Les prix montent dans un mouvement naturel, pour apporter une solution au déséquilibre entre l’offre et la demande… Sauf que ce déséquilibre est loin d’être naturel, et révèle de biens plus gros problèmes que l’inflation.
Le vrai problème n’est pas l’inflation, car l’inflation dans la situation présente c’est la solution, puisque c’est ce qui permet d’équilibrer l’offre insuffisante et la demande excédentaire.
L’inflation permet aussi de bonifier les marges bénéficiaires et de défendre la rentabilité du capital.
Non, le problème n’est pas l’inflation, mais le risque systémique.
Car l’inflation en tant que phénomène correcteur, pour produire tous ses effets positifs sur le rétablissement des équilibres macroéconomiques, doit s’accompagner d’une hausse des dépenses d’équipement et donc des taux d’intérêt. Il faut réduire l’excès d’épargne par rapport à la demande d’investissement.
La hausse des taux fait partie de la solution, elle fait partie du rééquilibrage.
Le processus naturel est bloqué
Malheureusement le processus normal de rééquilibrage doit être artificiellement interrompu au niveau précisément des taux, car, s’ils montent, ils feraient s’effondrer toute la pyramide de capital fictif court qui s’est immobilisé dans les actifs longs.
Une hausse des taux feraient ressortir le colossal déséquilibre du système financier. Il est gorgé d’actifs à risque long financés avec des capitaux courts qui ne peuvent supporter le risque. Le risque n’est pas l’inflation, c’est la réduction du levier et donc la fragilité financière.
Voilà le vrai risque. Le vrai problème, c’est l’impossibilité de laisser s’opérer le processus naturel de rééquilibrage.
Et ceci ne peut que déboucher sur des mesures qui ne ressortiront pas du marché, des mesures règlementaires dont la logique ultime sera le rationnement. Sauf que le rationnement, c’est la ratification d’un système de prix faux !
Tout va continuer de se désajuster.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]