▪ Au moment où nous écrivions ces lignes, au retour du Salon du Trading qui se tenait Porte de Champerret, le Nasdaq apparaissait toujours en course pour aligner une douzième séance de hausse sur une série de treize.
A la mi-séance, vendredi, avec un gain de 0,3%, l’indice électronique retraçait au point près le seuil de résistance des 2 310 points testé le 18 juin dernier — c’est-à-dire à la conclusion de la précédente séance des « Quatre sorcières ».
Les autres indices (Dow et S&P) se montraient beaucoup plus hésitants. Ils affichaient des scores nuls ou légèrement négatifs à la mi-séance, peu après avoir testé des seuils de résistance majeurs au cours des premiers échanges (à 10 650 et 1 130 points respectivement, soit les sommets du début du mois d’août).
Le parcours accompli à la hausse en 15 jours, sans consolidation, est impressionnant. Malgré cela, nombre d’opérateurs continuaient de parier sur une bonne entame de quatrième trimestre, au motif que les arbitrages, au détriment des placements obligataires, ne pouvaient que bénéficier aux actions.
▪ C’est à peine s’ils ont levé un sourcil en découvrant le métal précieux au-dessus des 1 280 $ l’once, établissant un nouveau record historique (en dollar) à 1 282 $ l’once.
Ils persistent à considérer que l’or ne constitue pas un placement digne de ce nom… que cette hausse est motivée par une peur de l’avenir irrationnelle… et qu’il s’agit, comme l’affirmait George Soros fin janvier depuis Davos, d’une nouvelle « bulle » — à laquelle il a pourtant activement participé : regrettait-il à l’époque d’avoir vendu trop tôt une once qui cotait alors 1 220 $ ?
La vérité c’est qu’il mentait. Il venait au contraire de doubler sa participation dans le plus grand ETF aurifère du monde, le SPDR Gold Trust, prenant de surcroît une participation massive dans la firme Yamaha Gold.
La ruée vers l’or qui se renforce et les turbulences monétaires de la semaine écoulée ne font que renforcer notre crainte de voir certaines vérités occultées réapparaître au grand jour, notamment l’insolvabilité de nombreux Etats américains (pour ne pas dire des Etats-Unis dans leur ensemble).
▪ Sans attendre que les médias cessent de monter en épingle le moindre petit élément d’actualité pouvant alimenter l’optimisme de Wall Street, nous pressentions que les marchés n’iraient nulle part la semaine dernière.
Nous étions fermement convaincu que les jeux étaient faits dès vendredi dernier.
Mais que pouvions-nous espérer d’indices boursiers qui venaient de subir une formidable accélération haussière de 10% d’une seule traite depuis le 31 août ?
Notre scénario d’un plafonnement, usant pour les nerfs et décourageant pour l’intellect, s’est vérifié lors de l’ultime séance du troisième trimestre (pour les détenteurs de produits dérivés). Le bilan hebdomadaire est de -0,1% à Paris et -1% pour l’Euro-Stoxx 50 et l’Eurotop 100.
Nous avons failli être démenti vendredi matin. Les indices boursiers avaient entamé la journée sur les chapeaux de roue, mais dans des volumes insignifiants, alors que les vendeurs potentiels laissaient les haussiers aller au bout de leurs intentions.
Il s’agissait de porter le CAC 40 au contact de la barre des 3 800 points. Celle-ci exerçait une véritable fascination depuis que les nouvelles normes « Bâle III » avaient cessé d’apparaître comme la fin des temps pour les banques sous-capitalisées.
▪ Les indices de la Zone euro se sont mis à corriger au bout de 90 minutes de manipulation intensive des cours sur des rumeurs de difficultés de financement des déficits en Irlande (les trois plus grosses banques du pays sont en survie artificielle grâce aux injections massives de fonds publics. Parallèlement, certains médias indiquaient que les banques portugaises n’ont pratiquement plus accès au marché interbancaire.
Cela fait longtemps que nous le savions et l’écrivions… mais pourquoi cette information sans aucune originalité a-t-elle refait surface précisément au moment où le CAC 40 tutoyait les 3 795 points ?
Ce n’est pas la première fois que la thématique du surendettement des Etats vient casser la dynamique haussière cette année. Comme par un curieux hasard, cela se produit chaque fois que les indices testent des résistances majeures : 3 800 points sur le CAC 40 vendredi matin, 2 820 sur l’E-Stoxx 50, 2 310 sur le Nasdaq et 10 600 points sur le Dow Jones.
Les dégagements se sont ensuite accélérés vers 16 h 00 avec la publication d’un recul bien plus important que prévu de l’indice de confiance du Michigan, qui plonge sous les 70 en direction des 66,5. Le CAC 40 a rechuté vers 3 705 (soit -90 points en une demi-séance) avant d’en terminer à 3 722 points, c’est-à-dire au plus bas de la semaine.
Les marchés avaient peu réagi lors de la parution des prix à la consommation (+0,3%) pour le mois dernier aux Etats-Unis, conformément aux anticipations.
Pour notre part, l’information le plus déterminante de la semaine concernant les Etats-Unis, c’est la contraction de la durée hebdomadaire du travail, un élément non « biaisé » qui n’a pourtant pas suscité le moindre commentaire dans les journaux économiques.
Les rédacteurs de la presse anglo-saxonne possèderaient-ils des paquets d’actions qu’ils ne veulent pas voir rebaisser ?