Ben Bernanke a clairement laissé entendre qu’il était prêt à tous les assouplissements des taux nécessaires. Il veut permettre aux banques de se renflouer en liquidités. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les marchés tablent sur de nouvelles détentes. Sauf que, sauf que… … du coup, le dollar baisse de manière vertigineuse. Beaucoup de financiers voient la devise européenne atteindre les 1,70 dollar. Mais entre la BCE qui refuse de baisser ses taux pour lutter contre le risque inflationniste et la Fed qui cherche désespérément à sauver les marchés, la différence des taux d’intérêt ne fait que creuser l’écart entre les deux monnaies
baisse de taux
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Le pétrole augmente plus rapidement que l’or. Les deux laissent le dollar loin derrière. Le pétrole a atteint son neuvième record sur les dix dernières séances boursières. Pourquoi le pétrole dépasse-t-il l’or à une telle vitesse ? Les deux peuvent servir de couverture contre l’inflation et la faiblesse du dollar US. En termes plus simples, il est plus facile pour les grands joueurs d’être à l’achat sur le pétrole que sur l’or. Les futures sur le brut sont en ce moment les contrats les plus actifs sur les marchés des matières premières. Si vous voulez faire une opération rapide, c’est de ce côté-là qu’il faut vous tourner
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Sur le papier, le billet vert ne vaut théoriquement plus grand-chose. Précipiter sa chute face au yen ou à la monnaie unique risquerait, cependant, de faire éclater tout le système économique mondial. Il s’agit plutôt d’orchestrer une transition douce du pouvoir économique vers l’Europe puis l’Asie du Sud-Est, par nature moins belliqueuse que les Etats-Unis. La réalisation d’un tel objectif vaut certainement de sacrifier durant quelques mois ou quelques trimestres la croissance et l’emploi en Zone euro
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Ayez la bonté de nous pardonner si vous avez l’impression que nous nous attardons un peu trop sur le marché des prêts immobiliers américains. La raison pour laquelle nous le faisons, c’est que nous constatons que ce que la Réserve fédérale américaine prévoit de faire et ce qu’elle fait vraiment sont deux choses complètement différentes. Elle tente peut-être de venir en aide aux emprunteurs en détresse en leur donnant une chance de se renflouer grâce à des taux plus bas. Et elle tente peut-être également de relancer les marchés boursiers et l’immobilier. Mais rien ne fonctionne comme prévu
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Un nouveau jour, une nouvelle baisse des taux. La Fed a abaissé son taux directeur de 50 points de base, comme anticipé. Le Dow a chuté. Au dehors des salles de réunion de la Fed, la guerre entre l’inflation et la déflation se poursuit. Comme on pouvait s’y attendre, les gains de l’inflation sont jusqu’à présent plutôt concentrés — sur l’or et sur certaines matières premières mondiales comme le pétrole. La déflation, pendant ce temps, avance à grands pas
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La baisse de taux a permis d’éviter un effondrement du marché, pour l’instant (les bourses mondiales sont remontées à des niveaux supérieurs à leurs chutes récentes). Mais le bricolage de Bernanke ne fait qu’exacerber le malaise budgétaire américain. Casser les taux ne fait qu’affaiblir un dollar déjà vacillant, et maltraite d’autant plus les détenteurs de dollars dans le monde entier
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La Banque centrale européenne est sur des charbons ardents. Jean-Claude Trichet a récemment essayé de s’expliquer. Nous n’avons pas le même objectif que la Fed, a-t-il affirmé. La Fed doit faire deux choses à la fois — protéger la valeur du dollar… et maintenir une économie saine et prospère. Notre mission, à la BCE, est simplement de protéger la valeur de la devise
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Il semble que la Fed, la BCE, la Bank of England et la Banque nationale suisse se sont réunies pour annoncer un programme d’inflation coordonnée. Enfin, elles n’ont pas appelé ça comme ça. Elles ont dit qu’elles s’assuraient simplement que les marchés aient du crédit, en augmentant l’offre de liquidités. Voyez-vous, les banques centrales sont toutes prises entre le marteau et l’enclume — entre la force implacable de l’inflation et l’objet immobile de la chute des prix. Et les voilà dans la Vallée de la Mort.
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Spéculer sur les marchés s’apparente depuis une semaine à une gigantesque partie de pile ou face — et peut-être même de roulette russe : plus on fait tourner le barillet, plus le risque du "coup de trop" augmente. La volatilité des indices boursiers, des bons du Trésor et des devises s’accroît au fil des heures. La multiplication des initiatives conjointes de la Fed et de la Maison-Blanche entretient le sentiment qu’il s’agit maintenant d’éviter que ne survienne l’irréparable.
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Epargne
Eloge du sarcophage de liquidités sur un Tchernobyl financier
par Philippe Béchade 13 décembre 2007La Fed — et à sa suite les principales banques centrales occidentales — et les établissements de crédit américains viennent de s’entendre pour modifier radicalement les règles du capitalisme : nous entrons de plain- pied dans l’ère merveilleuse de l’économie à irresponsabilité financière illimitée.