Son utilisation politique est mal vue par beaucoup de pays. Mais il n’existe qu’une seule monnaie apolitique pour se protéger de la chute du roi dollar.
L’exercice d’équilibriste des banquiers centraux en charge des grandes devises ne passe pas inaperçu. Et les sanctions monétaires appliquées à la Russie ont fait réfléchir. Récemment, le dollar a subi quelques affronts politiques.
Les médias commencent à relayer le fait que le dollar est de moins en moins la première devise de réserve mondiale :
- Barron’s : La Chine et le Brésil concluent un accord pour commercer hors dollar
- Mediapart : La Chine et le Brésil concluent un accord pour dédollariser le commerce
- RFI : Le pétrodollar en danger car TotalEnergies vend du GNL à la Chine en yuan (et non pas en dollars)
- Malaysia Sun : L’Alliance des nations du Sud-Est Asiatique (ASEAN) cherche à se débarrasser du dollar et de l’euro. (NB : cette alliance regroupe le sultanat de Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, Myanmar, Singapour, la Thaïlande, les Philippines et le Vietnam.)
- AP News : Aramco va investir des milliards dans la pétrochimie de la Chine. La compagnie pétrolière saoudienne a en outre annoncé qu’elle acquérait 10% de l’entreprise chinoise Rongsheng Petrochemical. Avec ces deux accords, Aramco expédiera 690 000 barils par jour en Chine sans passer par le dollar.
- Reuters : Le Kenya a signé un accord avec Adnoc et Aramco pour alléger la pression sur ses réserves de change. L’article indique que le Kenya se fournira à crédit auprès d’Aramco plutôt que de payer comptant en dollars.
La Fed affecte le monde entier
Plus de 2 milliards de personnes dans le monde semblent résolues à commercer sans dollar ni euro. Leur poids économique parmi le PIB mondial, en parité de pouvoir d’achat, est désormais supérieur à celui des pays du G7.
Le dollar est peut-être le jouet de la Fed, mais les hausses de taux ont des conséquences mondiales. Ainsi que la « militarisation » des systèmes de paiements internationaux tels que SWIFT. Des pays en Asie, en Afrique, et en Amérique du Sud s’efforcent de couvrir leurs risques de change en dollar en cas de crise financière ainsi que le risque de se voir couper l’accès au dollar en cas de différend politique. Ces pays évoquent aussi ouvertement de délaisser les réseaux Visa et Mastercard.
La dédollarisation n’est toutefois pas imminente. Le dollar reste encore la devise dominante pour les transactions transfrontalières ; mais la dédollarisation est bien une tendance elle aussi installée.
Sur cette toile de fond, l’or continue son petit bonhomme de chemin et l’once s’est rapprochée en mai de ses plus hauts historiques en dollars (2 089 $ l’once, un niveau datant d’août 2020) comme en euro (1 902 € l’once, atteint en mars 2022).
L’or est la seule monnaie apolitique, n’est la dette de personne et figure toujours dans les réserves des principales banques centrales de la planète. Certaines, hors de l’Occident, ont d’ailleurs passé les dernières années à renforcer leurs stocks.
Une démolition contrôlée
Tant que le système monétaire et financier fonctionne, que les gens ont un emploi, peu importe que les investisseurs paient les pots cassés. Nous sommes bien face à une démolition contrôlée, une chute « ordonnée », organisée par les banquiers centraux.
Dans ce contexte, notre approche consiste à rester sur le banc de touche et conserver des liquidités et des métaux précieux.
Pour miser sur une baisse du dollar et des devises à long terme et couvrir nos liquidités, nous utilisons l’or physique.
[NDLR : Retrouvez plus d’analyses sans concession – et des recommandations concrètes qui vous aideront à protéger votre épargne et votre niveau de vie : cliquez ici pour en savoir plus.]