** Les eaux grimpent partout dans le monde… et en Californie, des villes entières sont déjà submergées. Où sont les plombiers ?
* Qui sait ? Peut-être avaient-ils quelque chose à voir avec le rebond qui s’est produit la semaine dernière sur les marchés…
* Les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour sauver l’économie. Si elles le voulaient, celles-ci pourraient donner un petit coup de pouce à la Bourse de temps en temps. Mais elles ne pourraient probablement pas faire beaucoup plus — et à grands frais. Et malgré tous leurs renflouages, l’eau continue de monter…
* Aux Etats-Unis, les saisies hypothécaires augmentent au taux de 25%. General Motors est au bord de la faillite ; les discussions avec Chrysler sont suspendues. Le chômage est à un sommet de cinq ans — et continue de grimper.
* Mais il y a aussi de bonnes nouvelles — les prix ont chuté de 65% lors d’une vente aux enchères de vins… les truffes blanches ont vu leur cours baisser de 84%.
* De notre collègue Ingrid Labuzan, dans le dernier numéro de MoneyWeek :
* "Au Royaume-Uni, le ralentissement immobilier rattrape celui des Etats-Unis. Les prix ont officiellement chuté de 14,6%. Le propriétaire britannique moyen perd de l’argent plus vite qu’il n’en gagne. Le marché baissier de l’immobilier réduit les prix des maisons de 27 000 livres sterling par an environ — tandis que le citoyen moyen n’en gagne que 24 000. Et chaque jour, 121 maisons sont saisies".
* "Les files de chômeurs s’allongent elles aussi. On prévoit deux millions de sans-emploi en Grande-Bretagne d’ici la fin de l’année. L’an prochain, ce chiffre pourrait atteindre les trois millions, plus de 10% de la main-d’oeuvre".
* Pendant ce temps, l’OCDE déclare que l’inondation se répand partout dans le monde. Selon l’organisation, l’année prochaine sera très humide… avec une croissance négative dans le monde développé en 2009. L’Allemagne déclare être déjà confrontée à sa pire récession en 12 ans.
** Pour la Chronique Agora, cette crise n’est pas une surprise. Voilà des années que nous la voyons venir. Mais même, nous ne pensions pas qu’elle serait si dure… ou si vaste. Nous pensions que le Japon, par exemple, serait épargné. Les pauvres Japonais sont déjà couverts de bleus après avoir été battus comme plâtre ces 18 dernières années ; nous pensions qu’ils en auraient assez. Mais la Bourse de Tokyo a pris une nouvelle raclée — avec des cours revenus à leurs niveaux de 1986.
* L’Inde aussi, pensions-nous, resterait en dehors de tout ça. Après tout, les Indiens sont des gens relativement sobres. Presque des rabat-joie. Mais les réglementations rigides et crétines qui ont empêché l’Inde de participer à l’expansion de crédit mondiale signifiaient aussi que les banques et les consommateurs indiens étaient moins exposés à la contraction de crédit mondiale. Pas de fête, pas de gueule de bois. Cela n’a pourtant pas empêché les investisseurs de se débarrasser des actions indiennes avec le reste.
* Nous sommes également surpris de la violence avec laquelle le retournement a affecté les matières premières. A tort ou à raison, les investisseurs s’attendent à une correction déflationniste longue et profonde.
* "Nous sommes tous le Japon, désormais", déclare Albert Edwards, de la Société Générale.
* Bien entendu, nous savons comment cela fonctionne : la correction doit être égale et opposée aux sottises qui l’ont précédée. Mais quelles sottises ? Que va corriger exactement cette correction ?
* Jusqu’à présent, le secteur financier et le secteur immobilier se sont fait botter l’arrière-train. Comme on pouvait s’y attendre. Ils le méritent. Allez-y, Monsieur le Marché, donnez-leur en pour leur argent !
* Le secteur immobilier américain mérite lui aussi une bonne correction. Il n’a pas maintenu les coûts au plancher et a continué à produire des véhicules inefficaces et gros consommateurs de carburant, longtemps après que le marché s’en soit détourné. On devrait le laisser couler. Que les choses soient réglées. Faire place à du sang nouveau. Il y a beaucoup de constructeurs automobiles dans le monde ; nous n’avons pas besoin des "dinosaures".
* Les vendeurs de détails américains… les centres commerciaux… les fast-foods… La liste des secteurs où les claques se perdent est longue et évidente.
* Mais pour l’instant, c’est le consommateur qui se déculotte. En fait, MarketWatch annonce que "les ventes au détails ont chuté du chiffre record de 2,8% en octobre" aux Etats-Unis…