L’année 2020 a été plutôt (très) positive pour les métaux précieux, or et argent-métal en tête… et 2021 promet d’être tout aussi profitable – voire plus.
Tout le monde l’a déjà dit, je ne peux que répéter : l’année 2020 est une année qui restera dans toutes les mémoires. C’est une évidence.
Des marchés boursiers au plus haut malgré une crise sanitaire qui n’en finit plus malgré un taux de mortalité ridicule, une économie réelle qui s’effondre, une augmentation des tensions sociales, une création monétaire et une accumulation de dette sans précédent…
On l’a tous vu, on y était. Et si tout cela ne faisait que commencer ? Si nous assistions à une tentative de démolition contrôlée du système en place depuis les accords de Bretton Woods ? Alors, dans ce contexte plus que troublé, que nous réserve 2021 en ce qui concerne l’or et l’argent-métal ?
Début d’année oblige, dressons d’abord un rapide bilan de l’année écoulée.
L’or a gagné +14,8% en 2020
C’est un peu moins bien que ses +21% de 2019, où l’on avait assisté à la reprise du marché haussier à long terme au mois de juin après six années de consolidation.
Nous restons toutefois sur une année globalement positive, avec un nouveau plus haut à 1749,26 € au mois d’août 2020 et un gain annuel de 14,8%.
En comparaison, le S&P 500, l’indice phare américain, n’a pas fait beaucoup mieux (+15,76%) et le CAC 40 est perdant avec une baisse de -7,73%.
Il faut tout de même noter que le Nasdaq a vraiment explosé, avec un gain annuel de 46,4%.
Mais attention…
Une concentration très importante des indices sur quelques valeurs seulement indique un risque élevé. En effet, les cinq plus grosses actions du S&P 500 représentent 22% de l’indice et font toutes partie du secteur technologique : Apple, Microsoft, Facebook, Google et Amazon.
Il faut remonter à la Deuxième guerre mondiale pour trouver un tel niveau de concentration…
La planche à billets peut encore faire durer l’illusion de solidité, mais mieux vaut avoir un filet de sécurité avec une bonne gestion du risque : on a affaire à un château de cartes qui tient debout par grand vent !
Le métal jaune était donc un actif tout à fait pertinent à posséder en 2020 pour diversifier et protéger son portefeuille…
… Voire indispensable.
En effet, il délivre une performance annuelle intéressante tout en offrant une protection de valeur que les autres classes d’actifs sont incapables de garantir.
Poursuite du marché haussier
Le marché haussier devrait se poursuivre malgré la correction entamée après le pic du mois d’août.
Ou grâce à la correction, devrais-je dire.
Oui, car entre octobre 2018 et août 2020, l’or est passé de 1 020 € à 1 749 €, soit une hausse de 71,5% en comptabilisant 17 mois de hausse pour seulement six mois de baisse.
Une correction s’avérait donc nécessaire pour reprendre sainement son souffle, récupérer et accumuler de l’énergie avant de reprendre une nouvelle jambe haussière.
Pour le moment, l’or semble avoir trouvé un creux et établir un support autour de 1 475 €, touché à deux reprises en juin et novembre 2020.
Nous verrons comment il continue de gérer sa consolidation.
Maintenant, l’or peut-il encore baisser ? Bien sûr.
Il pourrait même baisser jusqu’à son support à long terme autour de 1 400 €-1 380 € et venir ainsi retester son précédent pic d’octobre 2012 à 1 386 € sans pour autant invalider le marché haussier.
Maintenant, si vous pensez que la situation a des chances de rester compliquée en 2021, l’or physique est un actif à envisager ou à accumuler davantage.
Vous pouvez aussi diviser les entrées en position et acheter sur les replis pour lisser les coûts.
L’argent a gagné +35,8%
C’est le métal précieux qui a le mieux performé en 2020 !
Outre l’or et ses +14,8%, le platine a gagné +2,19% et le palladium +16%.
Contrairement à l’or, le métal gris n’a pas encore rattrapé son pic d’avril 2011 à 34,15 €. Au moment d’écrire ces lignes, vendredi 8 janvier 2021, le cours de l’argent est à 21,5 € ; il doit encore gagner 60% pour revenir sur son pic de 2011.
Cela indique un beau potentiel pour 2021.
D’habitude, l’argent suit la tendance de l’or, mais avec une volatilité plus importante. En 2020, l’écart entre son point bas et son point haut est de 137,47% – contre 34,43% pour l’or !
L’argent a repris son marché haussier en juillet 2020 en cassant la résistance à long terme autour de 18,5 € qui s’était installée depuis août 2013.
On peut s’autoriser à penser qu’après avoir consolidé pendant sept ans, il a bien envie de se dégourdir les jambes.
Il faut ajouter à cela un autre chiffre très important à prendre en compte concernant l’argent : la demande d’investissement aux USA a atteint 62% du marché, alors qu’elle tourne autour de 10% habituellement.
C’est la première fois que cela se produit !
Ce chiffre reflète une prise de conscience d’une partie grandissante de la population qui cherche la sécurité des actifs réels dans un monde très incertain.
Jetons un coup d’œil sur le ratio or/argent-métal ; l’année 2020 a été, là aussi, une année sans précédent.
D’abord, le ratio a culminé à 126/1 en mars, en pleine tempête du Covid-19. C’est un record historique, il fallait donc 126 onces d’argent pour acheter une once d’or.
Jamais l’argent n’avait été aussi bon marché.
Après leur creux de mars 2020, le cours de l’argent est remonté plus violemment que celui de l’or. Logiquement, le ratio est retombé. Il a clôturé l’année 2020 à 72/1. C’est une baisse spectaculaire, mais l’argent reste bon marché.
On se souvient qu’au pic de l’argent en 2011, le ratio était tombé jusque 31,7/1. Pour information, le ratio entre la quantité d’argent et d’or présente dans la croûte terrestre est de 17,5/1. En 1792, la loi fixait le ratio or/argent aux Etats-Unis à 15/1 et un ratio de 15,5/1 a été promulgué en France en 1803.
Si le ratio atteint 46/1, j’échangerai sans doute un peu d’argent contre de l’or.
Maintenant, quid de 2021 ?
Bien sûr, je n’ai pas de boule de cristal, mais le contexte qui s’annonce pour 2021 semble favorable à l’or et l’argent.
Les chances que la situation ne s’améliore pas restent importantes.
Aux Etats-Unis, la fracture économique, politique et sociale semble trop profonde pour ne pas finir en guerre civile.
L’économie réelle du monde occidental est en train de s’effondrer à un niveau tel qu’aucun retour à la normale n’est possible à court terme.
Les aides de l’Etat ne pourront que retarder le problème, tout en l’aggravant davantage.
La BCE et la Fed ont augmenté leur bilan comme jamais dans l’Histoire.
Des milliers de milliards ont été créés et injectés dans le système ce qui a hypertrophié les marchés et les a rendus complètement accros. Une quantité de dette astronomique a été ajoutée à un stock qui était déjà irremboursable et une récession à deux chiffres se profile.
La pandémie a allumé la mèche d’une poudrière qui attendait d’exploser depuis longtemps.
Nous pouvons douter de la capacité des dirigeants, voire de leur réelle volonté, à rétablir la situation.
En réalité, ils le savent bien et commencent à nous parler de la grande réinitialisation – le grand reset – et de l’instauration d’un euro numérique, genre de cryptomonnaie directement émise par la BCE.
Ils vont tenter une démolition contrôlée du système monétaire… et nous serons des dégâts collatéraux.
Difficile de dire précisément à quoi nous devons nous attendre, mais la tendance visible s’inscrit clairement vers une réduction de nos libertés.
Le changement de paradigme sera violent.
Nous verrons bientôt si un passeport vaccinal sera nécessaire pour sortir de chez nous, aller au restaurant, au cinéma ou simplement aller travailler.
Certaines personnes ne vont pas accepter de se faire imposer un collectivisme global sans réagir.
Quel prix atteindra l’or ou l’argent-métal en 2021 ?
Je n’en sais rien. En fait, peu importe : puisqu’on sait que les devises comme l’euro et le dollar perdent de leur valeur avec le temps, elles sont donc un très mauvais outil de mesure.
Le prix compte quand on cherche à optimiser son point d’entrée pour obtenir un maximum de métal contre ses euros, ou accumuler davantage.
D’ailleurs, sans parler des manipulations des cours de l’or et de l’argent dont se sont rendues coupables de grandes banques comme JP Morgan, Deutsche Bank ou HSBC, nous avons assisté à des liquidations de métaux précieux pendant le mini-krach de mars 2020 pour répondre aux appels de marge.
Les cours avaient fortement baissé, mais pourtant, sur le marché physique, les prix affichaient des primes très élevées – surtout pour l’argent.
Un choc d’offre et une augmentation de la demande avaient fait s’envoler les prix des pièces d’or et d’argent.
Pire, il était impossible de s’en procurer. Tous les marchands étaient en rupture de stock.
Dans ce cas, oui, le prix a son importance.
Ce fut une piqûre de rappel (sans mauvais jeu de mots) : on prend une assurance avant que la maison ne soit la proie des flammes !
Mais après, on ne cherche pas à réaliser un gain en euros avec des métaux précieux physiques.
On s’intéresse à ce que notre métal nous permettra d’acheter : la prochaine classe d’actifs sous-évaluée ou la prochaine monnaie de réserve saine, si elle existe un jour.
Oui, c’est bien la valeur de l’or et l’argent qui nous intéresse et non son prix. Son pouvoir d’achat.
Nous achetons justement des métaux précieux pour nous démonétariser, c’est-à-dire ne plus dépendre de monnaies bidon comme l’euro ou le dollar… et non pas pour avoir les yeux rivés sur le prix en euros ou en dollars par la suite.
C’est logique.
Contre-intuitif, mais logique.
Bref, la tendance reste intacte pour 2021.
Et souhaitons-nous bonne chance et courage parce que ça va secouer !
[NDLR : Retrouvez plus d’analyses et de recommandations de Vincent Denis sur son site, GoldConsulting.be]