Au début des années 1980, le légendaire patron de Citibank, Walter Wriston, adorait dire que les « pays ne font pas faillite ». Cela lui a valu d’être ridiculisé car, à cette époque, la crise de la dette battait son plein en Amérique Latine : l’un après l’autre, des pays tels que l’Argentine, le Brésil et le Mexique faisaient défaut, et leurs dettes devaient être restructurées.
Wriston avait raison, en réalité. Il voulait dire que les pays ne disparaissent pas en faisant faillite. Ils subsistent et, au fil du temps et des restructurations, les dettes finissent par être « remboursées » (ou annulées) même si leurs conditions initiales sont prorogées et modifiées. En revanche, les sociétés peuvent se déclarer en faillite et leurs dettes être effacées à jamais : la société débitrice disparait alors purement et simplement. L’Argentine, le Brésil et le Mexique sont toujours là et honorent le service de leurs dettes au bout de toutes ces années.
Mais ce n’est pas parce que les pays sont toujours là qu’ils ne peuvent se retrouver sur la paille. Certains d’entre eux se retrouvent littéralement à court de devises fortes. C’est le stade que vient d’atteindre le Venezuela.
Un récent article de CNN Money nous apprend que le pays n’a plus que 10 Mds$ de réserves, par rapport aux 30 Mds$ qu’il avait encore en 2011.
« Si les prix du pétrole stagnent et que les réserves monétaires s’assèchent, alors le défaut deviendra inéluctable.
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Selon le rapport financier 2016 récemment publié par le pays, environ 7,7 Mds$ du reste de ses 10,5 Mds$ est en or. Pour payer sa dette l’année dernière le Venezuela a expédié de l’or en Suisse.
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Les Vénézuéliens souffrent de ruptures d’approvisionnement en produits d’épicerie et en médicaments. »
Par conséquent, si le Venezuela ne parvient pas à régler ses importations de produits alimentaires, son peuple pourrait connaître la famine.
La Chine a fourni une aide financière au pays, mais elle vient de décider de fermer le robinet. Le FMI peut toujours voler à son secours, mais le gouvernement du Venezuela pourrait refuser ses conditions. Il n’y a aucune issue favorable.
Une crise se prépare lentement depuis des années. A présent, elle atteint un paroxysme et cela pourrait bien perturber la stabilité de la région ainsi que les marchés financiers mondiaux.
[NDLR : Les mouvements des marchés monétaires sont la spécialité de Jim Rickards. Il a développé une stratégie exclusive pour anticiper les mouvements des devises et investir profitablement sur les marchés des changes. Découvrez-là ici.]