▪ Nous disions hier que l’énergie et l’innovation avaient évolué très lentement pendant très longtemps… jusqu’à ce que les choses changent brusquement.
Les machines consomment de l’énergie ; elles la transforment en des choses que nous pouvons utiliser. Dans ce sens, même une vache est une sorte de machine. Elle transforme l’herbe — qui ne peut être digérée par les humains — en lait, fromage et viande. Le cheval est une machine utile également — il transforme l’herbe en « énergie » qui peut être utilisée pour le transport, la guerre ou les travaux des champs.
Mais ce sont les machines de la Révolution industrielle qui ont tout changé. L’homme pouvait désormais utiliser l’énergie condensée de millions d’années d’ensoleillement. Il pouvait l’utiliser pour fabriquer des choses et les transporter. On peut voir ci-dessous l’effet que cela a eu sur la population humaine. Cela a permis une augmentation vertigineuse du nombre de personnes que la planète pouvait faire vivre.
[NDLR : cela fait naître aussi d’autres défis… et de nouvelles opportunités d’investissement. Pour les découvrir, continuez votre lecture…]
Cette innovation est vieille d’à peine deux siècles. Elle est si nouvelle qu’elle n’est pas encore pleinement exploitée par une bonne partie de la population humaine. Il a fallu du temps pour perfectionner ces moteurs — et les machines qu’ils font tourner –, mais au cours des XIXe et XXe siècles, les résultats ont été spectaculaires. Rien dans l’histoire de l’humanité ne s’en approche. Les êtres humains pouvaient consommer bien plus d’énergie que par le passé. On voit cette consommation ici :
Ces innovations se sont produites si rapidement que tout le monde n’a pas pu en profiter au même rythme. Tout le monde n’avait pas l’épargne, le système financier et les droits de propriété permettant d’exploiter efficacement l’énergie. En 1910 par exemple, la Russie appliquait rapidement la nouvelle technologie. Elle avait l’un des taux de croissance les plus rapides du monde. Puis la révolution bolchevique mit fin à ce processus. Au cours des 70 ans qui ont suivi, une bonne partie de l’énergie utilisée en Union soviétique était gaspillée. Même chose en Chine après le triomphe de Mao en 1948.
Aujourd’hui, l’utilisation d’énergie est extrêmement inégale. L’Américain moyen consomme 327 gigajoules par an. Au Vietnam, ce chiffre est de 22. En Inde, il n’est que de 21. Même au Brésil, on n’en est qu’à 44. Tous ces pays ont une grande marge de croissance simplement en mettant en place des innovations déjà développées. En revanche, les pays riches auront du mal à exploiter plus de machines avec profit. C’est pour cette raison que l’utilisation d’énergie décline désormais aux Etats-Unis, en Europe et au Japon ; elle ne rapporte tout simplement rien.
C’est aussi pour cette raison que le monde tel que nous le voyons en Europe et aux Etats-Unis aujourd’hui est à peu près similaire à celui d’il y a 50 ans. Le carburant était beaucoup moins cher à l’époque. Mais les machines que nous utilisions pour transformer ce carburant en production utile étaient les mêmes ou presque. Il y avait des voitures, des tracteurs, des usines avec des chaînes de montage, le chauffage central, des réfrigérateurs, des télévisions, des ascenseurs, des avions à réaction. En fait, il est difficile de trouver des choses qui n’existaient pas — en dehors des gadgets électroniques. Même le monde culturel a peu changé. Les Rolling Stones ont récemment fêté leur cinquantième anniversaire, et ils sont toujours en pleine forme. Idem pour de nombreux groupes des années 60. Nous regardons encore les débats à la télévision le soir. Nous portons des costumes et des cravates. Nous allumons le chauffage. Et nous roulons en voiture sur l’autoroute en écoutant « les classiques ». Qu’est-ce qui a changé ?
La réponse demain…
3 commentaires
À Bill BONNER
Votre chronique du 9 janvier 2013,
Tout à fait d’accord avec vous (comme très souvent d’ailleurs!).
J’ajouterais que ce qui a changé (tant que nous n’aurons pas effectué le saut technologique de la diversité énergétique de production d’énergie et de consommation de cette énergie avec le minimum d’entropie pour, d’une part produire, et d’autre part faire fonctionner les engins de transports, routiers, ferroviaires, aériens, maritimes, etc, de façon optimale avec le moins d’atteintes possible à l’environnement et à l’écosystème), j’ajouterais dis-je que, à rendements égaux, la consommation des carburants, a fortement diminuée. Il y a 50 ans environ, un moteur à essence de voiture de 1300cm³ consommait 10 litres d’essence aux 100 kilomètres. Aujourd’hui, à technologie égale, mais fortement expérimentée et donc améliorée progressivement durant ces 50 ans environ, un même moteur à essence (essence sans plomb cette fois) de 1300 cm³ ne consomme que 5 litres d’essence aux 100 kilomètres à rendements égaux ou meilleurs. Donc 50% en moyenne de consommation en moins à rendement égal (avec, à paramètres égaux, une pollution fortement diminuée). En aviation, à masse égale et vitesse égale, il y a des cas où l’on arrive en utilisation commerciale à 70% de consommation en moins par rapport aux premiers avions à réaction civiles commerciaux, etc. Et si l’on arrive à maîtriser le phénomène du bruit, le système de propulsion avion à Propfans pourrait encore diminuer de 30% supplémentaire la consommation des avions, à rendements égaux ou meilleurs.
Les centrales thermiques actuelles fonctionnant au charbon pour produire de l’électricité, à rendement égal ou meilleur, sont moins polluantes que celles d’il y a 50 ans (bien qu’elles produisent toujours du CO², mais le rendement est le même ou meilleur, et les pollutions chimiques adjacentes ont très fortement diminuées).
Ce message était juste pour apporter ce complément.
Très souvent, de mon côté et sans les connaître d’avance, j’exprime les mêmes constatations et je fais les mêmes commentaires et réflexions que vous sur les mêmes sujets, donc sans savoir ce que vous alliez dire.
Chaleureuses salutations
Renaud L a i l l i e r
L’énergie parlant dans chaque sens est la ressource que nous tous consommons dans notre vie quotidienne. En parlant des machines comme la voiture, l’ascenseur, le chauffage central, consomme et cetera beaucoup d’énergie mais nous ne pouvons pas éviter l’usage, comme ils sont toute la partie de nos besoins quotidiens. La seule chose est que nous pouvons travailler de nouvelles technologies qui consommeront moins d’énergie.
Chaque chose a besoin d’énergie pour fonctionner, que ce soit parle humains ou des machines. La plupart des machines de grandes sommes là pour les travaux lourds, mais ils consomment beaucoup d’énergie tout en travaillant. Donc, nous devrions utiliser les technologies qui consomment moins d’énergie et de carburant.