▪ Aujourd’hui, nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle : la Maison Blanche a un plan secret en cas de crise budgétaire.
L’existence de ce plan est révélée dans un livre intitulé The Escape Artists : How Obama’s Team Fumbled the Recovery [« Les rois de l’évasion : comment l’équipe Obama s’emmêle les pinceaux face à la reprise », NDLR].
« En mai 2009 », écrit le journaliste Noam Scheiber, « le président a demandé [au directeur du Budget de la Maison Blanche, Peter Orszag] d’élaborer une note secrète exposant les options du gouvernement en cas de crise fiscale, dans laquelle un déficit galopant ferait grimper en flèche les taux d’intérêt ».
« Aucun autre membre de l’équipe économique d’Obama n’était au courant de cette mission ».
Arrêtons-nous un instant pour démêler l’histoire de M. Scheiber dans laquelle « un déficit galopant ferait grimper en flèche les taux d’intérêt » :
Le gouvernement américain a enregistré en février un déficit mensuel record de 231,7 milliards de dollars.
Les taux des bons du Trésor US à 30 ans ont grimpé de 15% au cours des deux derniers mois. Fin de semaine dernière, ils étaient à 3,36%. Les taux des bons à 10 ans ont pris 22% de valeur en à peu près le même laps de temps.
Et les rendements à cinq ans… oups !
Qu’y a-t-il dans la note d’Orszag ? Nous ne le savons pas — nous expliquerons pourquoi un peu plus loin. Ce que nous savons, en revanche, c’est que ni la Maison Blanche ni le Congrès US n’a de plan pour lutter contre la hausse de la dette nationale.
Par conséquent, « au lieu de développer un plan long terme pour éviter le scénario du pire », écrit James Pethokoukis de l’American Enterprise Institute, « on a choisi d’élaborer un plan pour le scénario du pire »…
« Peut-être le plan de crise est-il le plan long terme », suppose M. Pethokoukis. « Peut-être est-ce quelque chose qui ressemble à : a) ne rien faire ; b) continuer à mettre en oeuvre le programme des réformes du système de santé et de l’environnement d’Obama ; c) attendre que les marchés finissent par paniquer devant la hausse de la dette américaine ; d) briser la vitre et s’emparer au plus vite du plan Orszag de 2009 ».
▪ 2 janvier 2013, date de la rupture ?
Le 2 janvier 2013, la vitre qui protège la note Orszag pourrait bien être brisée, très certainement par accident. Selon la loi votée in extremis en août 2011 et élevant le plafond de la dette, la « séquestration » est censée démarrer peu après la nouvelle année.
« Séquestration » est le mot compliqué utilisé pour désigner les coupes budgétaires automatiques totalisant 1 200 milliards de dollars sur plus de dix ans.
Ces coupes proviennent exclusivement des dépenses « discrétionnaires ». Cela signifie que la Sécurité sociale et Medicare ne seraient pas concernées.
Le Congrès US et la Maison Blanche peuvent éviter la séquestration s’ils parviennent avant la fin de l’année à un accord sur les coupes budgétaires et/ou les hausses d’impôts totalisant ces mêmes 1 200 milliards. Quelle est la probabilité que cet accord ait lieu cette année ? Nous laissons à nos lecteurs le soin de répondre à cette question.
1 commentaire
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