Internet promettait d’amener la civilisation humaine vers de nouveaux sommets. Encore raté…
Nous voici sur la côte Pacifique. Des amoureux se promènent main dans la main. Des oiseaux chantent dans les arbres. Même votre correspondant, ce vieux grincheux, apprécie.
Voici notre petit cottage :
La casita
Et la vue depuis la véranda :
Vue tropicale devant la maison
Même ici, sous les tropiques, nous n’échappons pas aux commentaires de nos lecteurs. En voici un : « L’économie [américaine] n’a sans doute jamais été en meilleure forme. »
Tout le monde pense que l’économie US est en pleine forme. On entend régulièrement les commentateurs politiques dire que Trump gagnera si les choses restent en l’état.
Hélas, ce n’est pas le cas.
Nous examinons les grandes déceptions du XXIème siècle. L’économie est peut-être la principale d’entre elles. Nous y reviendrons.
Gaffes du XXIème siècle
George W. Bush avait entamé le siècle en promettant une politique étrangère « humble ». A cette époque-là, internet – qui mettait à disposition l’intégralité de la connaissance, des données et des connaissances accumulées dans le monde – était déjà ouvert à tous.
Apparemment, cependant, personne de l’équipe Bush n’avait lu les classiques. … il ne leur fallut pas longtemps pour commettre l’une des gaffes les plus arrogantes de l’histoire des Etats-Unis.
Une lecture de l’histoire romaine, par exemple, permet de constater que les grandes armées sophistiquées et disciplinées peuvent battre d’autres grandes armées, conquérir des villes et s’emparer de communautés organisées. Mettez-les dans la forêt, la jungle ou les montagnes, en revanche, face à des combattants dispersés et mobiles – comme les tribus afghanes – et elles ne servent à rien. Elles peuvent gagner toutes les batailles mais quand même perdre la guerre.
La seule « solution », ont découvert les Romains, était l’extermination. L’empereur Domitien y a eu recours lors de sa campagne contre les Nasamons, en Afrique du Nord. Il rapporta au Sénat qu’il n’avait pas soumis les tribus mais qu’elles avaient « cessé d’exister ».
En 2003, les Etats-Unis étaient engagés dans ce qui deviendrait leur guerre la plus longue et la plus coûteuse de leur histoire… contre un ennemi fantôme que personne ne pouvait définir, sans parler de vaincre. Qu’était-ce qu’un terroriste, après tout ?
Le coût des guerres de Bush se monterait désormais aux alentours des 7 000 Mds$, soit un tiers du PIB US annuel.
Alors que la première décennie du XXIème siècle prenait fin, il était déjà évident que la Révolution de l’information, elle aussi, était un échec.
Les gens avaient plus d’informations que jamais, certes… mais il n’y avait aucun moyen de déterminer le vrai du faux… le bon grain de l’ivraie.
Et où étaient ces armes de destruction massive ?
On pouvait obtenir masse d’informations pratiques sur internet. On pouvait trouver l’itinéraire vers le bar le plus proche grâce à des cartes GPS interactives. Mais internet pouvait aussi vous envoyer dans la mauvaise direction.
Chaque fou furieux ayant une théorie du complot… chaque cinglé ayant un secret d’investissement… chaque crétin ayant un plan pour améliorer le monde – tous avaient des millions de disciples potentiels.
La délivrance était proche
On disait que la délivrance était proche. La « singularité » nous propulserait dans une nouvelle ère de machines super-intelligentes. Les ordinateurs fonctionnant avec l’intelligence artificielle seraient en mesure de savoir ce qui était vrai et ce qui était faux.
Terminé, l’achat de maisons au sommet d’une bulle immobilière ! On pourrait désormais éviter les erreurs et faire des progrès inimaginables.
Pour l’instant, il n’y en a toujours pas signe. Jour après jour, on trouve de nouvelles applis irritantes et gadgets gaspilleurs de temps. Les ordinateurs deviennent plus rapides et plus efficaces – mais que font-ils en réalité ? Ils brassent de plus en plus d’informations… et génèrent… encore plus d’informations.
Et puis en 2009, le Bitcoin est arrivé. Non seulement la nouvelle devise promettait de révolutionner les systèmes monétaires du monde entier… mais elle offrait également une clé permettant de vérifier les informations – la blockchain.
Peu de gens comprenaient ce qu’était vraiment une blockchain, mais tout le monde avait des idées pour gagner de l’argent grâce à elle.
Et que s’est-il passé ?
C’est ce que nous verrons demain…