▪ Les dirigeants européens se sont rencontrés pour discuter de la nécessité ou non d’attribuer des fonds de secours à l’Italie dans un avenir proche — une nouvelle qui a choqué ceux, parmi les investisseurs, qui pensaient que les soucis de l’euro avaient été résolus avec l’obtention par la Grèce d’un second plan d’aide financière il y a quelques jours.
Alors pourquoi l’Italie… Et pourquoi maintenant ? Il semblerait qu’il y ait eu un désaccord entre le Premier ministre et le ministre des Finances sur la manière dont il est nécessaire d’effectuer des coupes budgétaires et des augmentations d’impôts. Soudain, le rendement des obligations gouvernementales italiennes à 10 ans est passé à 5,5% — soit deux fois le taux de référence allemand.
Pendant le week-end, le journal allemand Die Welt a cité une source de la Banque centrale européenne, qui aurait déclaré que le fonds de secours débloqué par la BCE n’est pas assez important pour venir en aide à l’Italie. « Il n’a jamais été prévu pour ça », aurait-il affirmé… Oups !
Si l’Italie fait défaut sur le paiement de ses dettes, cela pourrait bien provoquer une crise encore plus importante que l’effondrement que les investisseurs attendaient suite à une faillite de la Grèce. Comme pour la Grèce, d’ailleurs, le véritable danger réside dans les CDS détenus par les banques européennes — une sorte de police d’assurance, souscrite « au cas où ».
Dans bien des cas, les souscripteurs de ces polices sont des banques américaines. C’est la raison pour laquelle tout le monde est si nerveux. Lehman Brothers avait souscrit à tout un tas de CDS auprès d’AIG en 2008… des CDS qu’AIG n’avait jamais pu honorer. Nous savons tous comment cette affaire-là s’est terminée.
Mais… regardez un peu cette représentation graphique de l’amplitude potentielle de la crise italienne :
L’axe des ordonnées indique le montant des CDS impayés.
Sur l’axe des abscisses, on peut voir le ratio dette/PIB de chaque pays. Il est évident que la Grèce est déjà davantage engagée sur la route de la faillite. Mais l’Italie arrive deuxième… et les dettes assurées par les banques que le pays a contractées sont très, très nettement plus élevées.
▪ C’est un point qu’il faut effectivement relever : environ la moitié des actifs des fonds de marché monétaire américains sont investis dans ces mêmes banques européennes qui sont jusqu’au cou dans les obligations gouvernementales grecques et italiennes.
Encore un élément qui nous rappelle 2008. Réfléchissez un instant à ce qui pourrait se produire si l’Italie devait faire défaut sur le paiement de ses dettes… les banques européennes se tournant vers les banques américaines pour récupérer leurs CDS… et les banques américaines se retrouvant incapables de payer.
Les banques américaines feraient-elles à nouveau appel à l’Oncle Sam, pour lui demander de les sortir encore une fois du bourbier ?
La première vague de plans de renflouage a énervé à peu près toutes les créatures douées de raison — à part peut-être quelques économistes un peu niais et toute une troupe d’employés de banque — et a été lancée à une période où la dette nationale américaine était de 9 600 milliards de dollars.
Moins de trois ans plus tard, elle s’élève maintenant à 14 300 milliards de dollars — soit une augmentation de 49%. Merci, les amis.
Imaginez, rien qu’un instant, que la crise de la dette souveraine se reproduise encore une fois, le 2 août 2011, ou aux environs de cette date, alors que la Maison Blanche et le Congrès n’ont pas encore réussi à conclure un accord concernant le plafonnement de la dette…
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[…] vraiment voir la taille de la bulle américaine”, écrivait un lecteur suite à notre article d’hier, “et où elle se trouverait sur le graphique dette/PIB. Pourriez-vous l’ajouter à […]