▪ Hier, nous avons pu faire une comparaison des performances des indices minières avec l’or physique.
Aujourd’hui, nous allons un peu plus loin en voyant quand et comment arbitrer entre trois classes d’actifs : or physique, minières mais aussi actions classiques.
▪ Minières ou actions traditionnelles ?
En premier lieu, les minières retrouvent le sourire lorsque le métal jaune reprend le chemin de la hausse.
Cette situation est généralement le résultat de la proximité d’une récession, ce qui se traduit par des taux d’intérêt à long terme stables ou en baisse. Si ces taux dépassent le niveau mesuré d’inflation des prix à la consommation, alors les investisseurs font face à des taux d’intérêt réels négatifs.
Retenez donc que les minières performent bien quand les taux d’intérêt réels sont négatifs. Le graphique suivant va nous permettre d’arbitrer entre les indices miniers et les indices « traditionnels ».
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Si les minières affichent des performances très inférieures sur le long terme par rapport à un indice actions traditionnel tel le S&P 500, elles prennent leur revanche en période de récession.
Donc, récession et/ou taux d’intérêt réels négatifs = explosion des minières.
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L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi
Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.
Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…
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Le ratio du BGMI rapporté au S&P 500 (en mauve) devrait vous en convaincre. Ce ratio a littéralement explosé dans les deux périodes des années 1970-1980 pendant lesquelles les taux d’intérêt réels sont devenus fortement négatifs. La situation déprimée de ce ratio aujourd’hui vous laisse imaginer la marge de performance disponible des minières par rapport aux actions traditionnelles.
▪ Minières ou or ?
Le deuxième arbitrage possible est à faire vis-à-vis du métal lui-même. Pour le comprendre je vous propose un dernier graphique.
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Il s’agit du ratio entre l’or et l’indice BGMI. Historiquement, depuis 1968, ce ratio évolue entre les deux bornes d’un canal légèrement croissant. Lorsque le ratio se situe sur la borne basse, cela veut dire que le BGMI est relativement fort par rapport au prix de l’or. A l’inverse, s’il est sur la borne haute, le BGMI sera plutôt faible par rapport au prix du métal.
Aujourd’hui ce ratio se situe à un niveau très élevé attestant d’une faiblesse extrême — voire anormale — des minières par rapport au prix de l’or ou, autre possibilité, d’une exagération du prix de l’or. Cette borne haute a déjà été atteinte trois fois :
– en 1980 : lorsque l’or a brutalement bondi pour finaliser sa hausse ;
– en 2000 : lorsque l’indice minier a suivi le mouvement général de baisse des indices traditionnels et terminant cinq années de baisse alors que les autres indices attaquaient la plus forte hausse de leur histoire ;
– en 2008 : lorsque les minières, suivant le mouvement général des actions, ont décroché brutalement. L’or, à l’époque, avait aussi profondément consolidé mais proportionnellement beaucoup moins que les minières.
En résumé, sauf si vous pensez que l’or a fini sa hausse — ce que les fondamentaux de la Zone euro, des Etats-Unis ou bien de la Chine ne corroborent absolument pas à cette heure –, vous pouvez arbitrer vos positions en faveur des minières à chaque fois que le ratio se situe sur la borne supérieure et en faveur du métal jaune si le ratio est proche de la borne inférieure.
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 18/05/2012.