Même si les dirigeants tentent, par un moyen ou un autre, de leurrer les électeurs et les épargnants. Car tout est fait pour que les marchés ne voient pas les réels problèmes. Certes, la Grèce est dans une situation intenable et elle risque fort de tomber de Charybde en Scylla. Les 45 milliards proposés à la fois par l’Union européenne et le FMI vont sans doute aider à terminer l’année. Mais après ?
Grèce
-
-
L’Europe généralement — en excluant la Grande-Bretagne — n’a pas de niveaux élevés de dette privée. La dette concerne le secteur public. Ceci dit, la dette gouvernementale européenne, en moyenne, n’est pas pire que celle des Etats-Unis. Dans son ensemble, l’Eurozone a un ratio dette gouvernementale/PIB de 88%
-
La création d’un fonds de stabilisation de la Zone euro (750 milliards d’euros d’aide aux pays actuellement sur la sellette) était déjà dans les tuyaux dès le 7 mai. Des chiffres allant de 600 à 800 milliards d’euros circulaient comme autant de rumeurs accréditant un scénario de faillite imminente des "PIGS" en cas de désaccord ce week-end. Si les sommes évoquées donnent le tournis, nos sherpas de Bruxelles et de la BCE nous assurent qu’il ne s’agit pas de créer un euro supplémentaire
-
Le spectre de la crise bancaire, symptomatique de la crise des subprime, resurgit en force. Les banques grecques puis du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande et même de la Grande-Bretagne vont se retrouver "piégées" ! Incapables de se refinancer sur le marché interbancaire. Coincées entre la hausse des taux et la défiance des consoeurs qui ne veulent plus prêter : l’effondrement des unes entraînant l’effondrement des autres… Un jeu de domino géant
-
La journée d’hier donne à réfléchir. Parce que, comme l’expliquait Philippe Béchade, "les autorités boursières américaines, quoi qu’elles en disent, ont complètement perdu le contrôle de la situation entre 20h40 et 20h45. Les carnets d’ordres ont été totalement purgés en quelques secondes par les programmes informatiques à l’origine d’un déferlement sans précédent de stops vente, rééditant en quelques secondes le scénario du 19 octobre 1987"
-
"Les ventes se sont accélérées mardi sur les marchés mondiaux, causées par des craintes sur l’aggravation de la crise de la dette dans l’Eurozone et la fragilité de la reprise en Chine". En ce qui concerne le renflouage de la Grèce, il y a deux points de vue — tous deux insuffisants. Un groupe pense que les banquiers devraient récupérer leur mise. L’autre pense que les fonctionnaires devraient avoir l’argent. "Qu’ils aillent tous se faire voir", tel est notre conseil
-
La séance du 6 mai à Wall Street restera dans les annales comme la synthèse de tous les travers, excès et absurdités d’une Bourse robotisée, où le trading à la milliseconde peut déboucher sur les pires catastrophes
-
Les ministères des Finances de la Zone euro se sont mis d’accord sur un ensemble de prêts d’urgence d’un total de 158 milliards de dollars (110 milliards d’euros) pour la Grèce. En retour de ces prêts, dont des prêts du FMI, les Grecs ont accepté de réduire les salaires du secteur public et les retraites, d’augmenter les impôts, et de réduire le déficit par rapport au PIB de 13,6% aujourd’hui à 3% en 2014. Les Grecs ont également accepté de plafonner la dette du secteur public à 140% du PIB
-
Epargne
Grèce : de la démocratie au chaos… vers un Lehman Bros. européen ?
par Philippe Béchade 6 mai 2010L’Allemagne, qui a sciemment fait traîner la mise en oeuvre de mesures de soutien à Athènes, a en quelque sorte donné carte blanche à la spéculation. Cette dernière s’est déchaînée contre la dette grecque, puis portugaise, sapant de facto la confiance dans la pérennité de l’euro
-
Nous ne sommes pas pessimiste. Nous disons seulement que les souhaits ne sont pas des vérités. Nous souhaitons que la Grèce puisse payer ses factures ; et nous souhaitons que Goldman cesse d’être malhonnête. Mais cela ne signifie pas que nous allons jeter des pièces dans une fontaine à souhaits et amasser les futures sur le S&P 500
-
Epargne
Le moral de Wall Street devient aussi sombre qu’une plage de Louisiane
par Philippe Béchade 5 mai 2010Le spectre des défauts de paiement en cascade, aboutissant à l’éclatement de la Zone euro, s’impose désormais comme la préoccupation première des marchés. Ces derniers avaient occulté jusqu’à la dernière extrémité le problème du surendettement et de la dégradation des finances des Etats depuis 18 mois
-
Epargne
Blessure mortelle au talon d’Achille européen et corrida spéculative
par Philippe Béchade 4 mai 2010La chancelière allemande exige l’application du plan de rigueur grec "à la virgule près" (pour reprendre ses propres termes), alors que les experts européens savent à quel point il est socialement explosif et menace de condamner le pays à un effondrement économique irréversible
-
En Europe, il y a la Grèce… aux Etats-Unis, il y a Goldman… et ces deux G ébranlent toutes les belles certitudes des marchés. C’est surtout la Grèce qui avait fait parler d’elle lors des séances précédentes, mais avec un plan de sauvetage arrivant à l’horizon, les investisseurs s’étaient quelque peu rassérénés. Vendredi, ça a été le tour de Goldman Sachs de prendre le devant de la scène : une enquête au pénal a été annoncée, ouverte contre la banque d’investissement par le procureur général de New York
-
Aujourd’hui, cher lecteur, une rareté : je vais m’accorder un bref — très bref — moment d’auto-satisfaction. Je dois en remercier notre lecteur D.M., qui a envoyé cette semaine le message suivant à la rédaction
-
La Grèce est un petit pays, elle a des "grands frères" vers qui se tourner… Mais les grands frères en question ne sont pas exactement en bonne santé, eux non plus. Lorsque l’Espagne et le Portugal se seront joints au choeur des ruinés, pourront-ils encore les renflouer ? Et quand les grands pays auront achevé de se mettre sur la paille… vers qui se tourneront-ils ? Une fois encore, c’est le court terme le plus aveugle qui prévaut. Peu importe les catastrophes de demain. La dette qui s’alourdit, les caisses qui se vident, les générations suivantes qui paieront, on s’en fiche ! Le CAC 40 à 4 500 avant l’été, ça c’est important
-
Le jeune Fabrice Tourre a fréquenté toutes les bonnes écoles parisiennes. Il devait être bon en maths, parce qu’il a été admis à Stanford. Ensuite, il est allé de l’avant, et vers le haut… Il a un décroché un emploi chez Goldman Sachs. Ses jolis produits dérivés ont perdu 85% de leur valeur en cinq mois seulement, ses clients l’ont mal pris, et voilà qu’il se retrouve avec une meute de sénateurs à ses trousses
-
On exige des "engagements" et des "plans d’austérité" dont on sait parfaitement qu’ils ont autant de valeur curative qu’un cataplasme sur une jambe de bois… et puis on jette des milliards d’euros dans la bataille. Plus de 100 milliards, pour être précis. D’où vient cet argent ? Angela Merkel s’indigne et sous-entend que la Grèce n’aurait pas dû rejoindre la Zone euro ; dira-t-elle la même chose de l’Espagne, dont le PIB représente cinq fois celui de la Grèce ou du Portugal
-
La semaine dernière a vu un "Jeudi Noir" pour la Grèce. La presse a annoncé au monde entier que les problèmes budgétaires de la Grèce étaient plus graves qu’on le pensait. Les investisseurs se sont débarrassés des obligations grecques. Selon les agences de notation, si le pays est contraint de restructurer sa dette, les créditeurs pourraient ne récupérer que 30% de leur argent. Naturellement, les prêteurs sont nerveux. Et les investisseurs craignent que les problèmes de la Grèce ne se limitent pas aux Hellènes