▪ Plus le rebond dure, plus il devient dangereux.
Le S&P a grimpé de près de 60% depuis mars. Le Dow vient de connaître son meilleur trimestre depuis 1998.
Mais si nous sommes dans un vrai marché haussier, il est plutôt bizarre — il lui manque des bouts !
Les bénéfices des entreprises, par exemple, sont absents. Les PER sont largement supérieurs aux bénéfices censés les soutenir. Selon Smithers & Co., le marché est surévalué de 35%, sur la base de PER ajustés au cycle. Et si l’on tient compte du ratio "q" — qui compare la capitalisation et les coûts de remplacement — le S&P est encore plus surévalué. Quant aux marchés émergents… ils sont "complètement hors référence", déclare le Financial Times.
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Depuis septembre 2008, une poignée d’investisseurs a engrangé des gains de 67,76%, 67,05%, 71,88%, 43,33%, 71,21% et 49,02%… alors que les marchés se faisaient littéralement saigner à blanc.
Pour découvrir comment réagir face à la débâcle actuellent en profitant des baisses, continuez votre lecture… mais agissez dès maintenant : les marchés, eux, n’attendront pas.
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▪ Il manque autre chose : le consommateur. David Rosenberg nous en dit plus :
"La confiance du consommateur [américain] n’a pas été la seule à surprendre en septembre ; l’indice du Conference Board est passé de 54,5 à 53,1 — la composante ‘situation actuelle’ comme la composante ‘attentes futures’ ne se sont pas renforcées avec le rebond d’août. Avant d’aller plus loin avec les détails, rappelons-nous des choses suivantes :"
"Historiquement, lorsque le S&P 500 rebondit de 60% par rapport à ses plus bas, l’indice de confiance est à 92,0".
"Le mois où la récession prend fin, l’indice se trouve — tant sur la base moyenne que médiane — à 72,0".
"Durant une expansion économique, la confiance du consommateur atteint en moyenne 102,0 ; durant une récession, elle est en moyenne à 72,4".
"Remettons ce chiffre de 53,0 en perspective. C’est encore récessionniste… Les seules catégories qui ont vu leurs niveaux de confiance grimper en septembre étaient celles de la strate de revenus les plus bas — moins de 25 000 $ (leur confiance a grimpé de deux points). Après tout, ce sont les seuls qui profitent vraiment de toutes les interventions gouvernementales dans l’économie et les marchés".
▪ Il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi les consommateurs manquent de confiance : ce marché haussier manque aussi d’emplois. ADP Employers Services a publié cette semaine des chiffres pires que prévu : les entreprises américaines ont supprimé 254 000 emplois supplémentaires en septembre. Et Reuters rapporte que le taux de chômage a grimpé dans toutes les villes américaines en août.
Dans les Etats-Unis dans leur ensemble, les derniers chiffres nous montrent que le PIB a chuté au deuxième trimestre — mais moins que prévu. "Moins que prévu" serait une bonne nouvelle si les actions étaient à un plancher historique. Aux niveaux actuels, c’est un peu comme si le médecin annonçait à la famille : "Dieu merci, il a été admis à l’hôpital. Il est mort, mais moins mort que si on l’avait laissé seul".
▪ Une autre partie importante de ce marché haussier est manquante : l’investisseur boursier individuel. Attendez un peu… ce rebond n’a vraiment rien sur quoi s’appuyer !
Nous affirmions — sans aucune preuve, pour l’instant — qu’aux Etats-Unis, M. et Mme Tout-le-Monde ne comptent plus sur les marchés boursiers pour leur retraite. Ils ont vu ce qui pouvait arriver. Au plus bas, en mars dernier, en tenant compte de l’inflation, ils étaient de retour là où ils étaient il y a 40 ans. C’est-à-dire qu’en termes réels, ils n’avaient pas gagné un sou en bourse (à part les dividendes) durant toute leur vie d’adulte. Nous en avons déduit qu’ils n’achetaient plus d’actions.
A présent, en voici la preuve : selon TrimTabs, 2,5 milliards de dollars seulement ont été investis dans les fonds de placement lors des six derniers mois. Les fonds obligataires ont attiré treize fois plus d’argent que les fonds en actions, affirme un rapport de Morningstar.
"Les investisseurs individuels américains… ont regardé ce rebond depuis les coulisses", conclut le Financial Times.
▪ Attendez une seconde. Quelqu’un fait grimper les prix des actions. Si ce ne sont pas les investisseurs individuels, alors qui ? Nous n’en savons rien. Les hedge funds, peut-être. Ou peut-être les spéculateurs institutionnels. Les professionnels ont une perspective différente. Si ce rebond se révèle être réel et qu’ils le manquent, leurs emplois et leur réputation sont en danger. S’il se révèle être bidon, en revanche, ils risquent l’argent de leurs clients. Dans l’ensemble… ils s’en sortent mieux en participant qu’en restant à l’extérieur.
Mais tout comme les pros sautent dans les marchés comme des lemmings… ils pourraient en ressortir très vite. Effrayez-les… et c’est la fin du rebond.
De quoi pourraient-ils avoir peur ? Nous avons plusieurs possibilités. La première, c’est le secteur immobilier. Si les saisies commencent à augmenter… et que les prix chutent… même les pros pourraient additionner deux et deux.
De même un chiffre du chômage choquant pourrait leur faire piger le truc.
Et à ce moment-là, gare à la chute…