Tandis que les milliardaires s’enrichissent et dominent le système, le peuple s’appauvrit. Mais les Etats-Unis sont-ils prêts à affronter une réforme radicale ou préfèrent-ils repousser l’inévitable ?
Nous avons dit adieu à 2024. Maintenant, nous allons tenter d’anticiper les évènements qui marqueront la nouvelle année.
Breitbart rapporte :
« Les défauts de paiement sur les cartes de crédit ont atteint leur plus haut niveau depuis la crise financière de 2008
Les défauts de paiement sur les cartes de crédit ont augmenté de 50% par rapport à la même période de l’année dernière. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2010, selon les données du secteur recueillies par BankRegData. Mark Zandi, directeur de Moody’s Analytics, a déclaré : ‘Les ménages à hauts revenus vont bien, mais le tiers inférieur des consommateurs américains est à bout de souffle. Leur taux d’épargne est actuellement nul.’ »
Mais les Etats-Unis ne sont-ils pas la plus grande économie du monde ? Les actions n’ont-elles pas atteint un niveau record, et le chômage un niveau historiquement bas ? Comment est-il possible que la classe ouvrière ne rembourse pas ses crédits à temps ?
Tous les éléments extérieurs – à l’exception de la presse grand public, qui se trompe généralement sur tout – les commentaires optimistes et l’euphorie populaire invitent à la confiance.
Après tout, Trump sera bientôt de retour à la Maison-Blanche. Pete Hegseth va rendre notre armée plus redoutable que jamais. Tom Homan va déporter les violeurs et les tueurs en Amérique centrale. Scott Bessent, un gestionnaire de fonds spéculatifs milliardaire, est sûr de faire tourner l’économie. Et deux des milliardaires les plus intelligents du monde, Elon Musk et Vivek Ramaswamy, vont rendre les autorités fédérales plus « efficaces », éliminant ainsi un déficit annuel de 2 000 milliards de dollars.
Pourtant, il est clair que quelque chose ne va pas.
Alors que les milliardaires s’enrichissent, les autres s’appauvrissent. Et quelle coïncidence ! Les riches dominent également Wall Street, le secteur bancaire, la presse, les deux partis politiques et le gouvernement fédéral.
Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie.
Le gouvernement fédéral ne produit rien. Par conséquent, chaque centime des dépenses fédérales (plus de 6 000 milliards de dollars en 2024) doit provenir du peuple. Et chaque centime doit aller à d’autres personnes, les personnes favorisées par les élites qui les contrôlent. Il n’est pas surprenant qu’elles se favorisent elles-mêmes.
Il n’y a rien de nouveau là-dedans. Mais aux Etats-Unis, la canaillerie semble entrer dans une phase plus flagrante, où le président sortant gracie son propre fils (après avoir fait la promesse électorale de ne pas le faire) et où le président entrant récompense ses puissants partisans en leur confiant les postes les plus élevés de l’administration fédérale.
Les politiciens ont toujours détourné l’argent des budgets publics dans les républiques démocratiques. Mais au moins, avant, ils gardaient le silence… et avaient généralement honte lorsque cela se savait.
Ces limites, écrites et coutumières, empêchaient les détenteurs du pouvoir de prendre trop d’argent à ceux qui n’en avaient pas. Même les rois et les reines ont appris à ne pas trop drainer le peuple, de peur que leur propre tête ne soit coupée. Comme l’a fait remarquer Voltaire, « la meilleure forme de gouvernement est la monarchie… avec des décapitations occasionnelles ».
Dans une démocratie, les exécutions publiques d’hommes politiques sont rares. La perte d’une élection n’est pas aussi dissuasive que la perte d’une tête.
En outre, le système est tellement truqué en faveur de la classe dirigeante que les membres du Congrès perdent rarement leur siège. Dans l’exemple le plus récent, 96% des candidats aux élections ont obtenu un nouveau mandat, alors que le taux d’approbation du Congrès n’est que de 15%. Les électeurs ont compris. Pourquoi se donner la peine de démettre une crapule de ses fonctions, puisqu’un autre prendra tout simplement sa place ?
Nous devons maintenant arriver à un stade proche de la fin du progrès démocratique. La Constitution est ignorée, les déficits n’ont pas d’importance… et les dégénérés sont devenus cupides et impitoyables. La dette et l’inflation augmentent et la production réelle diminue.
Les personnes nommées au niveau fédéral ne sont plus choisies en fonction de leurs compétences, mais de leur degré de loyauté envers le chef de l’exécutif. En d’autres termes, on n’attend pas d’eux qu’ils respectent les principes des fondateurs – mais qu’ils trouvent des moyens de contourner les contraintes afin que l’agenda du dirigeant principal soit mis en place, quel qu’il soit.
Dans un meilleur système, un vrai dirigeant ou un monarque avisé dirait la vérité au peuple, à savoir que les Etats-Unis se dirigent vers la faillite. Il sortirait la tronçonneuse et taillerait dans les dépenses fédérales jusqu’à ce que les recettes soient égales aux dépenses.
Mais il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir. Nous nous trouvons quelque part entre les deux. Trop vieux pour faire du rock ‘n’ roll, trop jeunes pour mourir. Les Etats-Unis ne sont pas prêts pour une réforme à la Milei. Ils ne sont pas prêts pour une perestroïka américaine. Ils ne sont pas prêts pour la tronçonneuse.
Au lieu de cela, ils ont choisi leurs joueurs. Ces derniers voudront faire durer l’escroquerie aussi longtemps que possible, accumuler autant de richesses et de pouvoir que possible, tout en repoussant l’inévitable calamité aussi loin que possible dans l’avenir.