L’approche de la Toussaint/Halloween, peut-être ? En tout cas, des fantômes baissiers semble revenir hanter les marchés — comme le disait le Guardian ce matin : "les prix des actions s’effondrent à Londres, dans un étrange écho du krach du Lundi Noir, en octobre 1987". Il n’y a pas qu’à Londres, que les actions chutent… et ce n’est pas réservé au lundi. La journée a été catastrophique vendredi, suite à de mauvais résultats trimestriels — et une semaine généralement triste du point de vue des statistiques économiques.
Dow Jones
-
-
Loin de subir une érosion de ses bénéfices, la banque d’affaires JP Morgan fait état d’un résultat net de 3,4 milliards de dollars au troisième trimestre, contre 3,3 milliards un an plus tôt. Avec un score de 97 cents par action, les profits dépassent très largement le consensus de Wall Street, situé autour de 90 cents… mais en matière de provisions pour créances douteuses, qui fixe les montants ?
-
Nous avons été rapidement convaincu que le CAC 40 parviendrait sans trop de difficultés à préserver le support des 5 750 points — même si l’indice affichait jusqu’à 1,2% de repli en milieu d’après-midi et un niveau plancher de 5 739 points dans le sillage d’Alcatel-Lucent. La société a été sévèrement impactée par le profit warning de son concurrent suédois Ericsson (-25% à Stockholm). La moitié des pertes ont été comblées au cours de la dernière heure. Pendant ce temps, Wall Street s’employait à montrer le bon exemple après une entame de séance placée sous le signe d’un petit flight to quality (fuite vers la sécurité) au profit des marchés obligataires.
-
C’est la fin du monde tel que nous le connaissons… et tout va bien ! L’Inde est en plein boom. La Chine est en plein boom. Les dernières nouvelles de l’Empire du Milieu montrent que son excédent commercial grimpe au taux annuel de 56%. Même l’Argentine est en plein boom. Depuis cinq ans, son économie se développe trois fois plus rapidement que le modèle US.
-
Epargne
Une nouvelle définition de l’investissement éthique !
par Françoise Garteiser 15 octobre 2007Fin de semaine en demi-teinte sur les marchés — même si la plupart ont terminé dans le vert, grâce à de bons chiffres économiques publiés vendredi, la semaine a été difficile et les investisseurs semblent bien nerveux. Le CAC 40 a fini vendredi sur une baisse de 0,32% le mettant à 5 843,95 points — sur la semaine, il emmagasine au final une toute petite avancée de 0,01%. Les places de Londres et Francfort étaient à égalité, quant à elles, avec une hausse de 0,09% sur la journée pour le FTSE comme pour le DAX.
-
Le Dow et le S&P ont atteint de nouveaux sommets cette semaine… mais quelques problèmes pourraient se tapir sous la surface. En 1999, lorsque le Nasdaq connaissait ce qui était son ultime heure de gloire de l’époque, le marché envoyait des signaux clairs montrant que tout n’était pas rose. Mais il fallait regarder au-delà des apparences pour les trouver. Des divergences techniques s’accumulaient tandis que des indices clé, comme le Dow Transports, ne participaient pas au rebond. Selon la Théorie de Dow, lorsque le Dow Transports commence à prendre du retard sur le Dow Industrials, c’est significatif. La divergence signale que le marché n’est pas d’avis unanime que l’avenir est fait de ciel bleu et de soleil.
-
En Bourse, c’est un peu pareil : une fois que l’on a doublé la mise à Hong-Kong en deux ans, triplé la mise en un an à Shanghai, il n’y a plus qu’à ramasser ses jetons et partir en quête d’une nouvelle bulle… et beaucoup de rédacteurs de la Chronique anticipent que ce sera celle du métal précieux puis des mines d’or. Mais la spéculation se montre toujours réticente à jeter son dévolu sur un support qui grimpe pour de bonnes raisons : il est plus difficile d’y orchestrer une spirale haussière car c’est un marché de connaisseurs… alors que pour que les cours s’envolent sans retenue, il faut beaucoup de naïveté, d’exubérance irrationnelle et de réflexes moutonniers.
-
Pour résumer, trois des quatre premières puissances commerciales mondiales s’entendent comme larrons en foire pour propulser l’euro vers des sommets et plomber notre commerce extérieur et notre croissance… Mais à en croire la BCE, l’euro fort, c’est elle et l’inflation maîtrisée, c’est encore elle. Des affirmations qui font sourire alors qu’Alan Greenspan, champion tout catégorie de l’inflation monétaire, via des injections massives de liquidités d’octobre 1998 à janvier 2006, reconnaît — dans son dernier bouquin paru la semaine dernière — que ce sont les faibles coûts de production chinois qui sont à l’origine de la modération mondiale du prix des produits manufacturés.
-
Depuis les hauts plateaux argentins, nous vérifions ce qui se passe aux Etats-Unis. Vérifier, ce n’est pas aussi simple que lire les gros titres. Le problème, c’est que tout flotte. C’est un peu comme si on essayait de donner la localisation précise d’un bouchon de liège flottant dans l’Atlantique Nord. Il est ballotté par le vent. Il est emporté par le courant. Avant d’avoir eu le temps de dire ouf, il sera à Cape Town. Et lorsque le Dow a atteint un nouveau sommet record lundi… nous avons donc dû poser la question : par rapport à quoi ?
-
Poser comme nous l’avons fait ces derniers jours un diagnostic baissier — sans nuances — sur la foi d’une longue série d’indicateurs économiques pitoyables de part et d’autre de l’Atlantique… alors que la sévérité de la déprime dans le secteur immobilier aux Etats-Unis surprend jusqu’au plus pessimiste des spécialistes de la construction individuelle… et alors que le dollar vient de se désagréger de -6% au cours de l’été… c’était à l’évidence une commettre erreur de débutant.
-
Si l’on envisage que la hausse du 1er octobre correspond à une volonté délibérée, à un plan préétabli, nous nous situons alors dans la pure manipulation des cours — et nous assistons à une tentative de substituer une bulle à une autre. Cela afin de générer un sentiment de richesse tout aussi fallacieux et au fondement aussi malsain (du point de vue économique — n’y voyez pas de jugement moral — que le précédent, s’agissant de l’extraction de valeur du patrimoine immobilier qui enferrait les ménages dans le piège de la dette à taux variable. Mais comme pour les narguer, Wall Street entonne son nouvel hymne à la joie : "la nouvelle bulle boursière déboule, laissez-vous emballer !"
-
Fin de semaine difficile sur les marchés — avec une séance d’un rouge quasi-unanime de part et d’autre de l’Atlantique. Il faut dire qu’avec la vague de statistiques en tous genres qui s’est abattue sur l’économie vendredi, les investisseurs avaient fort à faire… et on ne peut pas les blâmer d’avoir choisi de baisser les bras, faute de savoir comment interpréter toutes ces données.
-
Rappelez-vous que le système économique actuel n’est pas du capitalisme… c’est une sorte de marxisme pour les riches… dans lequel les élites font des profits alors que les pertes sont redistribuées, réparties dans la population toute entière comme des vestes à col Mao ou le virus de la grippe. Le génie du système actuel, c’est qu’il dupe les masses, et les pousse à croire qu’elles sont capitalistes — ce qui permet aux spéculateurs et aux brasseurs d’argent de se débarrasser des risques sur leurs dos.