense que non.
Tous ces milliards donnent le vertige et ces statistiques sont bien éloignées de notre vie quotidienne.
Finalement, en cette première semaine de printemps, vous avez été nombreux à réagir par mail à la « Guerre des fraises » sur laquelle j’ironisais. 4 € le kilo traitées à l’endosulfan chinois en Espagne ou 8 € le kilo en culture bio picarde (chiffres Rungis) : choisissez votre panier, choisissez votre camp. Terminons par une énigme : quelle variété de fraises l’indice d’inflation européen prend-il en compte ?
Ce qui me permet de laisser le mot de la fin à Bill :
« Nous avons vu que les ‘informations’ publiées dans la presse grand public étaient essentiellement fausses. On ne peut pas dire qu’elles soient volontairement fausses, ou que les faits soient forcément faux. Elles sont fausses dans le sens où elles font semblant de posséder un sens qui n’existe pas. Elles sont souvent insignifiantes, trompeuses, voire totalement inexactes.
Le public reçoit ‘l’information’, mais de qualité si médiocre et à l’intégrité si douteuse que sa valeur est négative. »
Mieux vaut cultiver vos propres fraises…