Le monde change. Si vous en doutiez encore, L’Agefi nous en apportait encore une preuve ce matin. Le PIB du Japon a quasiment stagné au deuxième trimestre — il fallait s’y attendre ; les autres économies "développées" ne font guère mieux. +0,1% au deuxième trimestre 2010 pour le Pays du Soleil Levant, franchement pas de quoi pavoiser.
Mais le plus intéressant vient après.
"[Cette] situation lui vaut de perdre sa place hautement symbolique de deuxième économie mondiale au profit de la Chine. Au deuxième trimestre, le PIB chinois a en effet atteint 1 336,9 milliards de dollars contre 1 288,3 milliards pour celui du Japon. Si, sur un semestre le PIB de l’Archipel reste supérieur à celui de son challenger, il y a toutefois peu de chance que le Japon réussisse à conserver sa place. Malgré une baisse de régime, en rythme annuel, la Chine a enregistré une croissance de 10,3% au deuxième trimestre, contre 0,4% pour le Japon".
Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? La Chine deuxième économie mondiale… avec pas moins de 10,3% de croissance. L’écart se creuse — je dirais même plus, c’est un véritable précipice qui sépare maintenant la Chine des autres concurrents. Combien de temps avant qu’elle ne grimpe la première marche du podium, délogeant les Etats-Unis de la place qu’ils occupent depuis si longtemps qu’ils en ont oublié pourquoi ils sont là ?
D’autant que, comme je le disais hier, les raisons d’être moroses ne manquent pas pour les économies dites "développées". Rien qu’aux Etats-Unis, l’indice NAHB qui mesure la confiance des promoteurs et constructeurs immobiliers est en baisse, à 13, soit son plus bas niveau depuis mars 2009.
Il faut ajouter à ça l’indice mesurant l’activité manufacturière dans l’Etat de New York, en baisse lui aussi : 7,10 ce mois-ci, contre 8 attendu par le consensus.
Résultat, les marchés hésitent et se cherchent. Hier, les Etats-Unis ont clôturé une séance franchement plate : le Dow Jones a baissé de 0,01% à 10 302,01 points, le Nasdaq a grimpé de 0,39% à 2 181,87 points, et le S&P 500 a, quant à lui, grimpé de 0,01% à 1 079,38 points.
Les choses n’étaient guère plus glorieuses côté européen. Le CAC 40 avait commencé la semaine sur une légère hausse… mais elle a vite cédé le pas à un recul qui a atteint jusqu’à 1,3% en séance. L’indice hexagonal a toutefois limité les dégâts en terminant sur une baisse de 0,37% seulement, à 3 597,60 points. A Londres et Francfort, le Footsie et le DAX sont restés parfaitement immobiles.
Evidemment, le pétrole a pâti de la faiblesse des Etats-Unis et du Japon — à New York, le baril de brent a perdu 25 cents pour terminer à 74,85 $ hier.
Seul l’or tire encore son épingle du jeu — l’once affichait 1 223,50 $ hier au second fixing londonien, contre 1 222 $ en début de journée…