Grâce aux avancées technologiques et aux politiques économiques à venir, les Etats-Unis pourraient bien connaître un cycle de croissance inédit en 2025.
Certains investisseurs s’interrogent sur les raisons de la hausse des marchés boursiers américains depuis l’élection de Donald Trump.
Après tout, la croissance du PIB des Etats-Unis est solide, mais pas extraordinaire. Le marché du travail se refroidit. Et les bénéfices des entreprises n’ont augmenté que de 6,4% au troisième trimestre 2024.
Cependant, les Etats-Unis ont une recette secrète que le Canada, l’Europe et l’Asie n’ont pas : un boom de la productivité.
Depuis le début de l’année, la productivité trimestrielle des travailleurs américains a augmenté d’au moins 2% par rapport à l’année précédente. Le troisième trimestre 2024 a été le cinquième trimestre consécutif de cette croissance. Au cours des cinq dernières années, la croissance trimestrielle de la productivité a été en moyenne de 2,1%, ce qui représente une nette amélioration par rapport aux dix années précédentes.
Les chiffres sont corrigés de l’inflation, ce qui signifie que les gains de productivité ne reflètent pas seulement la hausse des prix des biens et des services.
En fait, de nombreuses entreprises augmentent leur chiffre d’affaires sans répercuter la hausse des coûts sur les clients.
Et grâce aux politiques qui seront probablement mises en oeuvre par l’administration de Donald Trump, le pays est bien parti pour connaître un boom économique à faible inflation en 2025.
Voici pourquoi les gains de productivité sont essentiels…
- Des salaires plus élevés : les travailleurs produisant davantage par heure, les entreprises peuvent se permettre de verser des salaires plus élevés sans augmenter les coûts unitaires de main-d’oeuvre.
- Des prix plus bas : l’amélioration de l’efficacité permet aux entreprises de réduire leurs prix sans sacrifier leurs bénéfices. Les consommateurs en profitent et la compétitivité s’en trouve améliorée.
- Une croissance économique plus forte : à long terme, l’augmentation de la productivité est le principal moteur de l’amélioration du niveau de vie.
- La possibilité de relever les défis : la croissance de la productivité aide les entreprises à faire face à des problèmes tels que la pénurie de main-d’oeuvre, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.
En 2023, la productivité du travail aux Etats-Unis a augmenté de 2,7%, dépassant l’augmentation annuelle de 1,5% enregistrée depuis 2004. La croissance de la productivité n’a été en moyenne que de 1,5% en Europe et de 1,8% en Asie.
Cette surperformance est-elle due aux politiques de l’administration Biden ? (Attention, spoiler alert : la réponse est non.)
Les deux principales raisons de ce phénomène sont les avancées technologiques et le travail à distance.
Les investissements des entreprises dans l’automatisation, l’équipement et la recherche et le développement ont stimulé l’efficacité. L’évolution post-pandémique vers le travail à distance et le travail hybride y a également contribué.
Ce « grand remaniement » a permis d’associer les travailleurs à de nouvelles opportunités, leur donnant la possibilité de contribuer davantage et de gagner plus. (Il s’avère que les travailleurs sont encore plus productifs à la maison. Et les entreprises dépensent beaucoup moins en espaces de bureaux.)
Les entreprises ont également investi dans la formation de leurs employés à l’utilisation efficace des nouvelles technologies.
Rien de tout cela n’est le résultat d’une quelconque mesure prise par l’administration Biden.
Pourtant, les politiques proposées par l’administration Trump devraient donner un nouvel élan à la productivité.
M. Trump a déclaré qu’il souhaitait réduire le taux de l’impôt sur les sociétés de 21% à 15%. Cela attirera davantage d’entreprises internationales aux Etats-Unis. Les entreprises américaines disposeront ainsi de plus d’argent à consacrer au recrutement, aux salaires, aux nouvelles technologies et à la recherche et au développement.
La croissance de la productivité sera également stimulée par les politiques de déréglementation de M. Trump. Trop d’entreprises américaines sont paralysées par la surréglementation, une bureaucratie inutile créée par des bureaucrates non élus.
Au cours de son premier mandat, Donald Trump a été le seul président de l’ère moderne à parvenir à une réduction nette de la réglementation. Et comme les républicains contrôlent la Chambre des représentants et le Sénat, il est prêt à réduire considérablement la taille et l’étendue de l’Etat administratif.
M. Trump a promis d’éliminer dix réglementations pour chaque nouvelle réglementation introduite, réduisant ainsi les coûts de mise en conformité des entreprises de plusieurs milliards de dollars par an. (Cela permettra également de réduire les prix pour les consommateurs, qui paient environ 12 000 milliards de dollars par an en raison de la surréglementation.)
Le développement des infrastructures, en particulier, est l’un des secteurs les plus réglementés. Les nouveaux projets qui prenaient autrefois moins de deux ans à réaliser prennent aujourd’hui facilement plus de dix ans. M. Trump entend changer cela.
Son approche favorable aux entreprises permettra de gagner du temps et d’économiser l’argent des contribuables. Elle permettra également d’augmenter les bénéfices de nombreuses entreprises en réduisant les coûts de mise en conformité et d’exploitation.
M. Trump a tweeté ce mois-ci : « Toute personne ou entreprise investissant un milliard de dollars ou plus aux Etats-Unis d’Amérique bénéficiera d’approbations et de permis accélérés… Préparez-vous à faire du rock ! »
Cela ne nuira pas non plus aux perspectives de croissance pour 2025.
En résumé, les politiques fiscales et réglementaires proposées par Trump sont un signe positif pour l’économie. Elles devraient se traduire par une amélioration de la croissance économique, une hausse des salaires, une baisse des prix, une augmentation des marges bénéficiaires et une hausse des bénéfices des entreprises.
Cela devrait aussi entraîner une hausse des prix des actions américaines en 2025.