Donald Trump a été le moins « conservateur » de tous les présidents américains. La dette US a explosé durant son mandat – et ce n’est pas près de s’arrêter… même si on le voulait.
L’économie US se développait de plus de 5% par an durant les années Kennedy-Johnson.
Lors du mandat de Trump, le taux de croissance n’était que de 1,25% – le plus bas depuis la Grande dépression.
Parallèlement, le jeu et les paris sont plus populaires que jamais.
A présent, le marché boursier – qui était autrefois l’endroit où découvrir la vraie valeur des secteurs utiles des Etats-Unis – est un gigantesque casino, comme Las Vegas mais sans les boissons gratuites… où des entreprises qui pourraient valoir zéro sont valorisées à des milliards de dollars.
Pourquoi donc ?
Parce que le pays a été inondé de monnaie papier. D’argent facile. D’argent rapide. D’argent factice.
Là aussi, Donald Trump a battu des records.
Lorsqu’il était président, le bilan de la Réserve fédérale – qui augmente à mesure que la Fed « imprime » plus d’argent « papier » – a grimpé plus de trois fois plus rapidement que sous George W. Bush, et plus de deux fois plus rapidement que durant le règne de Barack Obama.
Evidemment, la dette US a augmenté plus rapidement aussi.
Durant les années Clinton, la dette nationale grimpait à une moyenne annuelle de 200 Mds$ environ. Elle s’est développée trois fois plus vite sous George W. Bush… cinq fois plus vite sous Obama… et dix fois plus vite sous Trump.
Dettes et hallucinations
Tout cela nous fait nous poser des questions : de quelle forme d’hallucinations souffraient les participants à la Conférence d’action politique des conservateurs, lorsqu’ils se sont inclinés devant la statue de Donald Trump ?
C’est le moins conservateur de tous les présidents américains de l’Histoire – démocrates ou républicains (à part, peut-être, Franklin D. Roosevelt).
Ah oui… nous avions oublié : les conservateurs sont finis. Nous sommes dans une nouvelle ère, désormais.
Mais attendez… peut-être… en s’y mettant tous ensemble…
Une lectrice nous adresse en effet une question pratique. Et si les Américains essayaient vraiment de rembourser la dette fédérale ?
« Quant à la dette de notre pays », demande Annette A., « et si tout le monde, dans le pays, donnait de 1 $ à 5 $ chaque année pour rembourser le principal ? Je ne sais pas du tout combien de gens vivent aux Etats-Unis, mais c’est beaucoup. Combien d’années est-ce que cela prendrait ? Si on faisait cela, je sais que de nombreux riches donneraient plus de 5 $. »
Voyons voir. Si chaque adulte américain contribuait 5 $… chaque année… combien de temps faudrait-il pour rembourser 28 000 Mds$ de dettes ?
Hmm… nous avons la réponse : 21 937 ans ! Soit approximativement le temps qu’il faut pour qu’il gèle en enfer.
Et encore, c’est uniquement si les autorités cessent d’ajouter de la dette… ce qui n’arrivera pas.
Assouplissement
Voilà ce qui se passe. D’abord, comme l’a noté Ernest Hemingway, gonfler la masse monétaire produit un peu de « prospérité temporaire ».
Mais ensuite, si on arrête les injections de monnaie, la pseudo-prospérité disparaît… et c’est la chute.
C’est le même piège que celui auquel se sont retrouvés confrontés Rudolf von Havenstein en Allemagne… Gideon Gono au Zimbabwe… Celestino Rodrigo en Argentine… Delcy Rodríguez au Venezuela… et, à présent, Jerome Powell aux USA.
C’est l’inflation ou la mort.
Tous les gouvernements, naturellement, veulent plus de prospérité… même si c’est temporaire. Ils doivent donc « assouplir » la masse monétaire un peu plus à chaque fois.
C’est pour cette raison que le taux réel de la Fed (appliqué aux banques membres) est resté sous le zéro pendant les 10 dernières années, à quelques trimestres près.
Cela mène à une dépendance encore plus grande envers le déluge de monnaie papier… et met tout en place pour une future catastrophe.
Yahoo! Finance le mois dernier :
« Dans un sondage de l’université Quinnipiac, près de sept Américains sur dix ont déclaré soutenir le plan d’aide au coronavirus de 1 900 Mds$ du président Biden. »
Et voici Bank of America, qui avertit qu’à moins d’un assouplissement supplémentaire de la Fed… dès maintenant… cela va mal se passer. Dans Business Insider :
« La flambée des taux d’intérêt de la semaine dernière a rendu nerveux les analystes de Bank of America, qui craignent un éventuel krach boursier.
Dans une note […], la banque a souligné la hausse historique des rendements des titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) et a comparé le contexte actuel à celui de 1987, lorsqu’une hausse continue des rendements des MBS avait précédé un krach boursier de plus de 20%.
En 1987, un choc des taux d’intérêt en avril a été suivi de nouvelles hausses de taux qui ont finalement conduit au krach boursier d’octobre, a déclaré BofA.
[…] ‘A moins que la Fed ne réagisse très bientôt en achetant davantage de titres du Trésor et de MBS, un destin similaire se profile à l’horizon’, a averti BofA. »
Mauvais choix
Une fois qu’un objet pesant commence à descendre sur une pente escarpée, il ne s’arrête pas avant de s’écraser contre un obstacle.
Peu importe ce qu’on dit, peu importe ce qu’on pense. A mesure qu’il roule, il prend de la vitesse – de sorte qu’il est de plus en plus dangereux de tenter de l’arrêter.
Et puis on se retrouve avec des benêts comme George W. Bush, Ben Bernanke, Janet Yellen, Barack Obama, Donald Trump et Jerome Powell qui le poussent pour qu’il aille encore plus vite.
Nous avons l’habitude de penser que les choses sont sous notre contrôle… que si seulement « ils » faisaient ce qu’il faut… les bons choix… le désastre pourrait être évité.
Peut-être.
Mais une fois qu’on a fait les mauvais choix pendant longtemps, il est presque impossible de faire les bons. La cinétique est contre vous.