▪ Une avalanche de statistiques nous est tombée dessus hier. Provenant des Etats-Unis, de Chine, d’Europe… et nous assurant — promis juré craché — que tout va de mieux en mieux.
A part l’immobilier US.
Et le pétrole.
Et l’euro.
Et la Grèce.
Et la dette des Etats.
Mais ces quelques minuscules détails exceptés, aucun doute ! La crise est en voie de résolution.
Regardez : la Chine, par exemple, a vu son activité industrielle s’améliorer le mois dernier. Idem pour la France : dans notre beau pays, l’indice PMI Markit a grimpé de 1,5 point pour atteindre les 50. Oublions le fait que ce même indice a reculé de 0,8 en Allemagne, à 50,2… et concentrons-nous plutôt sur l’ISM manufacturier aux Etats-Unis, qui atteint les 52,4.
Pardon ? On l’attendait plutôt à 54,6 ? Ah, mince… Eh bien, il y a toujours l’emploi ! Les inscriptions au chômage US ont baissé de 2 000, la semaine dernière, renouant avec des plus bas qu’on n’avait pas vu depuis mars 2008 : 351 000.
Tant pis si l’immobilier continue de donner des signes de faiblesse, avec des dépenses de construction qui ont reculé de 0,1% en janvier — c’est la première fois qu’elles reculent depuis juillet.
Et tant pis aussi si les revenus et les dépenses des ménages US ont moins augmenté que prévu : +0,3% et +0,2% respectivement, là où l’on attendait +0,4% dans les deux cas.
Mais consolez-vous, cher lecteur. Au moins, notre capacité à nous endetter reste inentamée, comme le démontre le succès des émissions de dette en France et en Espagne. Les OAT se sont vendues comme des petits pains, les rendements étaient en baisse… et même l’Italie a vu son rendement à 10 ans passer sous les 5% pour la première fois depuis août.
En d’autres termes… plus ça change, plus c’est la même chose. Au lieu de nettoyer les écuries d’Augias, on y a étalé une couche de fumier supplémentaire — en arguant que ça permettrait de rafraîchir l’atmosphère.
▪ Les marchés semblent hésitants
La ruse ne prend peut-être pas, cela dit, au moins du côté américain. La hausse du pétrole semble inquiéter les investisseurs — de même que les seuils techniques autour desquels tournent les indices actuellement (13 000 pour le Dow Jones, 3 000 pour le Nasdaq).
Quoi qu’il en soit, la hausse a été limitée hier sur les places américaines : +0,22% pour le Dow Jones, à 12 980,30… +0,62% pour le S&P 500 à 1 374,09… et enfin +0,74% pour le Nasdaq, qui a clôturé à 2 988,77 points.
En Europe, la hausse a été bien plus marquée, notamment grâce à l’apaisement des craintes sur la crise grecque. Le CAC 40 s’est adjugé 1,37%, à 3 499,73 points, tandis qu’à Londres, le Footsie gagnait 1,02%. A Francfort, le DAX grimpait quant à lui de 1,12%. L’euro restait stable face au dollar, à 1,333 $.