Le grand cycle de désinflation semble avoir pris fin, et les prix commencent doucement (pour l’instant) à remonter : une catastrophe pour les citoyens… mais une aubaine pour leur gouvernement.
Après 40 ans de désinflation… voilà que nous commençons à voir un retournement de situation. Le soja a grimpé d’environ 66% depuis la même époque l’an dernier. Le cuivre a pris quelque 82%.
Les prix du pétrole sont en hausse, comme vous le savez. L’an dernier à la même époque, le pétrole était tombé dans le négatif. Aujourd’hui, un baril d’or noir WTI se vend 59 $.
Le bois a triplé sur les 12 derniers mois.
Les métaux rares ? Les métaux pas si rares ? Les produits alimentaires ? Les produits finis ? Tout ou presque devient plus cher.
Comme nous le rapportions il y a quelque temps, les fabricants essaient de réduire la taille de leurs produits pour masquer la hausse des prix.
Inflation intentionnelle
Une partie de cette inflation est attribuée à « des problèmes de chaîne d’approvisionnement »… aux répercussions du Covid-19… ou à une expansion de l’économie (inflation cyclique).
Quel que soit le rôle joué par tous ces éléments dans la hausse des prix, il y a une cause plus menaçante : l’inflation structurelle.
En d’autres termes, les autorités causent intentionnellement de l’inflation, en distribuant trop d’argent.
C’est une bonne stratégie politique, de leur point de vue – cela rapporte des votes.
Elles disent aussi que c’est une bonne stratégie politique ; elles affirment que cela stimule l’économie.
C’est aussi une bonne politique monétaire… du moins selon les termes pervertis de la finance fédérale.
Si les bons du Trésor US sont considérés comme des actifs par ceux qui les possèdent, ils sont une dette pour ceux qui les émettent. Et plus la valeur réelle de ces obligations est élevée, plus l’endettement réel des autorités est lourd.
Le gouvernement américain est le plus grand débiteur de la planète. Il doit désormais plus de 28 000 Mds$. Il doit bien être venu à l’esprit des génies du Trésor US et de la Réserve que – à un moment ou à un autre – l’inflation est comme un jubilé de dette, effaçant des milliers de milliards de dollars d’obligations fédérales.
Les autorités continueront à payer les coupons, comme la loi l’exige. Mais les dollars perdront régulièrement de la valeur. Et les créditeurs – les grandes entreprises, les petites entreprises, les épargnants, les gouvernements étrangers, les retraités – ne sauront pas qui blâmer.
Peu importe ce qu’ils pensent, cela dit. Les autorités sont tombées dans un piège de dette. C’est « l’inflation ou la mort ».
Il n’y a quasiment aucune chance, désormais, qu’elles puissent revenir sur leurs gabegies, leurs dépenses énormes, leurs emprunts colossaux, leur impression monétaire démesurée – même si elles le voulaient.
Dans la mesure où ces dépenses de fausse monnaie augmenteront la demande et réduiront l’offre – en absorbant des ressources… en trompant les investisseurs… et en réduisant les investissements en capitaux – il faut s’attendre à une hausse des taux d’inflation des prix à la consommation.
Une chute rapide
Deuxièmement, les rendements obligataires (et les prix) ne sont pas déterminés par les autorités directement, mais sont découverts dans le marché obligataire.
Ce marché a été relativement calme l’année dernière, parce que le gouvernement fédéral n’a pas emprunté beaucoup d’argent. La fièvre emprunteuse a frappé au printemps dernier, lorsque l’administration Trump a ajouté 3 000 Mds$ à la dette US en quelques mois seulement.
En juillet dernier, le Trésor US était plein aux as, avec 1 800 Mds$ dans ses caisses. Il n’a pas eu besoin de lever de grosses sommes depuis.
Mais ses comptes se réduisent à vue d’œil. Le Compte général du Trésor a baissé de quelque 707 Mds$ ces deux derniers mois, et il ne lui reste plus que 1 000 Mds$ environ. Il sera bientôt vide.
Dans le même temps, les autorités ont approuvé le Grand renflouage de Biden, d’un montant de 1 900 Mds$… et elles examinent désormais 2 300 Mds$ de dépenses supplémentaires pour « les infrastructures ».
Ce sera donc bientôt le retour au marché de la dette… probablement en juin, comme nous le disions hier.
Il ne s’agit pas d’une prédiction. Et nous n’offrons en aucun cas une recommandation.
Mais si nous possédions des obligations US – ce qui n’est pas le cas – nous les vendrions maintenant.