▪ La Fed finira-t-elle par détruire les milliers de milliards de dollars qu’elle imprime depuis 2008 ? Ne vous posez plus la question…
Depuis 2007, la base monétaire des Etats-Unis a explosé, passant de 800 milliards de dollars à 3 700 milliards. Une telle inflation, sans précédent, est le résultat de plusieurs vagues d’assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE).
Chaque fois que la Fed a lancé un nouveau programme d’assouplissement quantitatif, elle assurait avoir une "stratégie de sortie" de cette politique non conventionnelle. Les investisseurs pensent qu’une stratégie de sortie implique une inversion du QE — c’est-à-dire vendre des actifs (bons du Trésor et titres adossés à des créances immobilières) et détruire l’argent que la Fed avait précédemment créé. Mais si l’on prête attention aux principaux décideurs de la Fed, il est évident que les chances de rétrécissement de la base monétaire sont quasiment nulles…
Il est très prématuré de parler de rétrécissement (tapering) du bilan de la Fed. D’abord, elle doit ralentir le rythme auquel elle imprime et accroît son bilan. On n’a obtenu que 10 milliards de dollars de ralentissement lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).
Puis, elle doit cesser d’imprimer ; les deux dernières fois où la Fed a cessé d’imprimer, en 2010 et en 2011, on a assisté à des liquidations brutales d’actions et d’autres actifs risqués. Finalement, si la réaction à l’arrêt des rotatives n’a pas déjà provoqué une panique et fait revenir à l’assouplissement, la Fed pourrait essayer d’inverser ses précédentes opérations d’assouplissement.
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Les banques centrales comme la Bundesbank demandent à rapatrier leur or des coffres américains et français.
Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots !
Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé.
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Je lui souhaite bonne chance ! Une contraction du bilan de la Fed marquerait le début d’une ruée pour vendre des actifs surgonflés et risqués. La Fed dispose probablement de modèles pour prédire comment les marchés devraient réagir à une inversion du QE. Mais comme nous l’avons vu au printemps dernier après que Bernanke ait calmement suggéré qu’un jour le QE prendra fin, le doublement rapide des taux d’intérêt long terme a pris la Fed par surprise.
Les investisseurs pensent qu’un ralentissement du QE est un changement dramatique du comportement de la Réserve Fédérale. Et ils s’attendent à ce qu’un ralentissement provoquera à nouveau une contraction du marché de l’or. Par conséquent, le sujet se révèle être plus large qu’on ne le pense.
▪ Avec ou sans tapering…
Voici un graphique montrant la croissance du bilan de la Fed jusqu’à la fin de 2014, en supposant aucun ralentissement (en noir) et un ralentissement de 20 milliards de dollars par mois (en rouge). Voyez-vous la différence ? Il n’y en a quasiment pas. N’oubliez pas en outre que la Fed n’a ralenti son programme que de la moitié de cette somme !
Avec toute l’attention médiatique portée sur le ralentissement (et sur son impact sur le prix de l’or), on pourrait croire que la Fed est sur le point de dérouler toute la montée en puissance qu’elle a opérée sur son bilan depuis 2008. Mais un démontage serait si destructeur pour le délicat "effet de richesse" qu’il n’aura pas lieu. Les milliers de milliards qui ont été créés ne seront pas détruits.