L’effet de ruissellement attendu des politiques monétaires laxistes ne s’est pas produit. Seuls se sont enrichis les ultra-riches qui possédaient une fortune financière.
Les enquêtes font ressortir que les populations sont favorables à l’accroissement de la taxation des riches pour aider les pauvres.
Qui, à part les riches, est contre la taxation des riches ?
Poser la question, c’est déjà y répondre !
Contrairement à ce que certains pourraient croire, je ne suis pas pour la taxation des riches. Je suis pour la confiscation partielle de l’enrichissement sans cause des ultra-riches, enrichissement provoqué par la politique monétaire de pillage de la monnaie par les gouvernements et les banques centrales.
Ce n’est pas du tout la même chose.
Mettons que si la valeur boursière du patrimoine des ultra-riches a été multipliée par trois depuis 2009 du fait des politiques non-orthodoxes de saccage de la monnaie, alors je propose que l’on confisque un tiers ou la moitié de cet enrichissement créé sans contrepartie.
C’est une sorte de profit de guerre illicite ou illégitime. Un profit qui avait été accordé pour lutter contre la déflation, pour remettre la machine économique en route ; ce profit a failli à sa mission assignée. Les ultra-riches n’ont pas investi, pas distribué de revenus, pas embauché. Ils ont failli. Les cadeaux n’ont servi à rien.
Au contraire : les cadeaux ont augmenté la suraccumulation dans le système, ce qui est précisément le mal dont nous souffrons.
La confiscation proposée sera affectée à une Caisse nationale d’amortissement de la dette et elle sera donc utile. On le faisait avant pour les profits de guerre.
C’est de l’argent tombé du ciel qui, au lieu d’être utilisé par les ultra-riches pour investir comme cela aurait dû se faire, a été stocké de manière malthusienne. Ils ont fait la grève.
On leur a fait un cadeau pour que cela « ruisselle » et comme cela n’a pas ruisselé, l’effet de ce cadeau devient pervers. Il augmente la masse de capital oisif, fictif dans le système : il contribue à l’aggravation de la crise future. Il est non-moral en termes d’économie politique.
Pour sauver leur système inique et inefficace, les élites s’orientent vers une taxation accrue des patrimoines. C’est scandaleux car ce sont les classes moyennes supérieures qui seront visées tandis que les vrais profiteurs de guerre seront exonérés, à l’abri.
La politique pour sauver le capitalisme va consister à taxer les ménages moyens supérieurs tandis que les ultra-riches resteront structurellement protégés ; c’est la doctrine de Davos, du FMI, de la Brooking’s et autres institutions qui sont à leur service.
La solution de toutes façons n’est jamais dans la taxation car celle-ci renforce le pouvoir de l’État. Non, la solution c’est de s’attaquer aux causes de formation des inégalités à la racine au moment où elles naissent.
Il faut commencer par réformer la politique monétaire, les marchés financiers, le statut fiscal privilégié des dettes ; il faut mettre en place ou plutôt remettre en place un capitalisme de sanction.
4 commentaires
Généralement il n’y pas de « triplement de valeur boursière » depuis 2009 !
De plus la hause ne fait que compenser les fortes baisses de 2000 et 2008.
A partir de quel montant est-on « riche » ?
Le seul impôt juste et égalitaire est le même % pour tout le monde (flat tax)
puisque déjà avec cela plus l’on gagne plus l’on paye (en pratique dans de
nombreux pays).
Que le fondateur de « La Tribune » puisse écrire un tel article est une preuve
de plus que la France est un enfer fiscal (sauf pour les étrangers) et que
je n’y reviendrai jamais.
Tout à fait d’accord avec Silvere
« Qui, à part les riches, est contre la taxation des riches ? Poser la question, c’est déjà y répondre ! »
Les gens qui comprennent comment l’économie fonctionnent, qu’in fine tout le monde est perdant avec une politique de guerre des classes, et l’importance du respect du droit à la propriété privé. Je suis loin d’être millionnaire et pourtant je m’oppose à un impôt tel que l’ISF/IFI.
« Je suis pour la confiscation partielle de l’enrichissement sans cause des ultra-riches, enrichissement provoqué par la politique monétaire de pillage de la monnaie par les gouvernements et les banques centrales. »
En réalité la politique monétaire actuelle subventionne les emprunteurs au profit des épargnants. Les emprunteurs, comme les épargnants, se situent dans toutes les classes sociales. Une large part de la classe moyenne a massivement recours au crédit (par exemple pour sa résidence principale et divers investissements locatifs).
« Mettons que si la valeur boursière du patrimoine des ultra-riches a été multipliée par trois depuis 2009 du fait des politiques non-orthodoxes de saccage de la monnaie »
Comme si l’expansion de la masse monétaire n’avait affecté que la valeur des actions…dans cette logique, l’ensemble des actifs immobiliers devraient également être concernés. En fait si nous avions une économie saine il se peut que les marchés financiers auraient atteint les mêmes niveaux car la rentabilité des sociétés aurait été plus élevée.
« Alors je propose que l’on confisque un tiers ou la moitié de cet enrichissement créé sans contrepartie. »
En fait ca existe déjà, on appelle ca l’impôt sur les plus values.
« C’est de l’argent tombé du ciel qui, au lieu d’être utilisé par les ultra-riches pour investir comme cela aurait dû se faire, a été stocké de manière malthusienne. Ils ont fait la grève. »
Ah et qui décide de « ce qui aurait dû être fait » ? Si la création monétaire avec fait son chemin dans l’économie dite réelle, vous auriez eu une inflation massive des prix à la consommation plutôt que des actifs.
« La solution de toutes façons n’est jamais dans la taxation car celle-ci renforce le pouvoir de l’État. Non, la solution c’est de s’attaquer aux causes de formation des inégalités à la racine au moment où elles naissent. Il faut commencer par réformer la politique monétaire, les marchés financiers, le statut fiscal privilégié des dettes »
Par conséquent la proposition mentionnée précédemment n’a pas de sens. Et il n’y a pas de statut fiscal privilégié des dettes.
« En réalité la politique monétaire actuelle subventionne les emprunteurs au profit des épargnants. » je voulais dire au détriment des épargnants