** Sur les chaînes câblées, aux Etats-Unis, tout le monde essaye de deviner ce qui va grimper en 2009. Jusqu’à maintenant, personne n’a eu le courage de dire "rien" !
– C’est l’un des piliers du monde financier moderne : la conviction que quelque chose, quelque part, va forcément augmenter. Si c’était le cas, votre seul vrai défi serait de répartir correctement vos actifs. Choisissez la bonne catégorie d’actifs, celle qui monte, et laissez le marché faire le reste.
– En général, ça fonctionne. Mais début 2003, toutes les catégories d’actifs confondues ont grimpé, grâce à Alan Greenspan et à ses baisses de taux radicales. Désormais, ils chutent tous, à cause du dénouement des positions à effet de levier. Quel actif va donc être le premier à trouver son plancher ?
– Vous pouvez être sûr que ce ne sera pas les bons du Trésor US. Ils continuent d’augmenter. Un présentateur de CNBC a dit hier matin que la valeur en capital des bons du Trésor US à 30 ans avait augmenté de 55% en cumul jusqu’à ce jour, soit près de cinq fois sa moyenne historique. Il est peu probable que cela continue.
– Mais cela devrait vous rendre nerveux qu’autant de personnes soient aussi à l’aise lorsqu’elles prédisent un effondrement dans la bulle des bons du Trésor US. Nous pensons aussi que cela va se produire. Mais pas quand on s’y attend le plus.
** Alors comment devriez-vous investir ? Une thèse assez populaire parmi nos collègues qui vivent aux Etats-Unis, c’est celle de la concentration sur les blue chips qui dominent le monde. Ce sont elles qui vont survivre. Mais il n’est pas si facile d’appliquer cette stratégie en Australie. Nous ne savons pas qui survivra à 2009.
– L’interview d’Eric Lilford, un des associés de Deloitte Touche Tohmatsu, dans le Herald Sun, n’a rien d’encourageant. Lilford affirme qu’un tiers des 800 entreprises d’exploration minière australiennes listées pourrait ne pas survivre à l’année prochaine. L’association d’une baisse du prix des matières premières, d’un resserrement du crédit et de la consolidation générale qui se produit à la fin d’un cycle pourrait leur être fatale.
– Qui va donc survivre ? Lilford affirme que les entreprises qui risquent le plus sont les producteurs indépendants de matières premières, les explorateurs ou les développeurs de projets. Bénédiction et malédiction du marché australien : il y a des centaines d’entreprises dans ces trois catégories. C’est une bénédiction dans un marché haussier, une malédiction en ce moment.
– Pourtant, une autre thèse populaire dit que la première moitié de 2009 verra un énorme rebond de marché baissier pour les blue chips et les actifs pour se couvrir contre l’inflation, qui pourraient comprendre l’or, le pétrole et les autres matières premières incroyablement survendues (particulièrement l’uranium). Il y a donc quelques bonnes nouvelles pour les Australiens qui investissent dans les matières premières, malgré les prévisions maussades de Lilford.
– Voilà pour aujourd’hui. Votre serviteur n’est pas suffisamment habillé pour affronter le froid qu’il fait ici dans le Colorado. Vous grandissez quelque part, puis vous quittez cet endroit pendant des années, et d’une certaine façon, tous les mauvais souvenirs se brouillent et vous ne vous souvenez plus que des bons. Puis une rafale de vent glacial vous fouette le visage et les bons et les mauvais souvenirs reviennent tous en même temps. Mais qu’il est bon d’être chez soi et en famille ! Je vous souhaite donc, à vous et à votre famille, un joyeux Noël et de bonnes fêtes de fin d’année.