Par Raphaël Garaud (*)
Afin que vous puissiez mieux vous représenter ce qui se passe en ce moment sur notre CAC 40, imaginez un mur d’escalade. Les acheteurs essayent de s’accrocher à la paroi de l’indice, regagnant péniblement du terrain pour tenter de sortir du trou dans lequel ils sont tombés. Mais cette paroi est rendue de plus en plus pentue par les vendeurs qui exercent une pression à la baisse. Au final les acheteurs lâchent prise petit à petit, reviennent à leur point de départ, puis glissent encore plus bas épuisés par l’effort fourni.
Quelles sont les causes de cette pression ?
Vous les connaissez bien sûr. La situation économique américaine — d’où tout est parti –, continue d’empirer malgré des tentatives pour la remettre sur les rails. Et pendant ce temps, la croissance faiblit que ce soit outre-Atlantique ou bien chez nous. A l’heure actuelle, seuls les pays émergents ne semblent pas trop "contaminés", mais pour combien de temps encore ? Qu’adviendra-t-il si eux aussi sont pris dans la tourmente ?
Il y a des raisons d’espérer…
Peut-être trouvez-vous que je fais preuve d’un optimisme à toute épreuve pour envisager de l’espoir, alors que la situation actuelle pourrait laisser penser le contraire. Vous pouvez aussi me rétorquer que le passé ne garantit en rien l’avenir. C’est tout à fait exact en Bourse et dans beaucoup d’autres domaines.
Evoquer ici la loi des probabilités vous semblerait déplacé sans doute, aussi m’en tiendrais-je à des propos plus "classiques". Oui, les économies souffrent, oui nous ne savons pas où se situe le terme de nos incertitudes. Mais une chose est sûre, on ne peut pas souffrir indéfiniment. Des remèdes sont possibles pour enrayer la chute de l’économie et des places financières. Il y a déjà eu quelques velléités. Espérons que la volonté de faire avancer les choses devienne plus forte et que des améliorations pourront voir le jour.
Une question de choix inévitable
Les Etats-Unis en premier n’ont plus le choix. Ils doivent remettre de l’ordre dans leur maison et rassurer la communauté financière. C’est indispensable : chez eux, la confiance régresse, la consommation diminue, et les finances sont très mal en point. Le changement de présidence va sans doute avoir des effets importants sur le devenir économique des Etats-Unis, c’est pour moi une quasi-certitude, quel que soit l’élu.
Partout ailleurs dans le monde, la lutte s’organise pour éviter tout dérapage irrécupérable. Et si les efforts entrepris ne peuvent donner des résultats significatifs à très court terme, il est important qu’ils aient été engagés, se poursuivent, et pas seulement aux Etats-Unis.
Les "cerveaux" vont devoir fonctionner davantage pour trouver des solutions économiquement et énergétiquement viables. Il va falloir faire preuve d’innovation dans beaucoup de domaines, pour baisser les coûts et sans doute pour moins consommer — ou moins gaspiller — certains produits, ce qui ferait baisser leurs prix. Cela sous-entend donc d’importants changements en vue qui seront le prix à payer pour pouvoir redresser la barre.
Les matières premières (au moins quelques-unes), atteindront aussi leurs limites et de prix et d’utilisation. D’autres découvertes ou d’autres formes d’utilisation (je pense aux gaz en général) viendront modifier sensiblement ce marché.
Dans un tel contexte, une société comme Air Liquide changera probablement de taille et sera encore plus profitable. Il s’agit donc d’une valeur à avoir absolument en portefeuille.
Il y a obligation d’agir et surtout d’agir vite. Les marchés doivent impérativement mettre en oeuvre des mesures destinées à éviter des dérives suicidaires. J’en suis certain, ce jour arrivera.
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est le rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital.