▪ Il ne fallait pas être grand clerc pour prévoir l’évolution des indices mondiaux
Durant le mois dernier. La période des publications qui avaient donné de l’allant aux investisseurs n’a pas permis de les rassurer suffisamment sur l’évolution de l’économie mondiale. Outre-Atlantique, les choses ont l’air de tourner au vinaigre alors que le chômage reste à des niveaux très élevés.
▪ Impossible de savoir ce qui nous attend…
Dans ce contexte et malgré une très bonne croissance allemande au deuxième trimestre, les investisseurs ont capitulé en août dans des volumes anémiques. Le point qui m’inquiète, c’est la réaction des marchés à la rentrée : je ne suis pas sûr que tout le monde ait en tête un scénario qui commence sérieusement à ressembler au fameux "double creux" — même si les économistes (en dehors de Nouriel Roubini, alias Doctor Doom, qui avait prédit l’ampleur de la crise des subprime) continuent de l’écarter.
Bref, le pouls de l’économie mondiale (enfin surtout américaine et européenne, à l’exception notable de l’Allemagne) tourne au ralenti et si cela continue, pourrait bien avoir un arrêt cardiaque.
La douche écossaise que nous subissons, entre mauvaises nouvelles macro-économiques et des résultats globalement bons, a de quoi décourager les plus endurcis. Surtout, cet environnement caractérisé par une forte volatilité traduit une incapacité manifeste à toute anticipation. Vu le nombre de scénarios possibles et de paramètres à prendre en compte, il est aujourd’hui quasi impossible d’établir une prévision fiable sur l’évolution macro-économique.
La seule bouée à laquelle les investisseurs peuvent se raccrocher reste le thème des fusions/acquisitions.
Ce n’est pas moi qui le dit, mais le gérant de l’un des principaux fonds de Carmignac qui explique avoir mal anticipé la hausse des marchés intervenue en juillet "par excès de prudence", et estime, dans son rapport de gestion, que "les questions qui se posent à nous, concernant l’économie mondiale et l’allocation d’actifs, sont encore difficiles, et y apporter dès à présent des réponses tranchées et définitives me paraît un exercice périlleux. J’aimerais mieux ne pas m’y livrer. La première et sans doute encore la plus importante concerne l’économie américaine".
En même temps, cela fait longtemps que je pense que l’analyse macro-économique qui ne se fait qu’au travers du prisme des économies dites développées a perdu de sa pertinence : la Chine, malgré ses excès et ses faiblesses structurelles, est en train de devenir la deuxième économie mondiale, à la place du Japon. Ce changement de paradigme — des pays développés vieillissants, endettés et en mal de croissance face à des pays émergents jeunes et débordants de croissance et de liquidités — va se faire dans la douleur… mais les nouvelles opportunités ne manquent pas, comme nous le verrons demain.