Un aveugle aurait pu voir arriver le désastre du subprime. Mais d’une manière ou d’une autre, les Mozart de la finance l’ont manqué. Que s’est-il passé ? On peut poser un diagnostic en observant la manière dont les petits génies gèrent le risque. Bien entendu, ils n’ont pas vraiment de moyens de savoir ce qu’est vraiment le risque ; personne ne peut connaître l’avenir
crédit
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L’argent n’a pas de passeport, mais il se glisse quasiment à travers toutes les frontières. Il n’a pas de drapeau, mais il est bienvenu quasiment dans tous les pays. Il ne parle aucune langue, mais lorsqu’il s’exprime, tout le monde l’écoute. Malgré tous ses aspects passe-partout, cependant, l’argent a plus d’ennemis que d’amis. Et la principale menace provient probablement de l’industrie financière elle-même
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Les nouvelles sont à la fois bonnes et mauvaises — tout dépend du point de vue où l’on se place. Parmi les bonnes nouvelles, il y a eu la hausse du Dow et la baisse des obligations de long terme. Peut-être que ces actifs envisagent tous la croissance et la prospérité… ou simplement l’inflation. Nous n’en savons rien. Les rendements des bons du Trésor longs, par exemple, ont grimpé (ce qui arrive lorsque les prix baissent). Curieusement — et peut-être que ça en dit long — ils montent alors même que la Fed baisse les taux courts
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Epargne
Eloge du sarcophage de liquidités sur un Tchernobyl financier
par Philippe Béchade 13 décembre 2007La Fed — et à sa suite les principales banques centrales occidentales — et les établissements de crédit américains viennent de s’entendre pour modifier radicalement les règles du capitalisme : nous entrons de plain- pied dans l’ère merveilleuse de l’économie à irresponsabilité financière illimitée.
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Pas grand’chose à dire aujourd’hui… et pas beaucoup de temps pour le dire. Nous avons fait nos valises, et nous nous préparons à entamer une nouvelle partie de notre tour du monde. Qu’avons-nous appris en Afrique du Sud ? Qu’il faut avoir un plan B, cher lecteur… comme nous allons le voir dans quelques lignes. Cette semaine, le Dow a maintenu le suspense, et grimpé. Selon nous, la marée se retire. Le cycle du crédit a atteint son sommet au printemps dernier… et la vague de liquidités et de crédit s’en va.
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Si les Etats-Unis se dirigeaient vraiment vers une récession, où serait-elle visible en premier ? Dans les ventes de 4×4. Personne n’a besoin d’un char d’assaut. C’est un achat haut-de-gamme, que l’on peut facilement retarder — surtout lorsque le carburant dépasse les 3 $ le gallon. Et qu’est-il arrivé aux ventes de 4×4 ces derniers temps ? "Winnebago Industries, Thor Industries et d’autres fabricants US de véhicules tous-terrains annonceront probablement que les expéditions ont chuté en 2007 pour la première fois en six ans"… déclare un article de l’International Herald Tribune.
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En dépit des problèmes de l’immobilier, la plupart des Américains se sentent plutôt gras et insolents. Le niveau de vie — selon les standards actuels, du moins — a grimpé en flèche ces 30 dernières années. En 1950, une nouvelle maison faisait en moyenne 102m2. A présent, elle atteint en moyenne plus de 220m2 — alors que les familles sont beaucoup plus petites. Dans les années 50, la famille typique n’avait qu’une seule voiture. A présent, les garages en sont pleins. Et bien entendu, il y a également la clim’, des jacuzzis, des télévisions grand écran et tous les autres gadgets de la vie moderne.
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Que voyons-nous ? Michael Bloomberg (maire de New York) était en Angleterre. Il s’est exprimé lors de la conférence du Parti conservateur à Blackpool la semaine dernière — tout à fait comme un candidat à la présidentielle. Nous nous sommes demandé quand les Républicains américains commenceraient à agir à nouveau comme des conservateurs. Nous ne connaissons pas Bloomberg, mais il tenait vraiment un discours de conservateur. Voilà ce qu’il disait des républicains
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Lorsque les marchés ont commencé à montrer quelques faiblesses à la fin juillet, certains commentateurs de CNBC et autres observateurs du monde de la finance ont commencé à hurler à la lune, réclamant une baisse des taux. Selon le raisonnement, une baisse des taux aide les marchés, et tout le monde peut alors recommencer à gagner de l’argent. Crise évitée, barrage colmaté, et ainsi de suite. Mais comme le notait récemment l’analyste financier Michael Belkin, "le consensus est 100% convaincu que les baisses de taux de la Fed sont toujours haussières (il ne faut pas lutter contre la Fed, etc.) — mais les données ne sont pas de cet avis".
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Que peut faire un investisseur ? Sans les accords à gogo, comment les actions continueront-elles à grimper ? Sans hausse des prix de l’immobilier, comment les consommateurs pourront-ils continuer à dépenser ? Et sans dépenses de consommation (qui représentent 72% de l’économie US… jamais une économie n’avait autant dépendu de gens dépensant de l’argent qu’ils n’ont pas pour acheter des choses dont ils n’ont pas besoin), qu’est-ce qui empêchera l’économie américaine d’entrer en récession ? Nous n’en savons rien. Mais comme nous le font souvent remarquer nos lecteurs, il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas…
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Rappelez-vous que le système économique actuel n’est pas du capitalisme… c’est une sorte de marxisme pour les riches… dans lequel les élites font des profits alors que les pertes sont redistribuées, réparties dans la population toute entière comme des vestes à col Mao ou le virus de la grippe. Le génie du système actuel, c’est qu’il dupe les masses, et les pousse à croire qu’elles sont capitalistes — ce qui permet aux spéculateurs et aux brasseurs d’argent de se débarrasser des risques sur leurs dos.