Par Jérôme Revillier (*)
Le Cable
J’aimerais évoquer aujourd’hui le cas de la paire GBP/USD, appelée "le Cable". Pour la petite histoire, le nom "le Cable" vient d’un câble transatlantique qui servait à synchroniser le taux du GBP/USD entre les marchés de Londres et New York. Actuellement la parité tourne autour de 1,97, ce qui veut dire que 1 livre sterling = 1,97 $.
D’un plus haut en novembre 2007 autour de 2,12 jusqu’à des récents plus-bas autour de 1,93, la parité GBP/USD a connu une forte volatilité. Aujourd’hui, la Grande-Bretagne est dans la même problématique que toutes les économies occidentales — et notamment que les Etats-Unis : inflation et ralentissement économique. Du coup, la question se pose : qui, de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, sera le moins mauvais et verra sa devise remonter par rapport à l’autre ?
La Banque d’Angleterre face à un challenge
Pour apporter quelques éléments de réponse à cette question, il est primordial de s’intéresser à l’environnement économique. Les interventions la Banque d’Angleterre (BoE) seront la clé pour la tendance du Cable dans les prochaines semaines.
La BoE a maintenu, lors de sa dernière réunion monétaire (le Monetary Policy Committee, ou MPC), le taux à 5%. Les minutes de cette réunion montrent que la BoE a choisi de continuer sa lutte contre l’inflation malgré le ralentissement notable de l’économie. Mais ce qui était la priorité absolue jusqu’à aujourd’hui sera sans doute sérieusement mis en ballotage face à un assouplissement des conditions de crédits nécessaire pour faire face aux signes de ralentissements économiques sérieux en Grande-Bretagne.
Ainsi, la production industrielle et l’indice PMI des services (également très proche des 50) sont en baisse. Ils posent à la BoE un gros challenge — comme le reconnaissait jeudi dernier le gouverneur King membre du MPC en charge des décisions monétaires : elle doit préserver l’activité économique tout en retenant l’envolée des prix.
C’est dans ce cadre-là qu’aujourd’hui les ventes de détails en Grande-Bretagne vont être publiées. Surveillez-les de près : ce chiffre nous donnera une indication la santé de l’économie britannique et sur les actes futurs de la BoE.
Rebond en vue… mais attention à la rupture des 1,94
Mardi dernier, les bons chiffres de l’immobilier et un PPI aux Etats-Unis plutôt décevant ont permis à la paire de rebondir jusqu’au le seuil psychologique des 1,97, repassant ainsi au-dessus du point pivot et proche de rompre la ligne de tendance.
A moyen terme, si la BoE finit par diminuer son taux directeur, la livre sterling sera pénalisée face au dollar. La rupture franche de la zone des 1,9350/1,94 déclenchera la poursuite de la baisse.
Mais à mon avis, nous sommes partis pour connaître une période de range, qui vous permettra de nombreux allers-retours lucratifs entre 1,99 et 1,95.
Je vous invite quand même à la plus grande prudence : le Forex est un marché carnivore, son appétit est aiguisé par le manque de tendance et l’hésitation des cambistes non avertis…
Meilleures salutations,
Jérôme Revillier
Pour la Chronique Agora
(*) Jérôme Revillier est issu de l’industrie spatiale européenne. Passionné de finance, autodidacte, il a passé plusieurs années à chercher un marché de référence, pour finalement se spécialiser sur le Forex. Cette autoformation financière et son expérience technique lui permettent de dénicher des opportunités originales et parfois à contre-courant de la pensée de la sphère financière. Co-directeur d’une société anglaise de conseil et de développement de systèmes automatisés sur le Forex, il trade également pour son propre compte. Il intervient également régulièrement dans le Billet du Trader.