La productivité par tête a beaucoup plus augmenté depuis 25 ans que les salaires. Cette différence s’explique par une raison simple.
Comment peut-on persévérer à utiliser des théories économiques qui n’expliquent rien, ne donnent aucune bonne prévision et ne servent qu’à tromper le monde ?
Comment, je ne sais pas, mais pourquoi je le sais !
Patrick Artus de Natixis s’interroge (dans un tweet avec graphique, cf. ci-dessous) sur la déformation du partage des revenus au détriment des salariés.
Bien entendu, il ne donne pas de réponse.
Pourquoi ? Parce qu’il ne faut surtout pas que les mécanismes et le mode de fonctionnement réel du système soient su. Surtout chez les économistes système, c’est-à-dire chez les gardiens du temple bancaire.
S’ils étaient sus, on pourrait les contester, montrer leurs lacunes et leurs défauts.
Pourquoi la baisse des salaires réels face à la hausse de la productivité ?
Plus de machines, moins de travail
Parce que le progrès consiste en une intensification du capital : on remplace le travail humain par les équipements et les processus,
Ces équipements et processus représentent un facteur, le capital, qu’il faut rémunérer et rentabiliser. Et, pour le rentabiliser, il faut augmenter le taux d’exploitation de la main d’œuvre. Il faut peser, rogner les salaires et assouplir réglementairement les échines, déréguler le travail et démanteler les lois sur le travail… Comme ce qui se passe depuis près de trois décennies et que l’on appelle improprement le libéralisme.
La chute de la part des salariés et leur paupérisation est une conséquence de l’accumulation continue du capital pour faire de la productivité, pour réduire les coûts salariaux, pour réduire le pouvoir des syndicats, etc. Il faut aussi d’ailleurs réduire les impôts sur le capital, le détaxer, le subventionner, augmenter la fiscalité sur les salariés directement et indirectement.
C’est l’évidence même, il suffit de réfléchir.
Les gains de productivité sont obtenus grâce à un accroissement relatif de la masse de machines, de techniques, de savoirs faire bref grâce à l’accumulation de toujours plus de capital, ce qui augmente de façon continue le besoin de profit et donc le besoin de hausser la part qui revient au capital au détriment de la part qui revient au facteur travail!
C’est le b.a.-ba de l’économie. La vraie, celle qui décrit correctement les phénomènes économiques en régime capitaliste.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]