▪ Les marchés chutent. Selon les médias, les investisseurs s’inquiètent de la faiblesse des ventes à la consommation et des mauvais prix à la production. Associé à la baisse du pétrole, on dirait dit qu’un ralentissement à l’européenne atteint le monde entier.
Mais qu’attendre d’autre ? On est en automne. Les jours diminuent… la vie raccourcit.
Cela fait un choc. Comme lorsqu’on fête ses 60 ans ; on réalise soudain qu’on est… hélas… mortel. On ne gagnera pas une quantité infinie d’argent dans sa vie ; en fait, on en a déjà gagné la majeure partie. On ne boira pas un nombre infini de martinis… on n’aura pas un nombre infini d’amis… on n’assistera pas à un nombre infini de concerts. Au contraire, les chiffres de la vie sont limités… et on subit probablement déjà quelques réductions. La taille. L’épargne. Les années qui vous restent… le nombre de fois où l’on tombe malade ou qu’on prend une cuite.
Tous diminuent. Il faut donc réfléchir plus soigneusement à ce qu’on va faire avec ceux qui restent.
Le marché baissier attend… prend son temps… et se demande combien d’âmes désespérées il entraînera avec lui |
Les marchés haussiers ne sont pas illimités non plus. Ils ont des cycles de vie. Leurs jours sont comptés avant même qu’ils ne commencent. Et si ce n’est pas le début de la fin pour celui-ci… ce doit être la fin du début. Le marché baissier attend… prend son temps… et se demande combien d’âmes désespérées il entraînera avec lui. Les investisseurs vérifient leur portefeuille et se demandent quoi faire avec l’argent qui leur reste.
Une seule séance ne fait pas un marché baissier. Mais plus on observe le marché américain, plus il a mauvaise mine.
Pour commencer, il est tout simplement surévalué. Ned Davis Research place le PER du marché US (cycliquement ajusté) à 23 — bien au-delà de notre limite de 20. Mebane Faber le calcule différemment et trouve 25. Star (un autre PER ajusté au cycle) est à 26.
A titre de comparaison, ça rend les actions américaines environ deux fois plus chères que celles d’Angleterre, par exemple. Le ratio britannique n’est que de 12 environ.
Et si on compare avec la Russie, les valeurs US sont quatre à cinq fois plus chères, par dollar de revenu.
Si on ne savait rien d’autre (ce qui est à peu près l’étendue de nos connaissances), on pourrait en conclure que les valeurs américaines sont hautes et que les valeurs russes sont basses. Et si on suivait la règle la plus simples, la plus vieille et la plus sûre du monde de l’investissement, on sortirait des Etats-Unis pour investir en Russie.
"Acheter bas, vendre haut". Comment être plus clair ?
▪ Et que voyons-nous là ? Le marché américain tout-puissant semble soudain faible et vulnérable. Selon MarketWatch :
"En termes simples, le rally fou du 8 octobre était une feinte. Il a peut-être réjoui les investisseurs amateurs, mais en réalité, nous sommes dans l’un des marchés les plus dangereux depuis 2008. […] Déjà, le Russell 2000 a subi une correction de 10%. Si l’on en juge par l’historique, le Dow Jones et le S&P 500 ne devraient pas être loin derrière. Un krach ou une correction majeure seraient la preuve définitive que ce marché est nu.
Les rebonds qui tournent court sont extrêmement significatifs
Les rebonds qui tournent court sont extrêmement significatifs. Auparavant, chaque fois qu’il y avait des vagues de ventes, majeures ou mineures, ceux qui achetaient les creux intervenaient et faisaient changer la direction du marché. Sur un graphique, on voyait apparaître le ‘V’ caractéristique, les acheteurs dépassant les vendeurs. Ce schéma a duré pendant des mois — jusqu’à récemment.
Lors des mauvais jours boursiers, la Fed apparaissait avec un nouveau QE bien pratique ou la promesse de maintenir les taux bas pendant une période considérable. Mais bientôt, ces remèdes ne fonctionneront plus. Les rebonds qui tournent court signifient que la fête est presque terminée et qu’un marché baissier se rapproche (voire est déjà là)".
Oui, cher lecteur, le marché baissier est peut-être déjà là. Ou pas. Mais il viendra.