▪ A chaque Nouvel an, la tradition est d’essayer de deviner ce que nous réserve l’année à venir. J’ai d’abord pensé à déroger à cette règle cette année mais je me suis finalement retrouvé à jeter sur un bout de papier quelques prévisions et résolutions d’investissement. En voici les principales :
1. Ignorez tous ceux qui pensent que "l’or est dans une bulle"
La presse traditionnelle ne comprend pas l’or. Elle regarde son cours et pense qu’il est cher. Elle devrait plutôt renverser son point de vue et remettre en question la valeur du dollar. L’or est ce qu’il y a de mieux à jouer en regard de la solvabilité de la monnaie papier. Lorsque les gens s’inquiètent à propos de la planche à billets, l’or va bien. La plupart des gouvernements ayant d’énormes déficits à financer, l’or ne devrait donc pas s’effondrer.
En outre, sur une base ajustée à l’inflation, l’or est encore au-dessous de son plus haut de 1980. Il devra s’échanger au-delà des 2 000 $ l’once pour le battre. Les actions aurifères sont le meilleur moyen de jouer l’or parce qu’elles vont donner d’excellents revenus en 2011. A 1 400 $ l’once, beaucoup vont s’enrichir. Conservez les valeurs or.
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Du pétrole sous la Tour Eiffel ?
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2. Concentrez-vous sur les matières premières où l’offre est faible et où il n’y a pas de solution immédiate
Selon moi, 2011 sera plus difficile pour les investisseurs matières premières. Les compagnies minières investissent des sommes record dans de nouveaux projets. Il y a donc une "fenêtre d’opportunité"… mais elle est en train de se fermer. Toutefois, certaines matières premières devraient mieux performer que d’autres.
Selon un vieil adage boursier : "de bonnes choses arrivent aux valeurs bon marché". Même si nous ne pouvons pas prévoir quand ces "choses" arriveront, une action bon marché n’a en général pas besoin d’être beaucoup aidée pour produire un bénéfice intéressant. Dans le monde des matières premières, un adage du même genre pourrait être : "de bonnes choses arrivent aux matières premières dont l’offre est faible et où il n’est pas facile d’en trouver plus".
Le charbon à coke est un bon exemple. Les gisements de qualité sont difficiles à dénicher. Les sidérurgistes recherchent dans le monde entier de nouvelles sources d’approvisionnement. Il faut dire que, ces derniers jours, le ciel s’est éclairci en Australie. Les pluies étaient si torrentielles qu’elles ont stoppé les exportations mondiales du charbon à coke d’environ 40%. Tout un groupe d’entreprises a déclaré que c’était un cas de force majeure, affirmant qu’elles seraient dans l’incapacité de remplir les contrats d’approvisionnement.
Personne n’aurait pu prévoir cela mais les bonnes choses ont tendance à arriver à ce genre de matières premières. Les cours du charbon à coke grimperont certainement en flèche au deuxième trimestre. Déjà, les contrats de charbon à coke pour janvier-mars sont à 225 $ la tonne, deuxième plus haut jamais enregistré.
Pour 2011, je dirai que c’est l’uranium qui a le meilleur potentiel de hausse, hors métaux précieux. Même si les prix ont augmenté en 2010, ils ne compensent pas encore le risque encouru par les compagnies minières pour construire de nouvelles mines. C’est également une industrie très concentrée, comme le charbon à coke. Plus de 60% de la totalité de l’uranium ne provient que de 10 mines. Conservez ces valeurs uranium.
Côté risque de chute, où en est-on de la plus grande correction hypothétique ? Selon moi, cela concerne les matières premières agricoles. Nous allons assister à des plantations record dans le monde entier. Ma prévision est que ces plantations seront suffisantes pour enrayer le cours de matières premières comme le blé et le maïs. C’est toutefois bon pour les valeurs comme Pilgrim’s Pride, qui devrait profiter d’une baisse des coûts dans l’alimentaire.
3. Continuez à voyager
J’apprends toujours quelque chose lorsque je voyage et cela me permet de découvrir de nouvelles idées d’investissement. C’est une bonne chose de quitter votre bureau et de partir voir le monde. Cette année, il y a plusieurs endroits et personnes que j’aimerais voir. Par exemple, en mars, je prévois de me rendre en Colombie. En mai, j’espère visiter l’Afrique du Sud.
4. Restez humble
La plus importante résolution est celle que je me fais à moi-même chaque année : celle de rester humble à propos des marchés. Des choses imprévisibles arrivent tout le temps. Des éléments de hasard interviennent, pour le bon comme pour le mauvais. Et tout le monde — sans exception — y est soumis à un moment ou un autre de son parcours d’investissement. Si vous jouez suffisamment sur le long terme, vous aurez votre part de pertes et de déceptions. Comme l’a écrit Roy Neuberger dans son ouvrage, So Far, So Good : The First 94 Years ["Jusqu’ici, tout va bien : les 94 premières années", ndlr.], "les investisseurs qui ne se trompent jamais n’existent pas, sauf chez les menteurs".
Il n’y a donc pas de confiance aveugle, d’entêtement, ni d’arrogance possible. Acceptez vos pertes et vos bénéfices avec bonne humeur et légèreté. N’ayez pas peur de dire "je ne sais pas". Gardez l’esprit ouvert. Continuez à apprendre. Et amusez-vous.