▪ Nous n’allons pas y passer la nuit : la Grèce ne peut pas résoudre son problème de surendettement en s’endettant d’avantage encore. Nous noterons cependant que dans une certaine mesure, les Etats-Unis sont encore plus sur la paille que la Grèce.
Le ratio dette/PIB de la Grèce est de 143%. Pour l’Amérique, il est officiellement de 97%. Mais le montant de la dette nationale, de 14,3 milliers de milliards de dollars, pour une économie de 14,7 milliers de milliards de dollars, ne reflète pas vraiment la réalité.
- 14 300 milliards de dollars : dette nationale « officielle »
- 5 000 milliards de dollars : montant qu’Oncle Sam doit à Fannie Mae et Freddie Mac
- 62 000 milliards de dollars : total du passif et des engagements non-provisionnés pour la Sécurité sociale et Medicare.
Sans compter la boîte noire des plans de sauvegarde.
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Le danger est toujours là… mais il n’est pas trop tard
Vous pouvez encore vous protéger contre la tempête qui menace d’engloutir les marchés… à conditions de prendre ces deux mesures toutes affaires cessantes.
Continuez votre lecture pour tout savoir…
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Nous savons combien la Fed a déboursé pour financer des prêts d’urgence : 16 100 milliards de dollars entre le 1er décembre 2007 et le 21 juillet 2010. Nous savons tout cela parce que le Government accountability office (ou GAO) a terminé hier le tout premier audit de la Fed jamais effectué. Un événement rendu possible principalement grâce à la ténacité de Ron Paul, représentant républicain au Congrès US, qui a rendu cet audit, certes partiel, légalement obligatoire.
Ce que nous ignorons, par contre, c’est la proportion de ce montant qui a été remboursé. « Nous avons littéralement injecté environ 5 300 milliards de dollars », a déclaré le Dr Paul la semaine dernière lorsqu’il a interrogé le président de la Fed, Ben Bernanke, « et je n’ai pas l’impression que nous ayons reçu grand-chose en échange. La dette nationale a augmenté de 5 100 milliards de dollars. »
Bernanke n’a pas remis ces chiffres en question.
▪ « Pour réussir à maîtriser [leur] déficit budgétaire global, » déclare Laurence Kotlikoff, professeur à l’université de Boston dans Bloomberg, « les Etats-Unis doivent diminuer leurs dépenses ou augmenter les recettes fiscales de 20 000 milliards de dollars d’ici 10 ans, soit nettement plus que ce que souhaite le président, ou que ce que recherchent les républicains au Congrès. »
Eh oui : le dernier chiffre entendu à Washington était de 3 000 milliards de dollars. Quel que soit le chiffre final — et un accord de dernière minute finira bien par être trouvé ; c’est toujours le cas — il sera nettement inférieur à 20 milliers de milliards de dollars sur 10 ans. On continuera de remettre tout ça à demain… comme on le fait en Grèce.
Notons ici que le total de CDS en cours sur les titres du Trésor US a atteint un sommet à 4,8 milliards de dollars cette semaine. Oncle Sam a donc dépassé la Grèce dans cette catégorie.
« Vous ne le savez peut-être pas, mais en réalité, les Etats-Unis ont déjà fait défaut sur leurs paiements un certain nombre de fois », écrivait Chris Mayer il y a quelques jours. Il cite cinq occurrences :
1779 : Le gouvernement est incapable d’échanger les « dollars continentaux » distribués pendant la guerre d’Indépendance
1782 : Les colonies font défaut sur la dette contractée pour financer la guerre
1862 : Pendant la guerre de Sécession, l’Union est incapable d’échanger les dollars contre de l’or aux termes prévus par les contrats de dette
1934 : Franklin D. Roosevelt fait défaut sur la dette contractée pour financer la Première Guerre mondiale, refusant de l’échanger contre de l’or. Le dollar connaît une dévaluation de 40% par rapport à l’or.
1979 : En raison d’une pagaille bureaucratique, les intérêts ne sont pas payés sur certaines petites factures.
Pour Chris, « mis à part en 1979, où le problème était principalement dû à un faux pas administratif, les Etats-Unis sont simplement arrivés à court d’argent, dans chacun des cas. Le résultat a toujours été une dévaluation du dollar. Qui perdait, de fait, une grande partie de son pouvoir d’achat ».
« Je pense que les Etats-Unis feront défaut à nouveau. Peut-être qu’on donnera un autre nom au phénomène, mais la seule manière pour les Etats-Unis de réussir à remplir leurs obligations financières, c’est d’imprimer énormément d’argent ».
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
En Grèce, le professeur Savas Robolis de l’université Panteion d’Athènes pense que d’ici 2015, la qualité de vie de l’employé et du retraité moyen en Grèce aura diminué de 40% par rapport à 2008.
La situation de l’Américain moyen en cas de défaut de paiement n’aura rien d’enviable lorsqu’elle se produira. Ray Dalio, à la tête de Bridgewater Associates, le plus gros hedge fund du monde, pense que ce jour devrait arriver « fin 2012 ou début 2013 ».