▪ Le Dow a perdu plus de 400 points depuis que les résultats des élections ont été annoncés. Qu’est-ce que ça signifie ?
Peut-être rien. Peut-être est-ce le début de la longue marche vers le plancher que nous attendons. A moins d’avoir une perspective de très long terme, nous recommandons à nos lecteurs de sortir des marchés actions. Attendez qu’ils aient retrouvé des niveaux vraiment bas avant de vous repositionner… Pourquoi se presser ?
En attendant, nous avons passé huit heures au volant hier pour rentrer de Burlington, dans le Vermont. Cela nous a laissé pas mal de temps pour écouter la radio. Nous avons écouté CNN la majeure partie du temps. Très déprimant.
Pendant des heures, l’équipe de CNN s’est fait du souci sur les résultats des élections. Il y a eu d’interminables débats sur le rôle des organisations extérieures, des grands donateurs, de la publicité électorale… Des experts ont critiqué la stratégie des républicains. La plupart d’entre eux étaient très critiques sur le système des élections présidentielles américaines. Le collège électoral semble accorder à certains électeurs — les fameux swing states — plus d’importance qu’à d’autres états. Et si l’on regarde une carte des résultats par comté, qui s’est visiblement transformée en obsession pour l’équipe de CNN, on s’aperçoit que quasiment tout le pays est rouge… tandis que le gagnant de l’élection est bleu.
Tous les experts, amateurs et râleurs à qui l’on a permis d’exprimer une opinion avaient la même : quelque chose ne va pas. Tous semblaient penser que tous les votes devaient avoir exactement le même poids que les autres votes. Mais comment serait-ce possible ?
▪ Des alternatives au système en place
« Tout se passe à la marge », a dit John Maynard Keynes. Il parlait d’économie. Mais ça s’applique aussi à la politique. Certaines personnes choisiront toujours les démocrates. D’autres voteront républicain quoi qu’il arrive. Les gens qui décident du résultat sont entre les deux… et sont susceptibles de changer d’avis selon le charisme, le programme ou les pots-de-vin des candidats.
La plupart des commentateurs voulaient rendre le système plus simple, de manière à ce que le vainqueur soit choisi à la majorité du vote populaire.
Mais nous nous posons la question : pourquoi le vote d’une personne devrait-il autant compter que celui d’une autre ? Qu’y a-t-il de sacro-saint au principe « un homme, une voix » ?
La semaine dernière, nous avons expliqué que les zombies ne devraient pas du tout voter. Les gens qui reçoivent de l’argent du gouvernement devraient s’abstenir. Il y a conflit d’intérêt. Naturellement, les zombies votent pour un surplus de sang. Et maintenant, ils sont si nombreux qu’il est impossible de les arrêter.
Et qu’en est-il des gens qui ne se sont pas donné la peine de lire les journaux ou de s’informer sur la question ? Nous admettons que de telles personnes ont généralement une belle longueur d’avance sur l’électeur de base, qui a subi un lavage de cerveau… mais juste pour continuer la discussion, la voix de l’électeur bien informé ne devrait-elle pas valoir plus que celle de l’électeur non informé ?
Quand on y pense, comment se fait-il que le gouvernement ne fonctionne pas sur le principe de « qui paie le violoniste choisit la chanson » ? Pourquoi les gens qui financent les dépenses du gouvernement n’ont-ils pas plus de poids quant à la manière dont il est conduit ? Pourquoi n’obtiennent-ils pas plus de voix que les gens qui ne paient rien ? On pourrait avoir une voix par tranche de 1 000 $ d’impôts, par exemple. Si vous ne payez rien, vous n’avez pas de voix. Si vous payez un million de dollars, vous avez 1 000 voix. Est-ce que ce ne serait pas plus équitable ?
Ou encore cette solution : mettre les voix aux enchères sur Internet ! On met en vente 100 millions de voix, par exemple, dans une enchère nationale. Ensuite, les électeurs décident par eux-mêmes combien elles valent… et combien ils sont prêts à en acheter. On tient une élection chaque année… et on verse les recettes au gouvernement.
On pourrait mettre en place un marché des voix. Certains petits malins pourraient acheter des voix en bloc très tôt… pour les revendre à des électeurs désespérés le jour de l’élection.
Oui… ayons une élection honnête, pour une fois !
5 commentaires
S’il vous plaît Bill, écrivez sur la France.
Bonjour.
Je suis très déçu, par le discours et les propos anarcho-élitistes de Mr Bonner, un citoyen égale un vote égale une voix. Si le reste d’Agora est du même acabit, je me verrais contraint de ne plus consulter Agora.
A bon entendeur , Salut.
Bassam SAMAHA
Bonjour Monsieur,
Merci de la confiance que vous portez aux Publications Agora et merci pour votre commentaire.
Les propos tenus par nos rédacteurs n’engagent qu’eux-mêmes et ne sont pas forcément le reflet du reste de l’équipe.
En espérant continuer à vous compter parmi nos lecteurs,
Bien cordialement
La Chronique Agora
Un droit de vote proportionnel aux impôts, pourquoi pas ? Une sorte de néo-ploutocratie ?
Ainsi, une personne qui se trouverait estropiée par un accident de travail perdrait en même temps son droit de vote, puisqu’elle deviendrait redevable d’allocations pour invalidité, donc « zombie » ?
Ainsi, les militaires, policiers, magistrats et autres fonctionnaires (tous « zombies » privés de vote) passeraient à la solde des riches, gros pollueurs, marchands d’armes et autres bienfaiteurs du domaine productif comme les créateurs d’emplois sous-payés, précaires et à horaire flexible.
Avant le suffrage universel, la Belgique en a connu une forme plus modérée : le suffrage censitaire (qui incluait toutefois des personnes « informées » de professions « zombies » et, bien entendu, ne concernait que les hommes).
Un systéme censitaire serait en effet un progrès, en revanche un marché des voix serait catastrophique, il permetrait (de facon encore plus facile qu’à l’heure actuelle) à des intérets privés (banques, compléxe militaro-industrielle, industrie subventioné…) de prendre le controle du gouvernement pour pouvoir extorquer le contribuable et poser des restrictions à la libre concurence.