Par Frédéric Laurent (*)
Une nouvelle année démarre. On est content d’enterrer la précédente qui restera dans les annales — malheureusement pas dans le sens espéré. La récession est là, avouée, visible dans tous les pays industrialisés du monde. On a vu que les pays émergents connaissent une baisse de leur croissance et que le salut ne viendra sûrement pas de leur côté. Alors où les regards, où nos espoirs peuvent-ils se porter ? Sur les Etats-Unis.
On connaît le pragmatisme en matière de business des Américains, et leur formidable dynamisme. Mais les mesures qu’ils vont mettre en place pour sortir de la crise seront-elles suffisantes ? Pourront-elles, par retombées positives, nous sortir de la crise ?
Jusqu’à présent, les Etats-Unis ont agi vite et fort
Après la faillite de Lehman Brothers, un vaste plan de soutien aux banques avait été mis en place. Il fallait, dans l’urgence de cette crise de confiance, éviter l’enlisement du secteur financier et le remettre en état de marche en favorisant le marché interbancaire. Il fallait aussi éviter l’éviction de millions de foyers américains en difficulté de paiement.
Aujourd’hui, un deuxième plan de relance est mis en place par Barack Obama, attendu comme le nouveau sauveur du monde. Sans doute un peu trop d’ailleurs. Le challenge qui lui est imposé, et même s’il est homme à relever les défis, nous paraît bien lourd à porter. Mais un deuxième plan de relance va être prochainement soumis au Congrès, dès l’investiture du nouveau président. Le chiffre (énorme) avancé se situe autour de 850 milliards de dollars, soit l’équivalent de 4% du PIB — bien plus conséquent que nos plans européens. Le but est de redonner du pouvoir d’achat aux ménages américains, de leur redonner confiance pour qu’ils consomment davantage.
Est-ce possible après les excès passés ?
Deux secteurs vont être favorisés par le plan de relance
Plusieurs actions vont être proposées : un vaste plan de développement et de renouvellement des infrastructures, des aides aux collectivités locales, un plan en faveur des technologies de l’information et de l’écologie, d’aide aux ménages défavorisés, et surtout il est question de réductions d’impôts importantes dont, pour une fois, les riches ne seront pas les seuls à en bénéficier.
Ainsi le plan Obama va-t-il reposer sur une stimulation de la demande pour éviter la menace déflationniste ? Après une période de forte inflation, due en partie à la hausse des matières premières au premier semestre 2008, la situation s’est complètement retournée avec le très redouté risque de déflation. La déflation est une baisse conjuguée des prix et de la demande.
Les matières premières se sont effectivement effondrées depuis l’été 2008, ce qui permet en théorie d’alléger les prix. Mais les salaires n’avaient pas été revus à la hausse pendant la forte période inflationniste, avec au contraire une recrudescence des licenciements économiques. La demande a donc chuté. Maintenant, les prix risquent de s’effondrer.
Toutefois, l’excédent de l’offre n’est pas encore trop fort pour pousser les prix à plus de baisse. Au contraire : je reste persuadé que le véritable risque est le retour à l’inflation du fait de l’injection massive de liquidités et de la remontée inévitable du prix du baril.
Néanmoins, on peut raisonnablement penser que ces plans mis en place feront du bien à l’ensemble de la Bourse américaine. Certains secteurs en profiteront plus que d’autres. Nos secteurs américains favoris sont donc les travaux publics et la technologie.
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La suite dès demain…
Meilleures salutations,
Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora
(*) Diplômé d’un DESS de Gestion Internationale de Fortune, Frédéric Laurent exerce ses activités de conseil et de gestion depuis une vingtaine d’années. Il a choisi de se mettre efficacement au service de l’investisseur particulier – bien souvent mal conseillé par les institutionnels. C’est dans ce but qu’il a rejoint les Publications Agora en intervenant régulièrement dans la rubrique Patrimoine de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine.