Par Raphaël Garaud (*)
Nous devons apprendre à investir avec une volatilité importante, car cette tendance risque de durer un petit moment encore. Les marchés n’ont que faire des nos palpitations. Mais c’est certain, nous ne sommes pas habitués à voir de telles variations de cours : il est loin le temps ou le CAC 40 ne variait que de 1% à 2%… par mois !
Voir les cours des indices ou des valeurs varier de 3%, 4%, 10% d’une journée sur l’autre est évidemment stressant… sauf à spéculer justement sur cette volatilité. Mais nous laissons cela aux traders ; si le day trading était la panacée, cela se saurait. Et il me semble que les Warren Buffett, Albert Frère, Georges Soros et autres investisseurs de talent ont choisi l’investissement de long terme à la spéculation effrénée. Donc encore une fois, faites comme eux, et restez zen.
Ce que vous devez retenir, c’est que si nous avons une telle volatilité en ce moment, c’est parce que les marchés sont tenus par des opérateurs techniques qui programment des systèmes et des logiciels pour que, automatiquement, tous leurs ordres se déclenchent à tel ou tel niveau. Sauf que tout le monde a les mêmes niveaux, et les mêmes objectifs ! Du coup, les ordres se déclenchent en rafale, provocant une panique baissière — ou une euphorie à la hausse ! Et en ce moment, ces mouvements sont spectaculaires car tout le monde est nerveux.
Que cache cette volatilité ?
La sensibilité des opérateurs est devenue telle que la moindre opinion d’un analyste est prise pour argent comptant. Alors pensez quand c’est une agence de notation qui dégrade son opinion sur un titre !
Cela a toujours existé, me direz-vous. Oui mais en ce moment, je constate quand même quelques anomalies sur les marchés : un titre peut être carrément "massacré" un jour, pour ensuite rebondir aussi fortement. Le dernier exemple est celui d’ORPEA, que nous avons en portefeuille dans Vos Finances – La Lettre du Patrimoine : rien, bien au contraire, ne justifiait cette volatilité soudaine. La société annonçait, chiffres à l’appui, un avenir prometteur. La réaction négative qui a suivi a été complètement absurde, on attendait un mouvement contraire, évidemment.
Paniqués, beaucoup de petits porteurs ont revendu en catastrophe ; mais à peine ont-ils eu le temps de passer leur ordre que le cours était revenu à son niveau d’avant ! Les transactions sur trois jours ont atteint 1,2 million de titres alors que d’ordinaire, les échanges portent sur moins de cent mille titres journaliers. Très étrange.
Quand la machine prend le pas sur l’homme
Vous devez vous rendre compte qu’en matière de prévisions, les fondamentaux ne sont plus des repères à l’heure actuelle. Toutes sortes de rumeurs, de niveaux automatiques de prises de position, de commentaires des analystes influent sur les cours.
Mais ce qui vaut à court terme n’est pas forcément pertinent pour le long terme. Il faudra bien revenir à l’essentiel… à moins que la Bourse ne devienne un vaste casino. Et chacun tente de prévenir l’avenir, misant sur le niveau qui sortira gagnant. Même les chefs d’entreprise hésitent dans leurs prévisions du futur ! La période est difficile pour eux. Ils doivent se montrer très prudents dans leurs objectifs ne souhaitant évidemment pas donner de prévisions trop hautes au risque d’être très sévèrement sanctionnés par le marché. Toutefois il ne faut pas désespérer, le monde économique ne va pas s’arrêter de tourner.
Le premier trimestre de l’année s’est finalement écoulé avec son cortège de turbulences, de nouvelles plus ou moins alarmistes, et de rumeurs. Les Etats-Unis semblent avoir réagi en prenant des mesures énergiques pour améliorer une situation jugée (enfin) sérieuse.
Les liquidités existent mais n’osent pas encore revenir en force sur les marchés actions. Quand elles afflueront, tout reviendra dans l’ordre.
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est le rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Cette lettre d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital. L’expérience d’un véritable initié de la finance au service de vos investissements