La richesse n’est pas créée par les politiciens, leurs programmes, leurs politiques ou leurs manoeuvres d’impression monétaire. Elle est plutôt le fruit du travail des chauffeurs de taxi, des médecins, des comptables, des bijoutiers… de millions de personnes.
Voici la dernière « bonne nouvelle » annoncée par les médias et l’administration américaine. Fox :
« Les recettes douanières américaines ont atteint 31 milliards de dollars en août, établissant un nouveau record mensuel pour 2025 »
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent ajoute que les recettes provenant des droits de douane au cours des dix prochaines années devraient réduire la dette américaine de 4 000 milliards de dollars. Non pas que la dette sera moins élevée, elle sera bien plus élevée.
Mais selon Bessent, elle sera inférieure de 4 000 milliards de dollars à ce qu’elle aurait été autrement. (Le Bureau du budget du Congrès a estimé ce montant à 3 300 milliards de dollars.)
Alléluia ?
Mais attendez ! Un tribunal de première instance a estimé que Trump n’avait pas le pouvoir d’imposer ses droits de douane. The Wall Street Journal :
« La cour d’appel rejette les droits de douane mondiaux de Trump.
Cette décision porte un coup dur au pilier central du programme économique du président ; les droits de douane resteront en vigueur dans l’attente d’une nouvelle procédure. »
Et maintenant, l’affaire est portée devant la Cour suprême, alors que la rhétorique farfelue atteint son paroxysme.
« Si nous perdons cette affaire, déclare l’économiste charlatan Peter Navarro, ce sera la fin des Etats-Unis. »
Et depuis la Maison-Blanche, le jour de la fête du Travail, il a été affirmé que les droits de douane avaient « contribué à générer plus de 8 000 milliards de dollars de nouveaux investissements aux Etats-Unis ».
Si l’on s’en tient aux « faits », tout ce que nous savons réellement, c’est que les investissements directs étrangers aux Etats-Unis sont actuellement en baisse, selon Global Business Alliance, et non en hausse. Après tout, quel type d’investisseur s’engagerait à investir des fonds importants dans un programme qui pourrait être invalidé par la Cour suprême le mois prochain ?
Et si les recettes douanières atteignent des niveaux records, les recettes réelles ne suffiront pas à combler le déficit. En juillet, les recettes douanières ont atteint 28 milliards de dollars. Mais le déficit fédéral pour le mois s’élevait à 291 milliards de dollars, soit plus de dix fois plus.
Prenons le temps de réfléchir à ce qui se passe réellement…
D’où proviennent ces recettes douanières ?
Lorsque Trump a fait adopter sa loi sur les réductions d’impôts, en 2017, les médias ont également salué cet événement comme un moment heureux. Beaucoup de nos chers lecteurs n’ont pas compris pourquoi nous ne partagions pas cette joie débordante.
« Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? nous a demandé l’un d’entre eux. Vous allez économiser de l’argent sur vos impôts. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? »
Ce que nous ne comprenions pas, c’était comment le gouvernement fédéral comptait financer tous ses merveilleux projets sans prendre l’argent des citoyens censés en bénéficier.
Qui d’autre allait payer ?
La réponse était bien sûr que l’argent serait emprunté et que les coûts réels seraient pris en compte dans l’inflation et les défauts de paiement.
« Une réduction d’impôts sans réduction concomitante des dépenses est une fraude », avons-nous estimé. La réduction d’impôts n’a pas vraiment réduit le coût du gouvernement, elle l’a simplement masqué. Gain net = zéro.
Et maintenant, voici une nouvelle astuce…
Une fois de plus, les dépenses ne seront pas touchées. Les autorités fédérales ont simplement recours à une nouvelle entourloupe. Les coûts seront désormais payés sous forme de taxe à la consommation.
Les entreprises naviguent en fonction de leurs marges. Elles essaient de maximiser leurs revenus en réalisant toutes les ventes possibles tout en préservant leurs marges bénéficiaires. Sans profit, il n’y a aucune raison de réaliser la vente. Elles doivent donc répercuter toute augmentation des coûts, y compris le coût des droits de douane.
Il en résulte que les droits de douane fonctionnent comme une taxe nationale sur les ventes, insidieuse et capricieuse, prétendant être une pénalité payée par les étrangers. Comme toujours, la quasi-totalité des recettes proviendra du peuple américain. Car le coût réel du gouvernement correspond à ce qu’il dépense. D’une manière ou d’une autre, il obtiendra l’argent de ses citoyens. Il n’y a pas d’autre source possible.
Gain net = zéro.
Le résultat réel, cependant, sera profondément négatif. Nous ne savons pas laquelle des deux fraudes – les droits de douane ou les déficits – cause le plus de tort. Les deux perturbent l’économie, font perdre du temps et des ressources, nuisent au commerce et entraînent un comportement sous-optimal de la part des entreprises, des investisseurs et des consommateurs.
Dans tous les cas, ce sont les citoyens ordinaires qui en paient le prix, tandis que les élites privilégiées en tirent les bénéfices.
La richesse n’est pas créée par les politiciens, leurs programmes, leurs politiques ou leurs manœuvres d’impression monétaire. Elle est plutôt le fruit du travail des chauffeurs de taxi, des médecins, des comptables, des bijoutiers… de millions de personnes… y compris celles qui investissent leur propre argent et en récoltent les fruits. Les constructeurs, les chimistes, les ingénieurs, les paysagistes, les agriculteurs et les ouvriers d’usine : voilà les personnes qui créent la richesse. Les droits de douane ne sont qu’un autre moyen de la leur retirer.