Par Mathieu Lebrun (*)
Ces derniers jours ont été particulièrement fous. Le marché ne savait plus vraiment sur quel pied danser. La volatilité a atteint son paroxysme. Il n’était pas aisé dans ces conditions d’avoir raison sur le marché. Trader lorsque l’indice "yoyote" dans de fortes amplitudes, perdant 4% un jour, reprenant 9% le lendemain avant de tout abandonner le surlendemain, donne envie de s’arracher les cheveux.
Quand le marché présente de telles caractéristiques, il est parfois plus sage d’attendre que les cours retrouvent un peu de calme avant d’intervenir. Vous évitez de vous faire ainsi balader entre les "blitz baissiers" (attaques éclairs des baissiers) et les "blitz haussiers" (rebonds éclairs fulgurants). Mais… difficile de se retenir quand on voit de belles occasions !
Ce qui est pris n’est plus à prendre
Nous avons connu un niveau de volatilité sur les marchés de même amplitude que celui que nous avions connu lors des attentats du 11 septembre 2001. Une fois encore, nous avons dû nous adapter à un marché hyper réactif afin de tirer notre épingle du jeu. Et nous n’avons pas démérité !
Malgré les violentes séances de hausse et de baisse, nous avons réussi à prendre quelques gains ici et là dans le cadre de 100% Warrants — notamment +25% sur un warrant put Total, +24% sur un put Accor et +35% sur un put LVMH, entre autres.
Mais voyez aussi comment il faut être réactif : le blitz haussier de plus de 9% sur le CAC 40 de vendredi 19 m’a aussi contraint à rendre au marché les 34% supplémentaires que je lui avais pris sur le warrant put LVMH quelques jours plus tôt. Nous aurions pu faire +70% au total. Nous nous contentons de 35% de gains. On pourra toujours dire qu’on pouvait faire mieux, mais la grande nervosité du marché ne nous laissait guère de choix. Il valait mieux prendre ce que le marché nous donnait. C’est ce que j’appelle : "passer entre les blitz et s’en aller !"
Je ne dis pas cela pour me vanter, mais bien pour vous expliquer que même dans ces marchés, il y a des opportunités de gain : il faut savoir se positionner sur le bon produit et agir dans le bon timing.
Un scénario, un objectif atteint, et après ?
J’écrivais dans le Billet du Trader du 17 juillet dernier que "se couvrir n’est pas un luxe par temps de baisse". Ceux qui ont appliqué ce principe ont eu mille fois raison. Dans ce même Billet, je vous faisais part de mon analyse du marché : je disais à l’époque attendre un retour du CAC 40 sur les plus bas du mois de juillet à partir de la mi-août. La probabilité que j’accordais à ce scénario était de 80%.
Le retour sur ce seuil psychologique des 4 000 points s’est fait avec un décalage dans le temps de trois à quatre semaines par rapport à mon timing. Mais enfin, nous y sommes allés !
Maintenant, le marché est-il prêt à se lancer dans un rally haussier ? Pour l’heure, rien n’est moins sûr, car les incertitudes persistent. La prudence reste donc de mise !
Meilleures salutations,
Mathieu Lebrun
Pour la Chronique Agora
(*) Mathieu Lebrun est un analyste professionnel aguerri. Il a commencé chez Fortis Banque puis a rapidement intégré la table de négociations sur devises au sein de la salle des marchés du groupe Natexis Banques Populaires. Il est désormais analyse en chef du service 100% Warrants ; pour lui, les warrants sont un véhicule de choix pour "capitaliser" sur les fluctuations de marché, à la hausse comme à la baisse. La méthode et les objectifs de Mathieu sont simples : sélectionner pour vous les warrants qui auront un potentiel de gain très important pour des risques maîtrisés.