** J’ai récemment fait l’acquisition du dernier livre de Steve Hoffmann, Planet Water: Investing in the World’s Most Valuable Resource ["Planète Eau : investir dans la ressource la plus précieuse du monde", NDLR.], qui me semblait passionnant. Hoffmann est très connu dans les cercles de l’investissement dans le secteur de l’eau. Il est le fondateur de WaterTech Capital, un groupe privé concentré sur l’investissement dans le secteur de l’eau. Il est également créateur de l’indice Palisades Water, que beaucoup de fonds spécialisés dans l’eau utilisent comme référence.
– Son livre contient des informations et des recherches intéressantes sur les problèmes de l’eau, même si elles sont présentées assez… sèchement. C’est agréable d’avoir tout ça dans un seul ouvrage. Il y a certainement de nombreuses opportunités pour les investisseurs dans le secteur de l’eau. C’est l’un des secteurs les plus intéressants du marché.
– Pour commencer, il s’agit d’un secteur incroyablement vaste. L’eau est la troisième plus grande industrie du monde, derrière le pétrole, le gaz et l’électricité. Ensuite, certains des éléments majeurs de l’utilisation de l’eau deviennent de plus en plus importants. Hoffmann mentionne ces trois-là, parmi d’autres :
** L’industrialisation. A mesure qu’un pays se développe, son utilisation d’eau augmente d’autant plus vite. Les gens gagnent plus d’argent, ils portent des vêtements de meilleure qualité et achètent plus de produits de consommation. Toutes ces choses demandent plus d’eau. Peu de gens savent la quantité d’eau utilisée pour fabriquer une paire de jeans, par exemple (près de 20 litres). Pourtant, cette utilisation est bien réelle. Il y a ensuite le problème du régime alimentaire. Les gens qui gagnent plus d’argent se mettent à consommer des aliments qui contiennent plus d’eau ou qui nécessitent plus d’eau pour être produits — des fruits, des légumes et de la viande.
– Tout ça est donc une énorme source d’augmentation de la demande en eau. L’Inde, par exemple, s’attend à ce que sa demande en eau double entre aujourd’hui et 2025 — et à ce que la demande en eau pour l’industrie triple.
** L’urbanisation. Dans le monde entier, de plus en plus de gens vivent en ville. En 2007, plus de la moitié de la population mondiale vivait dans des villes, et ce pour la première fois de l’histoire. Nos villes sont également plus grandes que jamais. Par exemple, près de 9% de la population mondiale vit dans des villes de plus de 10 millions d’habitants.
– Les gens qui habitent en ville utilisent plus d’eau qui ceux qui habitent hors des villes. Pour que toute cette eau puisse être utilisée, il faut des tuyaux, des pompes et plus encore. Comme l’écrit Hoffmann, l’infrastructure nécessaire pour l’utilisation de l’eau en milieu urbain est simplement "stupéfiante".
** La mondialisation. Quand les biens peuvent plus facilement traverser les frontières, l’utilisation en eau tend à augmenter. Brusquement, vous pouvez construire des villes dans des zones où les anciennes civilisations humaines n’auraient jamais pensé pouvoir s’établir. Nous avons en fait créé une sorte de marché virtuel de l’eau.
– "Les pays qui ont de l’eau en abondance", écrit Hoffmann, "peuvent produire des vivres et les vendre aux pays qui souffrent de pénuries d’eau". Les cheiks de Dubaï en sont certainement reconnaissants.
– Comme nous l’avons dit plus haut, l’eau est une affaire sérieuse. Et Hoffmann mentionne toute une quantité de secteurs, pour souligner les problèmes auxquels chacun doit faire face, et donne des listes d’entreprises pour chaque catégorie. Jetons un oeil à certaines de ces catégories.
– Commençons par le traitement de l’eau. Comme l’écrit Hoffmann : "les fondamentaux du secteur de traitement de l’eau… sont extrêmement attractifs. Virtuellement, tous les problèmes d’une eau de qualité dans le monde sont — d’une manière ou d’une autre — liés au traitement de l’eau". Le traitement consiste à prendre de l’eau à l’état naturel et à la purifier pour qu’elle puisse être utilisée, que ce soit pour la consommation humaine ou industrielle.
– Hoffmann consacre un chapitre à un autre secteur : celui des infrastructures. C’est un de mes préférés, parce qu’il est facile à comprendre et qu’il présente plusieurs bonnes idées. L’infrastructure comprend tous les tuyaux, les pompes, les valves etc. constituant le cadre physique qui permet la distribution d’eau. Comme le dit Hoffmann, l’importance de ce secteur "ne peut pas être exagérée".
– L’un des angles intéressants qu’aborde Hoffmann est le coût des fuites d’eau. Aux Etats-Unis, 15% de l’eau produite n’atteint jamais sa destination parce qu’il y a une fuite quelque part en chemin. D’un point de vue mondial, on atteint les 20% à 30%. Même les petites fuites coûtent très cher. Comme l’écrit Hoffmann :
– "Une fuite d’eau d’un diamètre d’un demi-centimètre peut entraîner une perte de 60 000 litres par jour. Si elle n’est pas détectée pendant un mois, plus d’un 1 900 000 litres peuvent être perdus. Même une fuite de la taille d’une tête d’épingle peut signifier une perte moyenne de près de 70 000 litres d’eau par trimestre, ce qui équivaut à la demande moyenne d’un consommateur, pour lui et son domicile".
– C’est une énorme perte sur le système, subie par la société. Et il ne s’agit là que d’une petite part des pertes que de mauvaises infrastructures peuvent entraîner. C’est pourquoi Hoffmann écrit : "ce segment méconnu de l’industrie de l’eau est sur le point de connaître une croissance au-delà de la moyenne" et ce pour encore bien des années à venir.
– Il ne s’agit là que d’un coup d’oeil rapide sur quelques secteurs. Il y en a beaucoup d’autres — les analyses, la désalinisation, la gestion des ressources, l’irrigation et bien plus encore. Mais nous allons devoir garder ces discussions pour un autre jour…
[NDLR : En attendant, rien ne vous empêche de vous positionner sur le secteur ultra-prometteur de l’or bleu — c’est l’un des composants fondamentaux du portefeuille de la lettre Défis & Profits : à votre tour d’en profiter !]