Par Bill Bonner (*)
Bien entendu, lorsqu’elle était en pleine forme, la bulle était amusante — riant, chantant, dépensant… une cigale montée sur ressorts ! Et toutes les gentilles fourmis d’Asie voulaient lui prêter de l’argent. A leur plus haut, les Etats-Unis avaient des emprunts nets de deux milliards de dollars par jour environ (déficit commercial divisé par 365).
A présent, prenez le déficit budgétaire américain prévu et divisez-le par 365. On obtient un chiffre de près de six milliards de dollars par jour. Même au sommet de sa forme, la vieille bestiole ne rapportait pas de telles sommes. Et les étrangers sont désormais en récession, eux aussi. Ils doivent s’occuper de leurs propres maux et douleurs. Alors comment les Etats-Unis vont-ils financer le plus profond déficit de tous les temps ? Comment le Japon y est-il parvenu ?
L’économie japonaise est verrouillée depuis 19 longues années. Le pays a financé lui-même sa convalescence — en puisant dans l’épargne d’une population remarquablement patiente. Les plans de relance sont arrivés puis repartis. En moyenne, ils coûtaient environ 3% du PIB par an. Le plus gros a eu lieu en 1998 — à 6% du PIB. Le financement de cette mise en résidence surveillée a été facile — le Japon a commencé avec un taux d’épargne de 14% du PIB.
Les Etats-Unis, en revanche, ont commencé avec un taux d’épargne de zéro. Plus récemment, on rapportait un taux allant jusqu’à 5% — alors que les écureuils d’âge mûr cachent désespérément quelques noisettes pour une longue retraite hivernale. Mais les dieux peuvent faire l’addition. Même si chaque dollar d’épargne US est englouti dans le trou budgétaire public, ce dernier restera aux deux tiers vide.
En anticipation de ce problème, la Fed a déjà sauté elle-même dans le précipice. Elle offre de racheter elle-même les obligations gouvernementales. Bien entendu, la Fed n’a pas de véritable argent. Elle doit en "créer" pour faire cet achat. C’est le dernier traitement miracle, disent les charlatans aux commandes. Si la Fed crée assez de nouvel argent, cela compensera les pertes causées par le ralentissement. Les beaux jours reviendront alors. C’est ce que semble croire le monde entier. Les actions grimpent. Cette semaine, Ben Bernanke a annoncé que l’économie américaine se remettrait avant Noël. La convalescence sera peut-être longue, a-t-il continué, les écailles lui étant visiblement tombées des yeux, mais elle sera constante.
Comme les dieux doivent rire ! "Durant la Bulle Epoque, les gens ont essayé d’obtenir quelque chose en l’échange de rien… Imaginez, ils pensaient pouvoir s’enrichir en empruntant de l’argent et en le dépensant. Avez-vous déjà entendu quelque chose d’aussi ridicule ? Ha ha ha… Maintenant, ils pensent pouvoir devenir riches en dépensant de l’argent qui n’existe même pas".
"Et ce n’est pas tout", ajoute sûrement l’un d’entre eux. "Ils dépensent assez pour se retrouver à l’asile des pauvres (les dieux pensent que nous avons encore des asiles de pauvres) en essayant de ressusciter le système insensé qui les a ruinés. Ha ha ha ha !"
[NDLR : Ne tombez pas dans le même piège que celui dans lequel s’enlisent actuellement les gouvernements du monde entier… Regardez les choses en face… adaptez votre portefeuille à la vraie situation économique… et sortez de la crise avec un gain potentiel de 600% : nous vous disons comment faire ici même]
Meilleures salutations,
Bill Bonner
Pour la Chronique Agora
(*) Bill Bonner est le fondateur et président d’Agora Publishing, maison-mère des Publications Agora aux Etats-Unis. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450 000 lecteurs), il intervient dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning. Il est également l’auteur des livres L’inéluctable faillite de l’économie américaine et L’Empire des Dettes.