Notre stratégie séculaire — fondée sur la comparaison du Dow Jones et de l’or — est démentie à court terme mais les arguments qui la soutiennent restent d’actualité.
Souvenez-vous, en tout début d’année nous vous présentions notre stratégie d’investissement pour les nuls. Son avantage principal est de faire abstraction de la politique monétaire.
Avant de continuer, une petite précision, cher lecteur. Le mot stratégie s’applique au long terme. Pour désigner une ligne de conduite de court terme on parle de tactique.
Donc, en début d’année 2019, Bill Bonner et moi-même estimions que le marché obligataire s’était déjà retourné et que les actions étaient trop chères.
Notre stratégie pour les nuls consiste à comparer le prix des actions industrielles du Dow Jones à l’or, qui est la seule monnaie qui ne soit pas de la dette.
Nous préconisons de vendre les actions lorsqu’elles sont trop chères comparées à l’or et d’acheter de l’or. Inversement, lorsque l’or devient trop cher par rapport aux actifs productifs, il faut vendre l’or pour acheter des actions de ces mêmes actifs productifs.
Au-dessus de la ligne rouge, vous vendez les actions et stockez votre argent dans l’or. En dessous de la ligne verte, vous vendez votre or et vous achetez des actions.
Le Dow Jones comparé à l’or sur 100 ans
Echelle logarithmique
Après leur chute de fin d’année 2018, les indices boursiers connaissent un rebond spectaculaire depuis que les banquiers centraux ont renoncé à toute normalisation de leur politique monétaire. A court terme, nos analyses nous ridiculisent.
Mais la fausse monnaie ou le crédit bidon ne sont pas à long terme producteurs de richesse, sauf pour ceux qui ont le privilège d’y toucher en premier.
Les résultats du premier trimestre 2019 vont tomber en mars. Entreprises et analystes tentent d’estimer en avance les résultats publiés. En effet, indépendamment de la monnaie falsifiée des banques centrales, la valeur des actions évolue en fonction des résultats de l’entreprise. Si les résultats augmentent, le prix de l’action augmente aussi.
Voici les prévisions des analystes pour ce premier trimestre 2019.
Attentes sur les résultats du premier trimestre 2019
Comme vous le constatez, il n’y aurait que quatre secteurs qui afficheraient des résultats en croissance. Ces quatre secteurs en hausse – santé, services publics, produits industriels et immobilier – dépendent largement de l’interventionnisme. L’immobilier est spécialement soutenu par des taux maintenus bas.
Dans l’ensemble, les entreprises de l’indice S&P 500 devraient connaître un déclin de 2,7% de leurs résultats ce trimestre, comparé à une croissance en rythme annuel de 13,1% au quatrième 2018.
Bien entendu, tout ceci est « déjà dans les cours » selon l’expression consacrée. Ce qui veut dire que les marchés progressent malgré la chute anticipée des résultats.
Pourtant, la dernière fois que les résultats trimestriels étaient attendus en tel recul, c’était au premier trimestre 2016, note mon collègue Joe Withrow, analyste chez Bonner & Partners ; il s’en était suivi un recul de 10,9% durant ce même premier trimestre.
Donc, jusqu’à nouvel ordre, notre stratégie d’investissement pour les nuls n’est pas démentie. Les actions sont toujours trop chères et mieux vaut ne pas rentrer aujourd’hui, même pour le long terme.
Bien sûr, ces propos sont généraux. Certaines entreprises vont réussir, indépendamment du contexte créé par les banques centrales, et heureusement. Mais ceux qui ont envie de rester sur les marchés doivent se montrer très vigilants et très rigoureux dans leur sélection.