** "Nous avons vu le plancher pour cette partie du cycle", déclara notre vieil ami Issy Bacher avant de sortir un graphique.
* "Vous voyez ça…", a-t-il dit en pointant une série d’ondulations.
* "Voilà le plancher… à 7 400 pour le Dow… Je n’ai pas de boule de cristal, mais les graphiques montrent que c’est le plancher pour ce cycle. Je ne sais pas jusqu’où ira ce rebond, mais il pourrait être très impressionnant et durer un certain temps".
* Les rendements obligataires sont toujours exceptionnellement, remarquablement, probablement follement, bas. Les bons du Trésor américain à 10 ans rapportent 2,67%. Même aux taux les plus bas de l’histoire, les gens en achètent toujours plus.
* Et si vous vous faites du souci au sujet de l’inflation, vous pouvez acheter des TIP — des obligations ajustées à l’inflation — pour une prime extrêmement basse. La dernière fois que nous avons regardé, il y a une semaine environ, le coût pour vous protéger contre l’inflation au cours des 10 prochaines années était de moins de 1% (le rendement nominal que l’on abandonne pour obtenir des TIP plutôt qu’un T-Bond normal). En d’autres termes, les investisseurs sont d’avis que l’inflation restera sous les 1% durant les 10 prochaines années. Est-ce vraiment probable ? Nous n’en savons rien… mais une protection contre l’inflation à 1% nous semble une très bonne affaire…
** Mais revenons-en à notre sujet… nous avons enfin un "Rebond Obama".
* De combien ? Pendant combien de temps ?
* Nous n’en savons rien non plus. Mais nous espérons qu’il retracera environ la moitié de ses pertes par rapport au sommet. Cela remettrait le Dow au-dessus des 10 000… Le grand rebond qui a suivi le krach de 1929 a duré de novembre à avril 1930. L’indice a repris 60% de ses pertes. Puis le sol s’est à nouveau dérobé sous ses pas.
* Oui, le pire est encore à venir. Nous ne sommes qu’au début de cette correction. Les actions et les matières premières sont en tête d’affiche. Et c’est amusant de voir Wall Street trébucher. Mais à présent, nous allons voir l’économie saigner. Le tableau va s’assombrir.
* Nous avons appris cette semaine que le secteur privé a éliminé 250 000 emplois en novembre aux Etats-Unis. A ce rythme, trois millions d’emplois seraient perdus en un an. Lorsque les gens perdent leur emploi, la vie devient difficile. Ils se tournent vers leur épargne. Mais quelle épargne ? Peu d’Américains ont économisé, durant l’Ere de la Bulle. Prévoir pour les mauvais jours ne semblait pas nécessaire — il ne pleuvait jamais. Pourquoi se donner de la peine ? De toute façon, en cas d’urgence, il y avait toujours un emploi disponible chez McDonald’s… et les cartes de crédit.
* Et voilà que la mousson est arrivée. Les canalisations sont engorgées… et même Ronald McDonald enlève le panneau "Cherche serveurs" de sa vitrine. Une carte de crédit ? Qui peut se permettre de nouvelles dettes sur sa carte de crédit ?
* "Personne n’aime licencier, mais il faut le faire", nous expliquait un collègue. "C’est un peu comme de jeter des gens hors d’un canot de sauvetage bondé. Si on le fait, ils se noient. Si on ne le fait pas, tout le monde se noie".
* "Mais licencier maintenant est particulièrement affreux. Parce qu’on sait qu’il n’y a pas grande chance de voir les gens réembauchés ailleurs. La plupart des entreprises licencient aussi vite qu’elles le peuvent. Je n’en connais pas qui embauchent. Il vous faut donc calculer que quand on licencie quelqu’un, il sera au chômage pour toute la durée de la récession… et ça, ça durera combien de temps ? Un an ? Deux ans ?"
* Ce pourrait être 10 ans, pour autant que nous en sachions. Les récessions de bilan prennent du temps. Rappelez-vous, les gens se font licencier pour une bonne raison : les entreprises doivent corriger leurs bilans… et redresser leur mode opératoire. Elles doivent réduire leurs dépenses parce que leurs revenus chutent. Les consommateurs piétinent peut-être encore les gens pour se ruer sur des CD à moitié prix ou des grille-pain à 33% de réduction… mais dans l’ensemble, ils dépensent moins d’argent. Cela signifie des ventes en baisse… et moins d’emplois.
* Mais c’est comme ça que fonctionnent les récessions de bilan.