▪ Nous ne vivons pas une récession classique dans une période ordinaire. Nous vivons une Grande Récession qui marque la fin d’un modèle de fausse croissance basée sur la surconsommation à crédit.
La chute du CAC 40 et des principaux indices boursiers européens cette semaine rappelle les marchés à la réalité. Transférer la bulle du crédit du privé vers le public n’était pas une bonne idée. Transférer n’est pas crever la bulle !
Consommer à crédit et acheter sa croissance à crédit n’étaient pas non plus une bonne idée. Mais ce n’est pas parce que l’Europe et les pays riches de dettes sombrent que nous devons sombrer avec eux. Soyons des rats avisés, capables de quitter le navire à temps.
On n’investit pas dans des grands marchés baissiers comme on investit sur les grands marchés haussiers. Il faut être bien plus attentif, avoir une politique rigoureuse d’ordres de vente stop, savoir sortir à temps. Si vos stops se sont déclenchés, ne pleurez pas, vous avez vos plus-values pour vous consoler.
Ceux qui sont réactifs pourront surfer sur les vagues de rebond. Car les grands marchés baissiers ont les rebonds les plus spectaculaires. Ceux qui n’aiment pas le suivi de chaque instant SORTENT tout simplement et attendent que la grande bulle de crédit ait enfin éclaté. Une troisième voie — médiane — consiste à profiter des baisses en misant sur les fonds bear.
Le développement de la crise de la dette publique remet en lumière nos thèmes d’investissement favoris :
– De l’or pour vous prémunir de la faillite des monnaies fiduciaires. L’or pulvérise ses records et s’échange actuellement à 885 euros l’once.
– Des valeurs qui misent sur la consommation des pays qui en ont les moyens : les pays émergents.
– Des matières premières, car les pays émergents continuent à émerger même si nous sombrons. Et les gens qui produisent des biens tangibles n’entendent pas les brader contre des bouts de papier qu’ils soient marqués dollar ou euro. Nous consacrerons prochainement un dossier à l’uranium, puisque le pétrole reste au-dessus de 80 $ le baril.
– Des petites capitalisations, car ces petites valeurs sont oubliées des grands fonds. On peut y trouver des pépites qui ont un tel savoir-faire et produisent des biens si indispensables qu’elles peuvent imposer leurs prix.
– Des valeurs de rendement. Bien choisies, on peut avoir du rendement et des plus-values.
– De la dette souveraine des pays émergents. Car, malheureux détenteurs d’euro, vous profiterez d’un effet de change favorable.
Après nos grands thèmes, nos grands principes. Oui, les rats fuient les naufrages mais ils peuvent avoir des grands principes :
– ne soyez pas moutonnier ;
– n’investissez que dans ce que vous comprenez.
Et maintenant le dosage, me direz-vous ? Là s’arrête notre aide. Le dosage vous appartient, selon votre endurance au risque, vos objectifs.
Il y a toute sorte de profils de rats : aventureux, casaniers, actifs, paresseux, gloutons, ascètes… Mais ils ont un point commun, ils ne restent pas pris dans l’épave !