▪ C’est une semaine au ralenti pour les marchés. C’est du moins ce qui est prévu. Nous verrons bien…
Les chiffres européens étaient plutôt bons, en ce début de semaine raccourcie. La plupart des indices ont grimpé d’environ 1% — ou un peu moins, la dernière fois que nous avons vérifié. Ici en Asie, ils étaient plus bas, à peu près du même pourcentage. La Chine a contré la tendance, en grimpant un peu.
Hier était une journée au ralenti ici aussi, à Taïwan. Les gens ont orné toute la ville de décorations de Noël, même s’ils ne célèbrent pas vraiment cette fête. Dans le hall d’entrée du bâtiment où réside votre chroniqueur, un sapin de Noël géant a été installé, couvert de décorations et de guirlandes lumineuses. Les ouvriers de maintenance ont dû déplacer tout le mobilier pour pouvoir faire entrer l’arbre. C’est maintenant la pièce maîtresse du lieu. Les gens avaient l’habitude de s’asseoir dans ce hall pour y boire le thé et lire le journal. Les enfants faisaient leurs devoirs installés sur les tables tandis que leurs parents discutaient de leur journée ou tripotaient leur téléphone portable. Maintenant tous les canapés sont tournés face à un sapin géant aux lumières disco. C’est vraiment étrange.
Ah oui, l’économie…
▪ "Le gouvernement américain dépense de l’argent comme si ce dernier allait passer de mode", grogne un lecteur américain mécontent — à juste titre. "C’est en partie dû aux énormes salaires versés aux employés du gouvernement, et à la corruption du Congrès".
"Les données de l’Institut Cato concernant les salaires publics par rapport aux salaires privés (c’est-à-dire les contribuables) annoncent des salaires et des avantages publics de 119 982 $ en 2008 contre 59 909 $ pour le secteur privé la même année. C’est le double ! Et l’écart se creuse encore. Il y a 10 ans, le fonctionnaire lambda gagnait 66% de plus en salaire et avantages que le contribuable qui travaille dans le secteur privé. Aujourd’hui, ce chiffre a doublé. En 2009, le budget du gouvernement fédéral américain pour les salaires a augmenté de 3%, tandis que les employés du privé perdent leur emploi et que leur salaire baisse.
"Vous trouvez ça juste que les contribuables financent le salaire des fonctionnaires alors qu’il est deux fois plus élevé que le leur ?" se demande notre lecteur. "Les employés du gouvernement sont désormais une élite, ils font partie de la classe aisée — comme en Russie. C’est la raison pour laquelle Washington et sa banlieue sont les coins les plus chers du pays en matière d’immobilier. Pour l’instant, la plupart des Américains ne savent pas que le gouvernement paye si bien. Mais il faut le leur dire !"
C’est chose faite ! De fait, Etats-Unis Today a récemment publié un article sur le sujet. Certains de nos collègues ont attiré notre attention dessus la semaine dernière. En voici les grandes lignes…
"Le nombre d’employés du gouvernement qui touche des salaires à six chiffres a explosé pendant la récession, selon l’analyse de données salariales fédérales menée par Etats-Unis Today".
"Les employés du gouvernement qui gagnent 100 000 $ ou plus sont passés de 14% à 19% des fonctionnaires pendant les 18 premiers mois de la récession — et c’est sans compter les heures supplémentaires et les bonus".
"Les employés du gouvernement profitent d’un boom extraordinaire — du point de vue des salaires et de l’embauche — pendant une récession qui pour l’instant a coûté 7,3 millions d’emplois dans le secteur privé".
"Les employés du gouvernement les mieux payés bénéficient des meilleures augmentations de salaires. Les fonctionnaires du ministère de la Défense qui gagnent 150 000 $ ou plus sont passés de 1 868 personnes en décembre 2007 à 10 100 en juin 2009, selon les derniers chiffres disponibles.
"Quand la récession a débuté, le ministère des Transports américain n’avait qu’un seul employé qui touchait un salaire de 170 000 $ ou plus. 18 mois plus tard, 1 690 employés touchent un salaire qui dépasse les 170 000 $".
Comment le gouvernement américain va-t-il résoudre son déficit s’il augmente encore le salaire de ses propres bureaucrates déjà surpayés, me demandez-vous ? Vous n’avez donc rien suivi ? Il n’est pas prévu de mettre un terme aux dettes du pays. Ils votent pour AUGMENTER le plafond de la dette, pas pour le REDUIRE. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Ils se payent en dollars US, et quand ils auront réussi à tuer la devise, les hommes et les femmes qui se reposent sur la solidité de ces dollars seront tous à leur porte, armés de fourches et d’essence.