▪ La plupart des facteurs qui ont façonné le climat d’investissement en 2000-2010 seront encore à l’oeuvre ces dix prochaines années.
Plus particulièrement, je ne vois se profiler aucune forte augmentation de l’offre de la plupart des produits énergétiques et miniers. Si c’est le cas, alors cette croissance aura tendance à faire baisser les prix et à réduire les bénéfices long terme de l’investissement dans les ressources. Mais je ne vois rien de tel dans le futur.
Pourtant, de futures pénuries de plusieurs ressources énergétiques et minières m’inquiètent. La population mondiale augmente et plusieurs millions — des milliards, en fait — de personnes voient augmenter leurs besoins et pouvoir d’achat pour des choses qui nécessitent de l’énergie et des produits miniers.
Je prévois donc une forte croissance de la demande future, accompagnée de pénuries de plusieurs éléments dans plusieurs domaines. Ces prévisions soutiennent les tendances long terme des prix.
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Creusons un peu plus. Pourquoi est-ce que je prévois des problèmes — et des opportunités d’investissement — dans le domaine de l’énergie et des ressources ? Je surveille les principales histoires de développement des ressources à travers le monde. Qu’il s’agisse de développement de gisements pétroliers au large du Brésil ou de l’Australie ou de projets miniers en Afrique ou en Asie centrale, j’y distingue plusieurs thèmes récurrents.
D’abord, on ne trouve plus guère que très peu de nouveaux gisements énergétiques et miniers de haute qualité. Aussi vaste soit-il, le monde est aujourd’hui bien cartographié et exploré, sinon examiné sous toutes les coutures. Si l’on découvre un « nouveau » dépôt de minerai de haute qualité ou un nouveau gisement d’une ressource énergétique — et il en existe — l’accès en est probablement difficile et onéreux.
Par exemple, on a découvert en Afghanistan une nouvelle mine de cuivre. C’est un énorme gisement, de très bonne qualité mais il est soumis aux vicissitudes de la guerre qui sévit dans le sud de l’Asie. Il est important de remarquer que ce sont les Chinois qui exploitent ce gisement et que la production finale sera probablement expédiée vers la Chine.
Autre exemple : la difficulté de développer la production des gisements pétroliers récemment découverts au large du Brésil. Certes, il existe d’immenses nouvelles ressources de pétrole dans le play antésalifère brésilien. Mais n’importe quel prospecteur — par exemple Petrobras, Statoil ou Hess Oil — devra établir des plates-formes jusqu’à 200 miles des côtes et forer des puits de six kilomètres de profondeur après avoir descendu les colonnes de craquage et tiges de forage à une profondeur d’au moins 3 000 mètres dans la mer. Au total, le play brésilien nécessitera un effort monumental.
▪ Ceci nous amène au deuxième grand problème pour les futurs approvisionnements en ressources : les coûts de développement sont énormes et en constante augmentation, au point de devenir exorbitants.
Un équipement de forage en eaux profondes — tel que l’un des énormes navires appartenant à Transocean — coûte plus d’un million de dollars par jour en location et exploitation. Lorsqu’on y rajoute les coûts de conception, de construction et d’installation des équipements de production sous-marins — par exemple les équipements fabriqués par FMC Technologies — un puits de pétrole en eaux profondes peut coûter dans les 150 millions de dollars et plus. La mise en oeuvre d’une plate-forme pétrolière multipuits en eaux profondes, comme le projet Perdido de Shell dans le golfe du Mexique, peut coûter dans les 10 milliards de dollars.
Il semble que beaucoup de développements de ressources se chiffrent par demi-milliards de dollars. Par exemple, j’ai récemment visité un nouveau projet pour développer un engrais potassique dont le chiffre de construction « de base » dépassait les 600 millions de dollars rien que pour la mise en place de la mine. Egalement, une nouvelle installation d’exploitation des terres rares est actuellement en cours de construction en Malaisie pour un coût supérieur à 500 millions de dollars. J’ai pu voir des plans pour améliorer plusieurs grands pipelines américains qui nécessitent un milliard de dollars pour environ 150 kilomètres.
Tous ces frais s’ajoutent, et ce sont de gros chiffres. Pour beaucoup de futurs développements de ressources, rien que les coûts d’investissement peuvent devenir exorbitants. Il est important de surveiller ces chiffres essentiels.
Troisième grand problème pour le développement de ressources : le temps. Tout dans ce domaine prend du temps, et on compte en années, voire en décennies.
Un développement relativement simple de sables bitumineux exploités en Alberta peut prendre cinq ans, de l’étude de faisabilité à la première livraison de pétrole — cela si tout se passe bien du côté des autorisations et du financement, sans interruptions majeures.
Un autre problème qui affecte le développement de projet est le manque de personnel. Pour plusieurs raisons qui remontent à plusieurs années, il n’existe pas assez de personnes formées pour gérer tous les grands projets de développement de ressources dans le monde.
Par conséquent, les choses étant ce qu’elles sont actuellement — mauvaise qualité, coûts élevés, calendriers longs, limitations sur le personnel et mauvaise gestion au niveau national — je prévois quelque chose qui peut sembler étrange : nous avons encore devant nous de nombreuses années d’investissement rentable dans les ressources.