** Donc, voilà. On a corrigé en moins d’un an les erreurs de toute une décennie, tout va à nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes, la reprise est en cours — et tiens, redonnez-moi une petite portion de produits dérivés, tant qu’on y est.
Emploi qui continue de dégringoler, déficits vertigineux, endettement toujours stratosphérique, gangrène subprime qui gagne les prêts prime… peu leur importe, les marchés y croient. 2010 sera année de la reprise — c’est tout juste s’ils consentent à mettre un peu d’eau dans leur vin en concédant que la convalescence sera "lente et difficile".
** Mais peut-on vraiment les blâmer ? Regardez les chiffres publiés hier — il n’y avait "que du bon". Les consommateurs américains ont repris du poil de la bête, comme le montre l’indice de confiance du Conference Board : il est ressorti à 54,1 en août — un bond par rapport aux 47,5 attendus par le consensus.
Et l’immobilier ! L’indice Standard & Poor’s Case-Shiller montrait que les prix des maisons américaines ont augmenté de 1,4% en juin — alors qu’on attendait plutôt une hausse de 0,2%. Quant au fait que l’indice est encore en recul de 15,4% par rapport à juin 2008… eh bien… si on n’en parlait tout simplement pas ? Ca gâcherait la fête, vous comprenez.
** Parce que c’était bien la fête, hier sur les marchés. Après un petit moment d’hésitation lundi, les places américaines ont repris leur ascension ; le Dow Jones a grimpé de 0,32% pour atteindre les 9 539 points. Le Nasdaq était presque à égalité, avec +0,31% et 2 024 points — et le S&P 500 a clôturé à 1 028 points, soit une hausse de 1,24%.
En France, les prises de bénéfices n’étaient pas plus à l’ordre du jour : le CAC 40 a pris 0,78%, terminant à 3 689,20 points. Londres et Francfort ont elles aussi terminé dans le vert, avec +0,42% pour le FTSE et +0,68% pour le DAX.
** Personne ne s’inquiète de voir, dans le même temps, le dollar perdre peu à peu du terrain face à l’euro — il était à 1,4325 $ ce matin… tandis que l’or enregistrait — comme par hasard — une hausse entre le premier et le second fixing londonien, terminant à 950,50 $.
Le pétrole, en revanche, a marqué un temps d’arrêt, passant à 71,55 $ le baril de WTI New York (contre 73,82 $ la veille).
** Enfin, une confirmation : Ben Bernanke a été effectivement renommé à la tête de la Fed pour un nouveau mandat. Youpi ! Quatre années supplémentaires de strictes mesures d’assouplissement !
Françoise Garteiser,
Paris