▪ Ça ne me dérange pas de posséder du pétrole brut. Bien que nous soyons dans une profonde récession et que le marché du pétrole semble bien fourni, le plus long terme semble plutôt bon pour l’or noir. C’est simple : il devient plus difficile d’en trouver et plus cher d’en produire.
Pour illustrer cette idée, jetons un oeil à plusieurs éléments. Le gisement de pétrole Cantarell, au Mexique, a un jour été le deuxième plus grand du monde ; il rapportait des milliards au Mexique. Pendant des années, les exploitants ont dit que le gouvernement mexicain affamait cette bête. Les gisements de pétrole, comme les bisons des plaines, ont besoin de beaucoup de nourriture.
Le gouvernement mexicain, cependant, semble avoir un don pour la souffrance publique. Incapable de contrôler ses dépenses, il a continué à essayer de boucher l’énorme trou dans son budget en réduisant les dépenses pour Cantarell. Ce n’était qu’une question de temps avant que l’inévitable ne se produise. Et il s’est bel et bien produit.
Cette semaine, la nouvelle est tombée : le bon vieux puits de pétrole meurt plus vite que prévu. La production de pétrole a ralenti pour atteindre les 500 000 barils par jour, alors qu’il en sortait deux millions par jour en 2005. Le déficit public du Mexique devient de plus en plus inquiétant, puisque l’exportation de pétrole représente 40% de son budget.
Ce que cela signifie pour les Américains, c’est qu’ils vont perdre une source de pétrole proche et amicale. Ils vont devoir combler cette différence en achetant plus de pétrole au Moyen-Orient ou du Canada. Et en particulier des sables pétrolifères canadiens.
▪ La Chine a fait des vagues récemment, quand PetroChina a payé 1,9 milliards de dollars pour une participation de 60% chez Athabasca Oil Sands Corp. La Chine vient de s’acheter trois milliards de barils de pétrole d’Alberta. En référence à des opérations comme celle-ci, le Globe and Mail déclare : "les compagnies chinoises se sont lancées dans une frénésie d’achat d’actifs pétroliers sur plusieurs mois, et sautent sur des propriétés de raffinerie, de pétrole et de gaz en Asie, en Russie, en Amérique du Sud et en Afrique".
Nous savons depuis longtemps que la Chine convoite les sables pétrolifères du Canada. La transaction n’est donc pas une surprise, mais elle montre que les sables pétrolifères sont de retour. Le prix payé par la Chine pour les actifs des sables pétrolifères représente 60 cents par baril. C’est un prix qui nous ramène au niveau de certaines transactions de 2007 et 2008.
L’investissement de la Chine dans les sables pétrolifères arrive après qu’Impérial Oil a décidé de commencer la construction de la mine de sables pétrolifères Kearl, à huit milliards de dollars. C’était en mai dernier, et il s’agissait du premier grand projet de sables pétrolifères après la chute de l’année dernière.
Pour l’investisseur, ces épisodes soulignent les problèmes de ravitaillement dans le marché du pétrole. L’histoire de Cantarell est, en résumé, l’histoire de nombreux grands gisements de pétrole. Ils vieillissent et crachotent. L’investissement de la Chine dans les sables pétrolifères ne fait que renforcer cette idée. On ne paie pas des projets de sables pétrolifères quand on peut trouver de meilleures sources de pétrole. Les sables pétrolifères sont des investissements à très long terme, et ils sont chers à produire.
▪ Nous sommes donc là, dans ce qui est censé être la plus grande récession depuis les années 1930, et le pétrole tourne autour des 70 $ le baril. La demande n’est-elle pas censée chuter ?
Et bien, c’est fait. La demande en pétrole a chuté de deux millions de barils par jour, et le plus gros de cette chute vient des pays développés, en particulier des Etats-Unis.
La nouvelle demande, quant à elle, vient des pays en voie de développement. Et c’est une demande qui ne fait que commencer.
Le dollar a lui aussi à voir avec le prix du pétrole. Quand le dollar est faible, le prix du pétrole augmente. Le pétrole est donc une bonne couverture contre l’inflation. Si vous aimez l’or, vous devriez apprécier le pétrole pour cette même raison.
Je vous suggère d’investir dans le pétrole en investissant dans les actions de petits et moyens producteurs. Les grandes entreprises pétrolières vont devoir travailler dur et longtemps pour remplacer leurs réserves de pétrole existantes. Les gisements géants sont de plus en plus difficiles à trouver et coûtent très cher à développer. Cependant, il existe des gisements de pétrole plus petits, avec des chiffres encourageants, et des entreprises pour lesquelles ce genre de gisements fait une grande différence sur le prix de leurs actions. Ces petites entreprises pétrolières vont grandir plus vite. Elles sont également des cibles de choix pour ceux qui sont tout en haut de la chaîne alimentaire.
Quoi qu’il en soit, je n’achèterais pas un petit producteur de pétrole bon gré mal gré. C’est une affaire compliquée. Le prix du pétrole peut être complètement imprévisible. Mais un investisseur intelligent peut quand même gagner une fortune avec le pétrole. Je n’ai pas besoin de vous rappeler combien de fortunes américaines (ou du reste du monde) doivent leur existence au pétrole brut.
Quand je réfléchis à quoi devrait ressembler la parfaite entreprise d’exploration et de production (E&P), je pense à Contango Oil & Gas. Contango produit du gaz naturel. Elle a pourtant toutes les qualités requises pour une E&P. Ses coûts sont très bas, elle peut donc faire de bons bénéfices dans des marchés bas, qui se produisent inévitablement de temps à autre. Elle possède un bilan parfait avec la solidité financière nécessaire pour survivre en temps difficiles. Elle a à sa tête un dirigeant-propriétaire intelligent, Ken Peak, au passé encourageant. Peak a fait fructifier Contango, qui a augmenté son capital de 50 millions de dollars et vaut encore aujourd’hui plus de 700 millions de dollars. C’est simple à comprendre. Et mieux encore, c’est bon marché.
Le prix du pétrole va continuer à sauter dans tous les sens, mais l’idée d’investissement de long terme basée sur ces idées est très solide.
[NDLR. : Pétrolières, producteurs de gaz, mais aussi minières, équipementiers et autres fournisseurs : le secteur des matières premières fourmille d’opportunités de gain souvent spectaculaires. En tant qu’investisseur, pourquoi vous priver d’un tel gisement de gains ? Notre spécialiste déniche pour vous les meilleures actions du secteur — vous n’avez plus qu’à suivre ses conseils !]