La BCE comme la Fed ont complètement raté leurs politiques de relance – au lieu de stimuler l’économie… elles ont précipité la chute.
En 2015/2016, le système a une fois de plus failli sauter.
Les institutions internationales étaient pétrifiées face au ralentissement déflationniste et au risque d’éclatement de la bulle chinoise, reflété par la faiblesse du yuan et les sorties de capitaux.
L’éclatement de la bulle chinoise risquait de contaminer les émergents, les matières premières, le pétrole – avant d’aller se transmettre aux pays développés.
La hausse du dollar et la raréfaction du « dollar externe » étaient la menace suprême.
Il fallait stopper l’engrenage : cela fut fait secrètement grâce à la clairvoyance de Janet Yellen, alors présidente de la Réserve fédérale. Par téléphone, elle mit en place une reflation concertée concrétisée lors du sommet de Shanghai.
Baisse du dollar, création de crédit tous azimuts, reprise en mains des cours du pétrole, sauvetage des producteurs de matières premières… mais aussi création de crédit et de monnaie sans précédent en Chine. Lutte contre les sorties de capitaux et surtout blocage des lois du marché.
Ce fut une réussite car l’ensemble était cohérent, bien coordonné et les différents blocs coopéraient encore.
Une erreur fondée sur une illusion
Nous avions dès le premier jour indiqué que cela allait durer au mieux 18 mois. Nous avons eu raison ; au fil des mois, on a vu la conjoncture s’étioler à nouveau.
Pendant ce temps les incapables professionnels que sont les banquiers centraux sont tombés dans le piège : ils ont cru au retour de la croissance durable, ils ont eu peur de l’inflation (!!!)… et ils ont décrété que l’on pouvait stopper les mesures de relance.
Ah, les braves gens !
Bien entendu, c’était une erreur fondée sur une illusion car aucun des problèmes fondamentaux n’était résolu, pas plus la suraccumulation du capital que l’érosion du taux de profit ou que l’excès de dettes – et encore moins le problème lancinant de la liquidité internationale en « dollars ».
Ils ont resserré, monté les taux, contracté la taille des bilans des banques centrales. La Fed a augmenté le taux directeur réel, l’IOER. Ils ont annoncé la fin des largesses « en autopilote ».
Ils ont précipité une évolution qui était déjà négative.
Ils ne se sont aperçu de leur erreur… tenez-vous bien… qu’en décembre 2018, alors que les feux étaient à l’orange et que les profits, indicateurs avancés, étaient en nette érosion.
Ils ont non pas produit mais accéléré la rechute, ces zozos.
La reprise européenne n’a jamais été due à l’action de la BCE, c’est un mythe.
Ils ont tout raté depuis 2008 – et les chiffres le prouvent :
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]