** Les actions ne sont pas chères, affirme Michael Stang, de Bloomberg. "La chute de fin d’année la plus abrupte que l’on ait constatée depuis 2000 a vu la valeur des actions tomber au plus bas depuis 30 ans, tandis que l’inflation accélère et que l’économie américaine montre des signes de ralentissement".
– Pas chères, les actions ? Cela dépend de la façon dont on mesure, mais pour commencer, intéressons nous aux bénéfices, qui sont un bon point de départ. Les entreprises qui produisent un cash flow régulier sont populaires lorsque l’économie est en baisse, et que la croissance ralentit.
– Et la croissance ? Pouvez vous l’acheter à bas prix ? Ou à un prix raisonnable ? Quels sont les secteurs ou les industries qui vont croître le plus dans les années à venir ? L’année 2008 ne sera peut-être pas très différente de 2007 si on se pose ce genre de questions.
– "Les entreprises de travaux publics récoltent une ‘redevance sur l’augmentation de l’affluence’" explique David Winters, 45 ans, à la tête de près de trois milliards de dollars en tant que PDG de Wintergreen Advisers à Mountain Lakes, dans le New Jersey. "Le risque, c’est ce qui pourrait arriver si tous ces marchés émergents ralentissaient, et cela finira forcément par se produire".
– C’est vrai. Jusqu’à maintenant, les marchés émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont porté le marché dans sa période de hausse et "surperformé à la baisse" dans les périodes de correction et de marché baissier, comme aiment à le dire les analystes. Ce sur quoi il faudra garder un œil cette année, c’est sur un éventuel changement de ce schéma.
– Les investisseurs mondiaux voient-ils les marchés émergents comme des paris sur une croissance à risque — des paris qu’il faut faire quand tout va bien, mais qu’il faut abandonner quand les choses se gâtent ? Ou bien s’agit-il simplement du fait que les meilleurs investissements sur la croissance sont là où ils sont, et que cela n’a rien à voir avec les frontières ? Suivez l’argent, il vous racontera toujours des histoires familières.
– Bloomberg continue : "le projet de l’Inde visant à doubler les dépenses pour les routes, les ports et les autres infrastructures d’ici 2012 va ‘poser le décor’ pour une croissance économique de 9%, a annoncé le mois dernier Montek Singh Ahluwalia, vice-président du Comité de planification dirigé par le gouvernement indien, lors du Forum mondial de l’économie à New Delhi".
– "L’Inde, troisième plus grosse puissance économique d’Asie derrière le Japon et la Chine, prévoit de dépenser près de 500 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour renforcer ses équipements publics. La Chine investit actuellement près de 150 milliards de dollars par an en travaux publics".
** Pendant que ceux que l’on appelle les pays en voie de développement dépensent des milliards en infrastructures qui aident au fonctionnement d’une économie industrielle, les capitaux financiers américains continuent de liquider le mobilier familial. Le London’s Observer rapporte que le nouveau PDG de Merrill Lynch, John Thain, prospecte pour son entreprise auprès de fonds d’investissement souverains du Moyen Orient.
– Nous ne sommes pas sûr que ces fonds d’investissements vont faire une bonne affaire avec ces arrangements financiers. La chute nous paraît évidente. Ils échangent des dollars qui ne valent plus rien contre des actions bon marché. Les actions pourraient gagner en valeur, mais entre temps, ils obtiennent des rendements dignes d’obligations de pacotille sur le capital qu’ils ont prêté à leurs nouveaux partenaires.
– Et il pourrait encore y avoir de mauvaises surprises. Les valeurs qui mènent un marché haussier mènent rarement celui qui suit. Nous sommes conscient que le marché haussier des actions financières a été une véritable épopée, et que nous ne reverrons pas de conditions si favorables avant très, très longtemps… si nous en revoyons un jour.