Toujours s’attaquer aux « profits », jamais aux dépenses inutiles !
Difficile de déterminer si Bernard Arnault officialise son lâchage d’Emmanuel Macron, il est en tout cas certain que François Bayrou n’a plus le soutien du milliardaire français.
Et pour le faire savoir, il s’est fendu d’une rarissime conférence de presse (il ne s’exprime pratiquement jamais en public, sinon une fois par décennie) dont le contenu a été fidèlement repris par ses propres quotidiens, Le Parisien et Les Echos.
Il dénonce la « taxation du made in France » qui « pousse à la délocalisation ». « Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à y augmenter de 40% les impôts sur des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal », a-t-il dénoncé.
Il a aussi indiqué : « Je reviens des USA et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays. » Et tout le monde a pu le voir lors de la cérémonie d’investiture de Trump, puisque c’était le seul grand patron français convié officiellement à l’événement. Il se tenait, avec sa fille Delphine et l’un de ses fils, Alexandre, trois rangs derrière Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Elon Musk.
Si certains ne veulent pas entendre les protestations du patron le plus riche d’Europe, qui fut à plusieurs reprises l’homme plus riche du monde, contre des hausse d’impôts (lui qui en paye personnellement beaucoup moins – en proportion – que les salariés de ses propres boutiques ou de ses propres ateliers, ou les vignerons qui entretiennent les grands crus qu’il possède), il dénonce pourtant cet insupportable tropisme français, qui consiste à systématiquement à mobiliser plus de seaux pour remplir le tonneau percé plutôt que de chercher à en boucher les trous.
En France, il n’existe pas une incurie budgétaire, une erreur stratégique majeure, un contresens économique ruineux qui ne puisse se résoudre par la collecte de plus de taxes, la hausse d’un prélèvement ou la création d’un nouvel impôt (en l’occurrence 40% d’impôt au lieu de 25% sur les entreprises réalisant plus de 3 Mds€ de bénéfices).
Et la justification est toujours la même… « Dans la condition budgétaire dans laquelle nous nous trouvons, chacun doit prendre part aux efforts », a déclaré ce mercredi Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement.
C’est l’éternel « quand les temps sont difficiles, c’est aux plus prospères et aux plus compétitifs de faire des efforts ».
De façon métaphorique, on pourrait comparer l’Etat français à un joueur de black jack mal inspiré, maîtrisant mal les « probabilités », qui perd sa chemise tous les soirs et met les finances du ménage en péril. Au lieu de se faire interdire l’entrée du casino et de soigner son addiction, il va « taper » sa famille, ses potes et crée une cagnotte Leetchi (sur les marchés financiers) afin d’essayer de se refaire le lendemain… pour se faire rincer à nouveau et aggraver encore son endettement.
C’est cette accumulation de dettes évitables qui ruine le pays, avec des dépenses de plus en plus opaques qui s’apparentent à un puits sans fond.
Mais cela ne serait pas possible sans la complaisance des médias qui se gardent bien d’enquêter sur nombre de mauvaises pratiques inavouables. De fait, ils en sont d’évidents bénéficiaires au travers des centaines de millions de subventions qu’ils reçoivent, parce que leurs abonnés ont déserté en masse à force d’être désinformés.
Il leur suffirait de s’inspirer des rapports de la Cour des comptes, qui sont de véritables trésors de renseignement sur les mauvaises pratiques budgétaires et les dépenses injustifiables (sauf faits de corruption, mais ce n’est jamais « dit comme ça »), ne sont jamais suivis d’effets, ni de débats à l’Assemblée, et encore moins d’auditions en vue d’une inculpation des auteurs de faits relevant de l’abus de bien public et du scandale d’Etat.
Et comment qualifier toutes ces « agences gouvernementales », « comités d’experts » et « comités Théodule », ONG aux objectifs fumeux, mais aux membres grassement rémunérés et dont les « savant travaux » ne sont jamais rendus publics (trop stratégiques pour être divulgués auprès de nos rivaux ?) et qui sont autant de récompenses déguisées, versées par l’Etat aux obligés du système, qui vivent aux crochets de la bête (cela coûterait 80 Mds€ par an, c’est vertigineux, et zéro hausse d’impôt pour les bénéficiaires).
Et que dire des « cabinets conseil » facturant des études de 80 pages produites par une IA, sur la base de données déjà vues et revues, mais facturées 2 000 € le feuillet et qui débouchent sur des conclusions soit totalement fumeuses (ni oui ni non… bien au contraire), soit qui relèvent du lieu commun ou du bon sens le plus élémentaire (un élève de 6e parviendrait aux mêmes recommandations, moyennant la promesse d’un soda + 1 hamburger… ou une paire de baskets pour les plus âpres au gain).
En plus des économies sur des dépenses largement injustifiées, il y a les 10 Mds€ que la France verse en plus que ce qu’elle reçoit à l’UE, puis les dizaines de milliards d’euros versés à l’Ukraine, sur injonction de l’UE, sans débat au Parlement.
Mais le gouvernement français choisit d’aller faire les poches (8 Mds€ de recettes espérées) des fleurons du CAC 40, sous les vivats des formations de gauche, qui ne mesurent pas l’impact du mauvais message que cela envoie aux entreprises tentées de faire des profits.
Notre devise nationale devrait être remplacée par « les riches peuvent payer ».